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Elle insista ainsi sur une pseudo féminité un peu trop forte pour une petite fille de son âge. En effet, elle avait insisté auprès de sa mère pour porter du maquillage tous les jours, pas beaucoup, juste un petit trait de crayon sous les yeux, et elle ne sortait plus sans avoir un sac à main rempli de choses toutes plus inutiles les unes que les autres et portait ce petit sac dans le creux de son coude l'obligeant a garder son bras en l'air et sa main vers le ciel. Elle avait également réclamé des chaussures à talons et une jupe.

Malgré tout ces efforts, elle ne parvenait pas à se trouver jolie avec son trait noir sous les yeux, ce haut rose et cette jupe en jean. Cela faisait maintenant 20 minutes qu'elle se remuait devant le miroir de sa chambre sans parvenir à se sentir complètement bien dans ses vêtements, elle ne ressentait aucun naturel face au reflet que lui renvoyait le miroir ce jour-là, ni dans celui du jours d'avant, ni même celui d'encore avant. Elle avait proutant essayé toutes les combinaisons de vêtements et d'accessoires dont elle disposait et pourtant, il lui était impossible de se sentir confiante et à l'aise. Elle se démaquilla et attrapa un jean usé et trop lâche avec un vieux t-shirt moche mais confortable et sorti enfin de sa chambre, vaincue.

-Tout ce temps à t'habiller pour ça ? Son père lui lançait un regard moqueur et enchaîna.Vous les filles...

Camille pris la mouche et fonça dans la voiture sans lui répondre. Son père et son frère la rejoignirent rapidement et ils partirent tous pour aller faire les courses.

Dans le magasin, aveuglée par son obsession « d'être une vraie fille », Camille se sentait honteuse de na pas être apprêtée avec des vêtements mignons et roses comme toutes les autres petites filles qu'elle croisait. En réalité, elle croisa des filles habillées avec toutes sortes de vêtements, mais ne voyait que les plus apprêtées.

Ses années de collège se passèrent ainsi, du moins jusqu'à la quatrième. Elle passait son temps à être ce quelqu'un puis a se corriger pour être plus féminine, plus coquette, plus ceci, plus cela. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir différente, a part. Tout semblait si simple pour la plupart de ses amies et si dur pour elle.

Elle ne comprenait pas pourquoi les garçons de son groupe d'amis lui disaient parfois qu'elle n'était pas vraiment une fille, qu'elle était comme un pote et non comme une pote. Et elle comprenait encore moins pourquoi ce genre de réflexion gonflait son cœur de ...Fierté ? Oui peut être. Elle n'arrivait pas à mettre des mots sur ce sentiment qui s'était emparé d 'elle quand cet ami d'amis qu'elle avait rencontré lors d'un anniversaire, lui avait dit« quand je croise quelqu'un comme toi et que c'est un mec ça fait un bon pote mais comme t 'es une meuf, ça me perturbe »

Pendant un temps elle se disait qu'elle participait a défendre l'idée qu'être une femme ne signifiait pas être une petite chose fragile mais cet explication ne lui convenait pas totalement.

Plus elle cherchait une explication, plus elle se souvenait de tout ces moments lorsqu'elle était encore plus jeune qu'actuellement, et qu'elle cherchait un moyen de faire pipi debout. Elle se souvenait de cette période où elle avait décidée de faire pipi à l'envers sur les toilettes, dos à la porte. A défaut d'avoir trouvé un moyen simple de faire pipi debout, au moins elle était dans le bon sens,comme son papa.

Elle se souvenait de ces moments où elle se sentait bien quand, à cause d'un physique androgyne lié a son âge et à ses cheveux courts, on l'appelait jeune homme. Sa maman ou son papa reprenait rapidement la personne qui s'était trompé, jamais ou du moins pas qu'elle s'en souvienne elle n'avait repris personne par elle même. Elle s'en amusait et aimait cette ambiguïté qui lui tournait autour a cette époque.

Ou tout ces moments quand elle jouait chez son meilleur ami et qu'elle se sentait bien car elle pouvait être qui elle voulait, il la laissait aimer jouer aux voitures, faire du vélo, jouer à la guerre, aux jeux vidéos et tout ces jeux de garçons. Et ce dur retour sur terre quand la maman de celui-ci lui proposait gentiment de faire un gâteau« entre filles », de « laisser les garçons jouer entre eux et de faire des trucs de filles ». Elle avait souvent accepté parce qu'elle sentait bien que le monde entier lui hurlait que c'était ce qui était normal de faire, ce qu'elle devait faire.Le monde entier lui avait tellement hurlé d'être une petite fille normal qu'elle avait fini par s'ancrer dans la tête que même si elle devait se forcer, elle devait être une fille. Elle devait faire comme les autres et surtout étouffer cette petite voix en elle qui tentait de lui dire que non, elle n'avait rien a faire, elle pouvait être qui elle voulait et surtout, elle pouvait ne pas être une fille sans aucuns soucis. Cette petite voix ne parvient a ses oreilles qu'à travers un faible murmure qui la fit se demander si elle aimait vraiment tout ces vêtements de fille qu'elle portait,ces jean slim peu confortable et fragile, ces t-shirt qui la collaient trop, ces chaussures trop roses ...

Elle décida donc sur un coup de tête d'acheter un jean non slim alors qu'elle faisait les soldes avec sa maman et son petit frère.
Sa petite révolution commença ainsi lors de son année de quatrième.

***

voilà, l'histoire s'accélère, y'a peut être un changement de ton, dites-moi si c'est dérangeant pour vous et j'ai pas encore relu parce que je suis un peu occupé en ce moment (vive le bac blanc) du coup n'hésitez pas à me dire si vous voyez des fautes ou des coquilles ;)

sur ce, bisous tout doux ! 

CamilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant