« You will be okay. » - Chapitre 1

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Point de vue de Lynn

En entrant dans ma nouvelle université, je découvrais petit à petit de nouvelles têtes qui m'étaient jusque-là étrangères. C'était mon premier jour à la fac et la journée s'annonçait extrêmement longue. Les filles que je croisais me regardaient de haut et les garçons ne se gênaient pas pour me reluquer entièrement. Je n'aimais définitivement pas cet établissement. Il était encore tôt pour en faire une conclusion hâtive mais je n'appréciais pas ce type de mentalités, vraiment pas.

En parcourant les couloirs, j'avais fini par me perdre. "Génial", m'étais-je automatiquement dit, il ne manquait plus que cela. Soufflant légèrement, je me résignais à demander de l'aide. Sauf que la cloche avait sonné et que les élèves avaient déjà gagné leur salle. De plus, je n'avais aucune idée de l'endroit où se trouvait le bureau du directeur.
Alors que je m'apprêtais à continuer à chercher, je bousculai quelqu'un. Ou plutôt, un torse musclé rentra en collision contre moi. Je soupirais légèrement en relevant la tête vers l'auteur en question et alors que je m'apprêtais à m'excuser, mes yeux rencontrèrent certainement l'une des plus belles paires d'yeux au monde. Le genre de regard qui, à la fois, vous met mal à l'aise et vous hypnotise en même temps. À peine eus-je le temps de bredouiller une excuse que ce dernier me lâcha quelques mots de manière froide.

— Putain, regarde ta direction la prochaine fois. C'est dingue ces premières années.

Automatiquement, j'avais perdu mon sourire. Pour qui se prenait-il ? Je n'étais même pas fautive dans tout ça, il était sorti de nulle part.

— C'est toi qui ne regardait pas où tu allais. Et puis, je suis en seconde année. Mais comme je suis nouvelle, je ne connais pas vraiment le plan de cette école, vois-tu. À moins que tu ne veuilles m'indiquer où se trouve le bureau du proviseur, je vais y aller.

Il semblait me reluquer lui aussi, je l'ai remarqué. Mince, mais qu'est-ce qu'ils ont tous à la fin? Avant même que je ne puisse répliquer pour m'excuser de ma maladresse et de mon impolitesse, il semblait pressé de s'éloigner.

— Putain, tu lui ressembles tellement. Je.. Je ne peux pas faire ça. Merde, avait-il dit avant de s'évaporer vers le bâtiment d'en face.


***

Point de vue de Chris

C'était. Quoi. Ce. Bordel. ?

Putain, j'ai cru voir Alice. Non, j'ai dû rêver. Ce n'était pas possible. Merde, Chris, ressaisis-toi. C'est en tirant sur les extrémités de mes cheveux que je parvins finalement à me calmer. Non, c'était clairement impossible. Si improbable. J'avais réussi à laisser mon passé derrière moi et là.. Mince mais qui était cette nana ? C'était quoi encore ce délire ?

À une époque de ma vie, j'avais eu l'idée la plus stupide : celle de retrouver la copie conforme d'Alice. Mais c'était impossible. Elle était unique et personne ne pourrait la remplacer, même si je le voulais. C'était un but vraiment farfelu et jamais accompli. Il fallait que je me ressaisisse et que j'oublie l'événement qui venait de se dérouler il y a seulement dix minutes.

Je rejoignis donc l'amphithéâtre où mon premier cours de la journée m'attendait : littérature anglaise.

La journée se passa rapidement. Ça avait beau être la rentrée, j'avais trouvé cette journée aussi banale que les autres, excepté l'incident de ce matin.

La bonne nouvelle : je n'avais pas recroisé la nouvelle le reste de la journée.
La mauvaise nouvelle : je n'avais pas arrêté de penser à elle.

Je ne la connaissais même pas, j'ignorais son prénom et pourtant quelque chose en elle me liait à Alice. Certes elles étaient différentes mais elles se ressemblaient tellement physiquement.

J'avais l'impression de retourner cinq ans en arrière.

« A Second Chance. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant