Chapitre XVII

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Isaac - Mais pourquoi ne m'en as-tu pas parler avant ? S'indignait le prince en faisant les cent pas à travers la chambre

Kinsley - Je ... j'aurais dû le faire ...

Isaac - Te rend-tu compte dans quel embarras tu nous mets ? On aurait pu préparer nos armées, entraîner nos hommes pour une guerre et nous voilà pris au dépourvu, nous sommes piégés !

Isaac élevait la voix aux files des mots. Il avait raison, j'avais fait là une grosse erreur et il m'en voudrait certainement longtemps. Cependant, je restais silencieuse, c'était la première fois qu'il élevait la voix sur moi, bien sûr je ne lui en voulais pas, mais je le vivais mal.

Isaac -  Nous sommes encerclés à présent, pris au piège dans notre propre demeure et aucun allier à des kilomètres. Te rend tu comptes de la situation ? Et puis ce n'est pas comme si notre armée s'était renforcé ces derniers temps !

Ma bouche s'était ouverte pour se refermer aussitôt. Ces derniers mots avaient été si durs que j'en avais presque senti le coup à l'intérieur de moi. Notre union n'avait effectivement pas été tout à fait bénéfique pour le royaume, mais Isaac m'avait assuré à de nombreuses reprises que cela n'était pas un problème.

La colère faisait souvent dires des choses que l'on ne pensait pas et pourtant j'avais du mal à accepter d'entendre de tels reproches de sa bouche.

Isaac - Comptes-tu rester encore muette longtemps ? Me caches-tu d'autres secrets ?

Le prince se tenait à présent face à moi, je croisais son regard. Un grand malaise s'était installé en moi en croisant ses prunelles bleues, cela n'était jamais arrivé avant, même lorsqu'il n'était qu'un inconnu. Je détestais ressentir cela. J'avais envie de disparaître à cet instant, de prendre la fuite et de revenir quand tout se serait calmé. Mais je ne pouvais pas éternellement fuir, je devais être capable d'assumer à présent.

Kinsley - Je ... Finissais-je par bredouiller en baissant les yeux.

Je n'avais pas imaginé l'annoncer de cette manière, dans cette ambiance, mais je crois que je devais lui parler de ma grossesse maintenant. Lui cacher risquerait de le rendre encore plus furieux et si je lui annonçais qu'il allait être bientôt père, peut-être que cela éternuerait sa colère. Je l'espérais.

Isaac - Tu quoi ? Insistait le prince qui attendait mes explications.

Mais alors que je m'apprêtais à ouvrir la bouche pour tout lui raconter, on frappait de nouveau à la porte. Isaac était attendu à l'assemblée "pour un conseil de guerre". Ces mots me firent froid dans le dos. Et si je les avais envoyés à la mort .

Isaac - Ne me reproche plus de ne pas être présent. Nous ne ferons que nous croiser dans les prochains jours. Peut-être est-ce mieux ainsi ... Soupirait le futur souverain en quittant la chambre refermant durement la porte derrière lui.

Lorsque la porte fut close, un énorme vide s'était emparé de moi, comme s'il avait quitté la pièce à tout jamais. Nous ne nous étions jamais disputé auparavant. Notre relation avait d'ailleurs souvent été identifié comme "trop parfaite pour durée". Peut-être que les on dit avaient été vrai. 

Je ne sais pas si un jour Isaac serait capable de me pardonner une telle chose. Une larme s'était alors échappée pour venir s'écraser sur le sol. Je restais là, debout au milieu de la pièce sans être capable d'effectuer le moindre mouvement. J'étais vide, complètement désemparé.

La porte s'était alors de nouveau ouverte après que quelqu'un est frappé doucement. Je savais qu'il ne s'agissait pas de mon mari, c'était malheureusement une évidence.

Il s'agissait d'une jeune servante qui venait s'assurer de réanimer le feu afin qu'il ne s'éteigne pas. Avant de filer son chemin jusqu'à la cheminée, elle s'était posté devant moi afin de m'adresser une révérence, et mon état ne lui échappait pas. Lorsqu'elle se redressa elle ne pensait déjà plus à sa tâche.

- Est-ce que ... tout va bien votre Altesse ? Interrogeait la jeune femme soucieuse.

Amitia - Mademoiselle, allez nous chercher quelques gourmandises et du thé bien chaud pour mon amie et moi je vous pris. Je m'occupe d'elle.

La brune venait de faire son entrée dans la pièce, elle était surement entrain de passer devant ma chambre lorsque la jeune servante s'était inquiété de mon chagrin. Amitia avait refermé la porte derrière la servante après son départ, puis elle était rapidement venue vers moi en prenant mes mains pour me faire asseoir sur la banquette installée près du feu.

Amitia - Que t'arrive-t-il ma douce ? Tu sembles décontenancée. Je n'ai jamais vu autant de tristesse sur un seul visage.

Kinsley - J'ai fait une erreur ... Une si grande erreur, sanglotais-je. J'ai mis la vie de tant de personnes en dangers ... Ces femmes ont raison, je suis aussi destructrice que la peste, je ne mérite rien de tout ça.

Amitia - Les erreurs ne sont pas irréparables, soufflait doucement la brune en passant ses bras autour de moi afin de me réconforter. Tu ne devrais pas te tracasser autant, je suis sûre que cela va s'arranger. Il y a toujours ce moment dans la vie, où rien ne va plus, parfois ça a l'air de durer une éternité, mais tout finit par rentrer dans l'ordre, et lorsque les problèmes sont réglés on les oublies pour retourner dans le bonheur jusqu'au retour de cette mauvaise période. Il faut te montrer combative et ne pas te laisser anéantir. D'après ce que j'ai entendu tu as déjà vécu des choses bien plus dure auparavant alors ne faiblit pas, jamais. Montre toi forte, aussi forte que la future reine que tu devras être.

Les mots d'Amitia étaient justes, elle parlait d'une manière si réconfortante et se montrait si persuasive ne même temps. Même si je la connaissais depuis peu, je savais qu'elle n'avait pas eu une enfance digne d'un conte de fée elle non plus, elle avait vécu le deuil et la misère durant quelque temps et pourtant elle ne se montrait jamais triste et faible. Elle avait un vrai tempérament de battante et elle était le meilleur exemple dont je devais m'inspirer.

Des ténèbres à la lumière T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant