Chapitre 4

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(Matteo)

Je la vois. Je sens au plus profond de moi que quelque chose me fait mal. Comme tout à l'heure en cours. La même sensation.

Elle marche, ou plutôt elle titube, comme elle le peut. Je n'ose pas bouger de peur qu'elle s'en fuit ou pire. Je le sais, je le sens qu'elle est capable de bien pire.

Arriver au milieu, elle lève les yeux sur moi. Je ne suis pas sûr qu'elle me remarque parce que tout de suite après elle se tourne face à la circulation. Circulation qui elle c'est arrêter. Plus rien ne bouge. C'est elle qui l'a arrêtée. En est elle consciente ?

Le temps est en suspend. L'oiseau qui volait s'est arrêter en plein vole, ainsi que le couple sur le banc plus loin qui s'embrasse. En pause. Ils sont tous en pause. Mais comment elle a fait ? Se rend t'elle compte que c'est elle qui produit tous ça ?

  Je me rend compte alors que cela fait un moment qu'elle est là, planter au milieu de cette putain d'avenue. Ce n'est qu'à ce moment là que je me décide de bouger. Elle m'attire. Pas physiquement parlant, mais une force que je n'ai jamais vus auparavant m'attire à elle. Je ressens le devoir de la sauver, de la réveiller de cette situation.

Je ne suis plus qu'à quelques pas d'elle, je pourrais presque la toucher, quand je la vois ouvrir la bouche. Elle va crier.

Le cris strident ne se fait pas attendre. Un cris puissant qui sort du plus profond d'elle. Ce cris résonne dans tout le boulevard, brisant le silence de mort qui pèse depuis 5 bonnes minutes ainsi que toute les vitres avoisinantes, pare-brises de voiture.

  Ce cris me retarde et me fait reculer de 2 pas en arrière. Je me bouche alors les oreilles avec mes deux doigts m'évitant ainsi de tourner de l'oeil.  Il est beaucoup trop puissant pour que je reste à quelque centimètre d'elle.
Je n'arrive plus à bouger. Son cri m'en empêche.

Quand ce son horrible se termine, elle se recroqueville sur elle même, ferme les yeux et tombe. Au ralentit. Une bouffé d'adrénaline me permet d'avancer plus vite que je ne le crois puisque je la rattrape avant qu'elle ne tombe violemment sur le sol.

Je réalise que je l'ai vraiment dans les bras au moment ou je sens la froideur de sa peau. Celle ci me fait sursauter mais pour la première fois je vois réellement son visage. Sous tous ses angles. Sa peau est pâle, surement du aux derniers évenements, mais des tâches de rousseurs apparaissent au fur et à mesure qu'elle se réchauffe. Je remarque que ses paupière bouge comme si elle allait se réveiller. Je remarque une larme  au coins de son œil. Avec le gras de mon pouce, je viens la lui essuyer. Ses lèvres, bleu depuis que je l'ai dans les bras, deviennent petit à petit rose et forme un sourire quand je me met à caresser ses cheveux. Elle à ce quelque chose... ce quelque chose qui me fait de l'effet... comme ça l'a étais prédit.

  Il me faut un instant pour comprendre que nous sommes au milieu de la route et que le temps reprend son cours. L'oiseau, qui est suspendu au dessus de nous, bouge petit à petit ainsi que le couple assis un peu plus loin, commence à se décoller pour pouvoir respirer.

  Ni une ni deux, je la tiens avec plus de force pour pouvoir me lever et vite me barrer. Une fois debout je cours en direction du trottoir. A peine dessus, la vie reprend, et les voitures défilent à toute vitesse.
Elia toujours dans les bras, je me rappelle de cette avenue. On s'y promenés avec mon frère, Evan quand nous étions gosse. On adoré venir ici... je ne sais plus pourquoi, mais à chaque sortie nous nous retrouvions là. Je me souviens que le jour de sa majorité, mon père nous a strictement défendu de revenir ici. Nous avons passer deux heures assis dans le canapé à le regarder bouger dans tous les sens. Rien que d'y repenser, ça m'fout la migraine. Enfin, tous ça pour nous dire que nous devions en aucun cas nous approcher des Porteur. A cause de toute cette merde de prophétie etc...

Anormalement DifférenteWhere stories live. Discover now