Chapitre 1 : Un déchet

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Je tombais, encore et toujours. Dans cette chute interminable je me posais certaines questions. Pourquoi ai-je voulu sauter d'une telle hauteur ? Voulais-je me prouver quelque chose ? Ces questions furent vite effacées par un souvenir très fort. L'un de ces souvenirs que l'on oublie jamais.

Je n'avais qu'un an ce jour là. Ma mère, la grande viking Flora, me portait dans ses bras musclés qui libéraient une odeur atroce. Elle me regardait toujours avec un regard très attendrissant, celui d'une mère amante. Je me sentais en sécurité. Parfois cependant, j'avais l'impression que ma mère préférait ma sœur, mais au bout du compte je menais une vie de bébé fantastique. Elle marcha un petit bout de temps avec moi puis, soudain, je me sentis voler, le problème étant que je ne volais pas mais que je tombais. Je m'étais écrasé violemment contre quelque chose de mou et visqueux. À un an seulement je venais de comprendre que ma mère m'avait abandonné, mais aussi qu'elle l'avait fait en me jetant dans une poubelle.

Seul dans cette énorme boîte en métal je ne savais pas quoi faire. L'odeur immonde qui s'en dégageait me faisait peu à peu vaciller. Cette odeur était d'ailleurs proche de celle de ma mère. Le couvercle fermé au dessus de moi, j'étais désormais seul, dans le noir et dans une poubelle. Rapidement une question me vint. Comment allais-je me nourrir ? C'est à ce moment que j'entendis le bruit d'un petit chaton dans cette poubelle.

Je le trouvais tellement appétissant que je décidais de me jeter sur lui. Son cou était tellement proche de moi. Est ce que j'étais réellement comme ça ? Un buveur de sang ? Du sang d'un être vivant ?! Au fond je ne m'en souciais pas réellement. J'étais soulagé de trouver un peu de réconfort dans cet endroit lugubre et insalubre. Je n'en attendais pas plus de ma vie qui était déjà catastrophique. J'attrapais ce chat puis sorti mes canines pour la première fois de ma vie. J'allais le mordre jusqu'au moment où une lumière douce et étrange se dirigea sur moi.

La créature qui venait d'ouvrir ma prison n'avait pas un visage, mais deux énormes ballons à la place de celui-ci. Il me fallu un temps d'adaptation pour comprendre que ce n'était pas un monstre, mais une femme.

L'Arbre Généalogique - ThomasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant