Les semaines étaient passées depuis notre retour. L'hiver arrivait à grands pas et il fallait accélérer les récoltes afin de ne pas manquer de nourriture durant cette rude période.
De mon côté, j'apportais un coup de main à Charlotte dans les préparatifs de son mariage qui auraient lieu dans très peu de temps. Elle était à la fois joyeuse et stressée, elle ne dormait presque plus et ne voulait rien oublier pour la cérémonie.
Amitia avait rapidement trouvé ces marques ici, elle semblait si plaire tandis que Jea se montrait distante mais tout de même agréable à vivre.
J'avais décidé de profiter des quelques rayons de soleil pour quitter le château et me rendre au village. Nous étions le troisième jeudi du mois, et le grand marché s'était installé le long de la ruelle principale. J'aimais m'y rendre, au début je fuyais discrètement mes appartements pour sortir afin d'y aller de façon anonyme et sans gardes, mais à présent je n'avais plus besoin de fuir en cachette, les servantes ainsi que les gardes me laissaient y aller sans broncher, bien que je sache que j'étais surement surveillé par quelques gardes dissimulés dans les ruelles plus sombres.
J'aimais entendre les vendeurs de fruits ainsi que les poissonniers crier fièrement le délice qu'étaient leurs produits. J'aimais m'éterniser devant les broderies et les bijoux que les femmes fabriquaient avec peu de matérielle.
- Elle vous plaît Princesse ?
Je relevais la tête rapidement, c'était une vieille femme comme on en croisait rarement, les rides emplissaient son visage et son sourire presque sans dent n'était guère gracieux mais elle semblait frêle et si aimable. Le terme qu'elle avait utilisé pour m'identifier m'avait cependant inquiété. Malgré mes cheveux dissimulés sous ma large capuche et mon cap pourtant vieilli par l'usure, elle semblait m'avoir reconnu.
- Allons ma jolie, je ne suis plus bien jeune mais votre beauté me fais comprendre que vous n'êtes pas qu'une simple villageoise. Et puis, je vous ai déjà vue au bras du prince. Mais ne vous en fait pas, j'ai vu tellement de princes et princesses auparavant dans ma vie que j'ai finie par oublier à quelle point cela était exaltant d'en croiser par hasard.
Elle m'avait fait rire, elle n'avait pas la langue dans sa poche et j'aimais qu'elle me considère comme n'importe qui. Je sortais un sous de ma petite bourse et lui donnait en échange d'une bague joliment gravée. La femme semblait ravie d'obtenir une si belle pièce.
Après avoir parcouru les longues étales, je décidais de faire demi-tour au château, il faisait froids et je ne sentais presque plus mes mains. Lorsque j'eus presque rejoint la cour, je retirais mon capuchon sachant que désormais mon identité serait bien évidemment reconnue par tous. Mais tandis que je m'apprêtais à rentrer dans l'enceinte du château, des petites mains étaient venus brusquement s'entourer autour de mes jambes.
- KINSLEY ! S'exclamaient deux autres voix d'enfants que je ne connaissais que trop bien.
Ils m'avaient beaucoup manqué, ils étaient ma famille, les avoir gardés tous les jours durant une longue période avait été un vrai bonheur.
Kinsley - Je suis si heureuse de vous revoir. Exprimais-je en venant donné une accolade à Adélar qui suivait de près ses trois enfants.
Adélar - Si tu savais à quel point eux aussi étaient heureux de venir ici, depuis ton départ je ne trouve plus une seule nourrice qui accepte de s'occuper d'eux, ils ne veulent que toi.
Après le mariage, Isaac avait offert à Adélar de nombreuses terres pour le récompenser de son hospitalité envers moi et j'avais offert l'éducation à ses trois enfants. Il avait dû quitter le village pour s'installer plus près de ses terres, ça n'était qu'à une heure de chevauchée, mais je ne voyais plus aussi souvent les enfants qu'avant. Pourtant, ils semblaient tous si épanouie que cela compensait largement le manque.
Kinsley - Y a-t-il une raison particulière pour votre venue ? Finissais-je par demander, il ne venait certainement pas juste pour me saluer en cette période de dur labeur.
Adélar - Le roi a demandé à ce que je sois là afin de les aider à contrôler les réserves et les arrivages importants. Et puis avec le mariage de Charlotte qui arrive rapidement, j'ai décidé d'emmener les enfants directement avec moi plutôt que de les laisser seuls avec une inconnue.
Kinsley - C'était une merveilleuse idée de les emmener, voilà bien longtemps que je n'ai pas passé du temps avec eux.
Adélar - Es-tu sûr de vouloir te charger d'eux ? Je pensais les laisser à mon ancienne voisine, elle aurait surement accepté pour quelques sous.
Kinsley - Allons, ne dis pas de sottise, je ne me lasserais jamais de garder ces enfants je t'assure, sois serein je prendrais soin d'eux.
Adélar - Je n'en doute pas une seconde. Dit-il souriant presque soulagé.
Adélar était alors partie rejoindre le bureau du roi où il était surement avec son fils en train de travailler. Pendant ce temps j'en profitais pour faire entrer les enfants toujours aussi agités.
Kinsley - Allons à la cuisine demander au chef Claude de nous préparer un chocolat chaud.
Voilà une information qui n'était pas entrée dans l'oreille d'un sourd, aussitôt les trois enfants se précipitaient dans la cuisine afin de réclamer au chef leur boisson favorite. Les trois tornades ne passaient pas inaperçu dans la petite pièce où tout était préparé. Ils manquaient de faire tomber le pauvre garçon qui rangeait justement la vaisselle propre. Alors que je m'amusais de la situation, Charlotte qui était là afin de passer commande était venue me rejoindre.
Charlotte - J'ai dû encore modifier le menu, ce fichu livreur de farine a encore pris du retard. Soufflait la brune exténuée par tous ces problèmes qui venaient se mettre sur son chemin. Enfin ... Adélar est de retour . Demandait elle afin de changer de sujet.
Kinsley - Comme tu peux le voir oui, j'ai ces trois garnements avec moi pour quelques jours.
Charlotte - Ils sont si agités, mon dieu ils me donnent le tournis, je me demande si je serai un jour assez forte mentalement pour avoir un enfant.
Elle pouffait de rire, Charlotte aimait les enfants mais elle se retrouvait toujours rapidement dépassée lorsqu'elle devait s'occuper d'eux.
Kinsley - Justement à ce sujet ... Commençais-je en observant les enfants s'impatienté auprès du chef cuisinié.
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Des ténèbres à la lumière T.2
Ficción históricaLe temps était passé, Kinsley était marquée par son vécue, mais avait réussi à retrouver le bonheur. Elle avait même construit un avenir meilleur qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Mais la jeune femme n'était pas encore au bout de ses peines et verra s...