Chapitre 17 - JAX

4.2K 368 54
                                    

ÉTERNITÉ

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

ÉTERNITÉ

Nous étions rentrés à la maison, comme convenu, et nous avions commencés la préparation des crêpes. Cora était debout près de l'îlot central de la cuisine, entrain de faire la pâte. Je ne voulais pas qu'elle s'approche de l'appareil, alors, pour ne pas la décevoir, je l'avais laissé faire la recette elle-même, sans même l'aider ou l'indiquer. Je fus surpris de voir qu'elle y arrivait très bien. Cela me fit réfléchir à la place que j'occupais pour elle. J'étais là pour l'aider, la soutenir, lui rendre la vie meilleure, mais je n'avais pas fait attention à ses capacités à être autonome. Après tout, elle me l'avait dit, elle était ici pour devenir plus indépendante, et je venais la couver comme le faisait sa mère. Peut-être n'avait-elle pas besoin de tout ce superflu autour d'elle. Je n'allais pas jusqu'à lui dire de faire attention à chaque trottoir, mais je ne voulais pas non plus qu'elle marche seule dans la rue, bien qu'elle ait sa canne. J'étais beaucoup trop protecteur, j'étais peut-être même étouffant. Ainsi donc, je me demandais pourquoi est-ce qu'elle ne m'avait jamais fait de remarques désobligeantes sur ma surprotection. Mon affection était évidente, elle me plaisait énormément, mais je la protégeait trop pour que ce ne soit agréable.

- J'entends tes neurones travailler d'ici, m'interpella-t-elle.

Je ricanai, et me postais à ses côtés. Assis sur un tabouret, je la regardais mélanger la pâte avec une agilité épatante.

- Pourquoi ne m'as-tu jamais rejeté lorsque je dépassais les bornes ?

Elle fronça les sourcils et posa le fouet à côté du saladier.

- De quoi me parles-tu ?

Je secouais la tête, et soupirais.

- Je te protège trop. J'ai l'impression d'être ton grand-frère. Je vais jusqu'à t'enfoncer un bonnet sur le crâne, me lamentais-je.

Elle se tourna vers moi, et posa ses mains sur ses hanches.

- Tu n'es pas mon frère, tu n'es pas non plus mon père. Tu es juste quelqu'un de généreux qui fait attention aux autres. Tu étais pareil avec Ivy, Jaques. Le fait que je sois aveugle n'a rien changé à tes habitudes. Enfin, tu n'enfonçais pas un bonnet sur le crâne d'Ivy, mais tu la protégeais à ta façon. Si j'accepte ton aide, c'est parce que j'aime ta présence, j'aime être avec toi et parce que tu as de bon conseil. J'aurais déjà chopé une grippe sans toi, rigola-t-elle.

Je pouffais, et la regardais. Oui, je la regardais. Tout simplement. J'aimais la regarder, l'admirer. Elle était d'un naturel à couper le souffle, ses cheveux si ressemblant aux rayons du soleil étaient éblouissants et ses deux iris verts, semblables à l'herbe fraîche des champs me fascinaient. Elle était belle. Terriblement. Elle possédait quelque chose d'attrayant, de bouleversant. J'étais aimanté, attiré fortement vers elle. Elle me plaisait.
Mais elle avait tort. Je n'étais pas comme avec Ivy. J'étais pire. Je la protégeais plus, la gâtais plus, la câlinais plus. Je l'aimais. Cette évidence s'imposa en moi, et me trouvais con de ne pas y avoir pensé plus tôt. Bien sûr que je l'aimais. Cette fille si simple et si fragile avait su bouleverser ma vie en quelques mois. Lorsque je l'avais aidé la première fois, jamais je n'aurais cru qu'une rencontre aussi banale pouvait changer ma vie. Mais une rencontre banale ne débouchait pas toujours sur une relation banale. Parce que la nôtre ne l'était pas. Elle était au-delà du romantique, au-delà du désir, notre relation n'était pas platonique, elle était magique. Cora avait semé des graines dans mon cœur qui avaient poussées avec le temps, et qui s'était transformées en fleurs rouges écarlates, fruit de mon désir et de mon amour pour elle. Alors que quand elle pleurait des pétales se desséchaient, lorsqu'elle riait un bourgeon éclorait. Mon cœur s'était transformé en véritable Jardin d'Eden. Je l'aimais, bordel, je l'aimais. J'en devenais même vulgaire.

Résurrection Où les histoires vivent. Découvrez maintenant