Chapitre 20, Par amour

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Ce voyage me parut très long même si je dormis une bonne partie du trajet. J'avais acheté des calmants qui m'avaient fait sommeiller d'une traite toute la moitié du voyage. Le reste du temps ou mes yeux furent ouverts, je me sentais terriblement anxieuse et excitée. Un mélange de peur et de courage fusionné. On ne ressent pas beaucoup cela dans une vie, sauf peut-être dans les montagnes russes.

L'avion finit par se poser sans encombre. Le blazer que j'avais mis à mon départ me donnait soudainement trop chaud à l'arrivée. Tout le monde était en short, même si il était déjà 22h, en plein mois de novembre. J'étais bel et bien arrivée en Australie. Faire la queue à la douane et trouver le temps de récupérer son bagage sur ces tapis d'aéroport qui tournent en boucle me parurent être des tâches interminables. Mes mains étaient moites, stressée par l'idée de savoir que de l'autre côté de ce mur, m'attendait la fille que j'aimais.

Je mis mon sac sur le dos. Il était trop lourd et mes jambes peinèrent à le porter. Mais je crois qu'à cet instant j'aurais pu parcourir bien des kilomètres, même avec tout le poids du monde sur mes épaules. Mes pieds flageolaient à chaque nouveau pas et je crois bien que mon coeur ne battit jamais aussi fort qu'à cet instant.

"plus que quelques mètres... plus que quelques tout petit mètres...". Un pas à gauche, un pas à droite, un léger tournant et voila, je l'aperçus au loin. Il y avait tous ces gens qui attendaient collés à la barrière qui faisait office de frontière entre les arrivants et leurs proches. Ils avaient des pancartes et ce regard hagard qu'on a quand on cherche des yeux les gens qu'on aime.

Elle était là, au milieu de tout ce monde avec un grand sourire comme elle savait si bien en faire. Elle remarqua tout de suite ma présence et se mis à courir, dépassa la barrière et le vigile qui essaya de la retenir et tomba dans mes bras.

"mon dieu que tu es belle. Je me vois te serrer dans mes bras et t'embrasser passionnément au milieu de cet aéroport. Je crois que tout le monde nous regarde. Peu importe. Tu as changé. Tu es plus bronzée, tes cheveux plus courts et plus foncés, et tu es habillée simplement. Mais tu t'es fait belle. Pour moi. Tu as un joli short en jean avec ce haut couleur turquoise et maintenant tu es brunes. Ton verni est en adéquation avec ton débardeur, et tu es même maquillée.

Moi aussi j'ai changé pas vrai ? J'ai maigri, mes cheveux sont plus longs et je ne les ai pas attachés. Pour toi. Parce que je sais que tu aimes quand ils sont lâchés. Je dois avoir un style ridicule avec mon tailleur noir et ce sac d'aventurier sur le dos. Mais tu es trop heureuse pour faire attention à ce genre de détail.

Je suis épuisée, mais tu es là, devant moi, et ce n'est pas un rêve. 5 mois que j'attends ce moment ou je te retrouve. 5 mois que je piétine en France à rêver de te revoir enfin. Je me suis essoufflée d'attendre, j'ai même cru en mourir. Mais ca y est, tout va bien maintenant.
Il fait chaud ici, ce n'est pas l'hiver. Je prend ma veste à la main, et je te regarde. Tu es si heureuse. Tu es toute bavarde toi qui est d'habitude plus calme. Tu me prends la main et je te laisse me guider au milieu de tout ce monde. Tu es si belle Stella. C'est une nuit chaude qui nous attend. Une nuit merveilleuse. Je le sais bien car j'en ai rêvé mille fois.

On marche dans la nuit et là c'est un van tout bleu qui vient s'arrêter devant nous pour nous récupérer. "Swagman" c'est ce qui est écrit sur la devanture du véhicule. Ton amie est au volant. Une fille un peu ronde aux airs comiques et aux long cheveux bruns. Karina.
Je pose mes affaires dans ce trois mètres carré qui va me servir de maison pour les prochains mois. Une petite cuisinière et un lit double avec une couette aux couleurs criarde ainsi qu'un lit au plafond. C'est tout ce qu'on a. Pas de frigo, pas de toilettes, pas de douches. Mais je m'en moque complétement, car tu es avec moi.

Ce soir là on s'arrête sur un parking au bord d'une plage pour dormir. Il fait très chaud malgré l'heure. Je me rince le visage dans des toilettes publics et enfile un débardeur et une paire de tong. On finit par s'allonger dans le lit, notre lit et je te regarde et te murmure des je t'aime à ne plus savoir quoi en faire. Je touche ton corps comme un nouveau né qui prend ses marques. J'ai oublié avec le temps, la distance. Les détails de ton visage, ta fossette au coin de la joue, ton odeur. Ça c'était un peu envolé avec le temps tu comprends. Mais maintenant c'est enfin la réalité qui prend le dessus sur ce que ma mémoire avait bien voulue garder de toi. De nous.

Quand on passe à l'acte, C'est comme te refaire l'amour pour la première fois. C'est merveilleux. Nos corps s'entremêlent passionnément, et dans un dernier souffle, nous nous endormons enlacé, profitant de ces rares moments de vie ou le rêve devient réalité"


*Fin du chapitre! J'espère que ca vous a plus. J'écris la suite pour bientôt, n'oubliez pas de commenter ou voter! Bon week-end à tout le monde et mille merci de me suivre :D*

La première foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant