Camille

1.

Une chambre d'enfant. Un miroir. Camille s'y observe. Elle observe ce corps, son corps. Qu'a-t-il de si différent de celui des garçons ?Elle sait à quoi ressemble un garçon tout nu, elle prend des bains parfois avec son petit frère. Elle sait donc que la seule différence c'est qu'elle n'a pas un zizi mais une nénette qu'elle ne comprend pas tellement. On lui a dit que son corps changerait avec la puberté, qu'elle aurait de la poitrine et ces choses étranges que sont les règles.

En tout cas elle ne comprend pas pourquoi avoir un zizi autorise les garçons à se mettre torse nu quand ils ont chaud et a ne pas porter de haut de maillot de bain.

Nous sommes en bientôt en septembre et le temps se radoucit mais il fait encore assez chaud pour aller à la plage.

Cette année, sa maman a eu cette drôle d'idée de vouloir lui mettre un haut de maillot de bain et elle ne veut plus qu'elle se promène le torse fièrement nu aux côtés de son petit frère. Ainsi, depuis que sa maman lui impose ces nouvelles règles, sous prétexte que « tu es grande maintenant, alors tu cesses de jouer au garçonet tu mets un maillot de bain pour fille », Camille se pose des questions.

Elle se dit que peut être le zizi est magique et que ça donne des droits a tout ceux qui en ont, mais quand même, ce ne serait pas juste. Du coup, ça veut dire que la nénette offre elle aussi des droits magiques. Mais ça veut dire aussi que tout le monde sait, rien qu'en regardant quelqu'un ce qu'a cette personne dans son pantalon ?

Ce n'est pas très logique.

Ça ne doit pas être ça.

Pourtant c'est son hypothèse la plus aboutie. Elle demandera a maman ce soir. Maintenant qu'elle y a réfléchit tout l'été, elle peut bien demander la réponse.

Le soir, pendant le repas, Camille demande à sa maman l'explication de son mystère de l'été. Son petit frère la regarde avec des yeux fascinés, il trouve sa sœur si intelligente, elle se pose tant dequestions, elle est si curieuse, c'est décidé, il sera curieuse comme sa sœur quand il sera grand !

- Maman, je pourra être cuiseuse comme Camille plus tard ?

- Enfin Léo, tu es un garçon tu ne peux pas être curieuse, on dit curieux quand on parle d'un garçon. Mais tu sais c'est pas forcément quelque chose qu'on choisit d'être. Et ne t'en fais pas, tu es aussi très curieux.

- Pour répondre à ta question Camille, ce qui fait que les filles ne se mettent pas torse nu, c'est que les filles, enfin les femmes, ont des seins, du coup il faut les cacher.

- Mais moi j'en ai pas alors pourquoi j'ai pas le droit d'enlever mon t-shirt quand j'ai chaud ? C'est au cause des droits magiques qu'offre le zizi ?

Elle ne sait pourquoi mais à ces mots, sa famille se met à rire. Un peu vexée, elle prend un air boudeur et croise ses bras.

Son papa lui répond le regard bienveillant que non, avoir un zizi n'offre pas de « droits magiques » que ça crée simplement des différences qui peuvent être des avantages comme des inconvénients.

Toujours pas satisfaite de cette réponse, Camille s'en contenta car elle sentait qu'elle n'obtiendrait rien de plus de la part de ses parents.

Camille resta donc bloquée sur cette idée d'injustice qui ne la quitta pas. Cette idée la poussa a commencer à dire tout haut ce qu'elle ressentait depuis qu'elle avait découvert l'existence de garçons et de filles et des différences que ce titre engendrait. Ainsi, elle semit a répéter fièrement ce qui hurlait silencieusement en elle, à sa manière d'enfant bien sur. Au début, ses « Je veux être un garçon ! » faisaient rire et sa volonté d'avoir les cheveux court, de faire du foot, qu'on ne l'appelle plus ma chérie mais simplement Camille surprenait un peu, mais tout le monde trouvait ça mignon.

Sa mère ne pouvait s'empêcher d'emmener à reculons sa chère petite fille au club de foot, entourée de tout ces garçons si vulgaires et violents. Elle ne résistait pas non plus à faire signe discrètement au coiffeur de ne pas couper si court, d'acheter de belles robes defilles et de répéter à Camille que ce n'était pas possible de devenir un garçon, qu'il fallait qu'elle accepte d'être une fille et que de toute façon ce n'était pas mieux ou moins bien, c'était simplement différent.

       

Mais Camille a grandi et les gens ont commencé à la trouver bizarre, son attitude n'était plus bonne enfant et rigolote, elle devenait inquiétante. Ben oui, imaginez que Camille soit en fait un transsexuel... bouh j'en ai des frissons tout partout.

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Bon voilà la première partie est là, je ne sais pas trop ce que ça donne, c'est une histoire qui me tient à cœur mais il est possible que je fasse de la merde ^^