Chapitre 8 - CORA

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PENSÉES PROFONDES

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PENSÉES PROFONDES

J'amenais ma cuillère à ma bouche et dégustais ma part de gâteau. Il était très réussi, et je remerciais intérieurement Jax et ses talents culinaires exceptionnels. Il savait me combler mieux que quiconque. J'étais gourmande, une très grande gourmande qui aimait se faire plaisir. Et même si Ivy m'avait prévenu que les talents de Jax en cuisine se limitaient, il se surpassait à chaque fois. Il mettait peut-être du temps à préparer un repas, mais le résultat était succulent, à chaque fois. Je n'étais pas difficile, en plus.

- Il était très bon, Jax, avouais-je.

- On l'a fait à deux.

Malgré tout, je n'avais fait que mélanger la pâte et la goûter. Néanmoins, il persistait à dire que j'avais fait ce gâteau pour éviter que je ne me sente inutile. Il avait plusieurs petites attentions comme celle-ci qui faisait que je m'attachais de plus en plus à lui. Lors de notre pseudo baiser, mon cœur s'était affolé, battant vite, fort, rapidement, en rythme avec les secondes qui s'écoulaient. Nos lèvres s'étaient à peine frôlées, et pourtant, j'avais froid, chaud, je ne savais plus où donner de la tête. Durant une fraction de secondes, j'avais eu l'impression d'être normale, d'avoir simplement fermé les yeux pour me délecter du goût de ses lèvres sucrées. Puis j'avais ouvert les yeux, et rien n'avais changé. J'avais d'abord pensé que ce n'avait été qu'un rêve, ça n'aurait pas été le premier. Puis, pour en être certaine, j'étais allée le voir, et j'avais sentie sa gêne, sa voix tremblotait, bien qu'il ait essayé d'en garder le contrôle, et j'avais su. Nous nous étions vraiment presque-embrassés. Un acte anodin pour certain, ridicule pour d'autre mais importent pour moi. Avec mon handicap, je m'étais renfermée sur moi même. J'avais 19 ans, et aucun antécédent amoureux. A 17 ans, j'avais perdu la vue, j'avais quitté l'école et j'avais perdue mes amies. Un traumatisme qui m'avait fait échoué dans tout ce que j'avais entrepris. J'avais perdu mon rôle de Casse-noisette et je n'avais pas passé mon bac. Je n'en avais pas eu le courage. Après tout, je ne risquais pas de travailler. Je voulais devenir indépendante, et j'avais eu, a l'époque, hâte d'avoir 18 ans pour pouvoir quitter le cocon familial et prendre mon envol. Avoir mon premier appartement, mon premier boulot, ma première paye. Mais l'accident avait renfoncé la chaîne qui me tenait prisonnière de la dépendance.

- Crevette ?

Je levais la tête vers lui, même si je ne pouvais pas le voir. Je posais ma cuillère dans mon assiette, provoquant un bruit métallique et me levais du tabouret.

- Tu veux aller au parc ?

Je haussais les épaules, et je sentis le feu me monter aux joues. Mes précédentes pensées me mettaient mal à l'aise, et j'étais contente qu'il ne puisse pas lire dans mon esprit.

- Pourquoi pas.

Ainsi, une heure plus tard, nous étions assis contre un arbre, dans le parc qui se trouvait près de chez nous. Jax et Ivy y venaient souvent, d'après ce dernier, et il le connaissait comme sa poche. Je caressais l'herbe du bout des doigts et écoutais les enfants jouer près de nous. La main de Jaques faisait pression sur ma cuisse et je l'entendais siffloter. Il faisait beau, je le constatais au soleil qui réchauffait mon corps. Cependant, le vent venait rééquilibrer la balance. Malgré le soleil, il faisait froid, et Jax avait encore une fois insisté pour que je mette un bonnet. Un instrument de torture pour moi qui détestais ce vêtement plus qu'autre chose.

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