Ninjago Saison 7 - Fanfic

Chapitre 7 : Cette nuit-là...

 _ À table, les enfants !

  La chaleur que dégageait la cheminé emplissait toute la maison. De nombreux flocons de neige tombaient du ciel, telle une pluie de glace. Noël approchait à grands pas alors que l'on pouvait percevoir des lumières flamboyantes et des décorations extravagantes devant chaque maison du quartier du village d'Ignacia. Le grand sapin se dressait fièrement de toute sa hauteur dans le salon familial, au plein centre de la pièce, attirant les regards grâce à ses guirlandes aussi illuminées et gracieusement positionnées que la fameuse étoile dorée accrochée à son emplacement traditionnel.

  Kai accourait déjà se mettre à table, sa petite sœur Nya déjà installée sur sa chaise haute, et tous deux contemplaient avec avidité Grand-père Constantin apporter à l'aide de ses deux mains gantées une belle dinde dorée encerclée de décorations d'une jolie couleur sucrée, si bien que s'ils le pouvaient, ils les mangeraient aussi.

 _ Bon sang de bois, qu'est-ce que c'est chaud ! pesta Grand-père Constantin, en lâchant le plat au centre de la grande table habillée d'une nappe blanche impeccablement brodée.

  Les deux frère et sœur lâchèrent un petit rire enfantin tandis que le reste de la famille prenaient place autour de la table.

 _ Fais attention, papa, soupira Augustin Smith en souriant.

 _ Tu n'as pas l'air très en forme aujourd'hui, Augustin, fit remarquer Mélissa. Que t'arrive-t-il ?

 _ Oh, tu sais, le travail, fit son mari en haussant les épaules.

  Ce fut ainsi qu'ils entamèrent la conversation, qui devint plus animée au fur et à mesure. La mère d'Augustin était elle aussi présente, vêtue de ses plus beaux habits pour l'occasion — sa belle-fille ne cessait de la complimenter. Tout le monde avait sorti ses beaux vêtements pour la veille de Noël ; ils avaient toujours été une famille très catholique, de génération en génération. Ils accordaient donc beaucoup d'importance à cet événement annuel.

  Grand-père Constantin et sa conjointe racontaient leurs aventures de jeunesse incroyables et leur propre version de la deuxième guerre mondiale — comme à toutes les réunions de famille, en fin de compte. Mélissa prenait à moitié part de la conversation, l'autre moitié de son temps étant consacrée à la nutrition de la petite fille nouveau-née, bien évidemment trop petite pour manger d'elle-même. Nya acceptait volontiers les cuillères de purée que lui présentait sa mère, sans broncher une seule fois. La jeune maman était fière de sa petite fille : cette dernière restait sage que ce soit la journée ou la nuit avant d'aller se coucher. Elle ne bronchait jamais, acceptait tous les aliments qu'on lui proposait et ne faisait presque jamais de bêtises. Oui, presque, elle n'était tout de même pas parfaite ! Nya n'avait que trois semaines, elle découvrait tout juste le monde et son environnement. Alors, rien d'étonnant à ce qu'elle renverse parfois son biberon par terre à cause de ses petites mains frêles, ou écrive partout autour d'elle — même sur elle-même — quand elle découvre un joli petit stylo bleu traînant dans les parages...

  Mais même tous ces faits commis, elle n'en restait pas moins mignonne.

  Son grand frère, Kai, n'écoutait pas un mot de la discussion des adultes. À quoi bon, il n'en comprendrait rien. Et puis, il préférait largement déguster en toute tranquillité sa grosse tranche de dinde accompagnée de succulentes pommes de terre cuites tout droit sorties du potager de Grand-père Constantin. Kai détestait toute sorte de distraction ; il considérait que quand on faisait quelque chose, il fallait s'y consacrer entièrement, ou pas du tout. C'était sa règle.

  Ce petit homme de huit ans avait un bien fort caractère et une personnalité très démarquée pour un enfant de son âge. Et ce point n'était pas pour déplaire à ses camarades d'école. Kai était le genre de garçon qui se faisait très vite remarquer, que ce soit par les autres enfants de sa classe ou par le directeur de l'établissement. Eh oui, Kai était un vrai sac à problèmes — disons qu'il ne se faisait pas remarquer de la manière la plus positive. Il enchaînait punitions par punitions, que ce soit par ses instituteurs ou ses parents, il n'en finissait plus. Ces derniers avaient alors décidé d'agir en l'envoyant consulter un psychologue jusqu'à trois fois par semaine, histoire de découvrir ce qui l'incitait à être aussi agité. Il s'avérait que, après deux douzaines de séances chez un psychologue spécialisé pour enfants répondant au nom de Dr. Barlow, ces fameuses séances n'aient abouti à aucun résultat. Kai refusait strictement d'évoquer sa turbulence à qui que ce soit. Le bilan de ses vingt-quatre séances avait été dévoilé pas plus tard que la veille, ce qui avait dépité ses parents. S'ils n'avaient pas été aussi indulgents, Kai demeurerait dans sa chambre allongé sur son lit en train de lire quelque magasine ou de s'ennuyer à ne rien faire en ce moment même. Mais ce n'était pas le cas, grâce au ciel. Mélissa avait en fait compris que les punitions n'avaient aucun effet sur lui, et qu'il fallait cesser ce genre d'acte irréfléchi sans résultat concret. Ce fut ainsi qu'elle eut décidé d'avoir une petite discussion avec son fils à la fin du repas, lorsque les invités seraient partis.