Ça fait déjà une semaine que je suis allée à cette réunion. J'en suis partie aussi vite que j'y suis arrivée. Dans moins d'une heure, la seconde commencera et je ne sais toujours pas si je vais y aller.
Je suis perdue.
Je relis pour la centième fois le dernier mail de LD qui la confirme et je suis incapable de lui répondre. Pourtant, son message n'engage en rien. Il a une certaine facilité pour nous mettre à l'aise et moi je reste prostrée devant mon écran.
— Tu n'es pas encore partie ? me demande Liliane en se plaçant juste devant mon bureau.
Si, si, je suis partie.
— Non, je devais finir les emplois du temps avant demain.
Je lui mens, mais je n'ai pas envie de me justifier.
— À demain alors, Jocelyne.
Joséphine.
Je ne la reprends pas.
Je ne la reprends plus.
— À demain, Liliane.
Je me retrouve seule dans le hall de la clinique. Seule face à cet écran. Seule face à mon complexe. Suis-je prête à en parler ? Suis-je prête à révéler que je suis différente ?
Si je n'y vais pas, je ne le serai jamais.
J'éteins mon ordinateur, récupère mon sac, fais un signe au gardien et décide de prendre en main mon problème. Sur le chemin je passe prendre une fougasse aux olives, ma préférée. Je déteste arriver les mains vides.
***
Je suis devant... figée devant la porte.
La séance commence dans une minute et vingt secondes et je suis incapable de franchir le dernier pas.
— Coucou ! J'ai cru que j'étais en retard, me sourit une jeune femme à la peau parfaite.
— Bonsoir. Non. Il reste encore une minute.
Elle me dévisage, surprise.
— T'as emmené quoi ? Moi j'ai pris du rhum de ma fabrication. Il est arrangé aux cerises.
— C'est une fougasse. Une fougasse aux olives.
— Super ! Allez, on y va avant d'être vraiment en retard.
Je ne peux plus reculer. Je la suis sans grande conviction. Quand on entre dans la salle, les chaises sont disposées en rond, de la même façon que la dernière fois. Certains sont assis en train de parler et je remarque LD et celle qui vomit, je ne me souviens de son nom, qui discutent debout, devant une table.
On s'avance vers eux et ils s'interrompent.
— Il ne manquait plus que vous. On est maintenant au complet.
Arrivée à sa hauteur, je lui tends timidement la fougasse.
— C'est une fougasse, bégayé-je.
— Aux olives, complète avec un sourire la jolie métisse. Et voici du rhum aux cerises.
— Cette réunion devient plus qu'intéressante, me lance LD en souriant.
J'ai l'impression qu'il essaie de me mettre à l'aise.
Pendant qu'elle se dirige vers les autres, LD se penche vers moi :
— Je ne savais pas si tu viendrais.
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Le Cercle Anonyme Des Supers-Héros Sexuels.**hors normes
HumorSi toi aussi tu en as marre des pénis surdimensionnés et des vagins aussi étroits qu'une paille dans les romances, alors viens découvrir cette histoire aux héros atypiques. Non tu n'es pas seul....