« Paradise is a feeling, not a place. » - Chapitre 17

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Point de vue de Lynn

Je me tenais désormais face à la fille qui venait tout juste de me traiter ouvertement de sdf. Malgré mon air renfrogné, je me demandais qui elle était. Je ne l'avais pas aperçue en entrant.

— Della, siffla Chris entre ses dents.

Ce dernier n'affichait aucune expression sur son visage, si ce n'était que de la colère et de l'agacement. Je ne comprenais pas immédiatement la situation mais quelque chose me disait que la tension entre ces deux-là n'était pas dûe à ma présence au sein de cette maison.

— En personne, Fords. Je croyais ne jamais te revoir ici, prononça-t-elle d'une voix séductrice.

Difficile d'ignorer les poings serrés de Chris qui gardait son sang-froid.

— Qu'est-ce que tu fous là, putain ?

— Relax, la nouvelle de ton arrivée s'est ébruitée partout dans le quartier. Je tenais juste à t'accueillir comme tout le monde. Et puis, c'est qui elle ?

Désormais, je ne demandais qu'à m'enfoncer sous terre, jusqu'à que chaque personne présente dans cette pièce oublie mon existence. Peine perdue, Chris et elle se retournèrent vers ma personne. Alors que je m'apprêtais à lui répondre, Chris se chargea de le faire à ma place.

— Ça ne te regarde aucunement.

Ladite Della roula des yeux mais elle ne me lâchait pas du regard. J'étais intriguée par son identité. J'ignorais tout d'elle et je voulais savoir pourquoi elle attisait autant de colère de la part de celui qui m'avait emmené jusqu'ici.

— Tu oublies qui je suis, Chris. Tu ne pourras pas m'ignorer encore longtemps.

Della s'était avancée de quelques pas dans sa direction mais ce dernier la stoppa net. Il reposa son petit-frère au sol et lui intima –ainsi qu'à ses sœurs – de retourner jouer dehors.
L'air autour de nous était tendu et je voulus presque m'éclipse pour rejoindre la mère de Chris dans la cuisine. Cette dernière ne pouvait pas non plus nous entendre puisque cette satanée maison était remplie d'appartements gigantesques.
Chris lui fusilla du regard et s'approcha d'elle d'un air menaçant.

— Évidemment que je compte t'ignorer. Peut-être que ma famille t'apprécie mais je me souviens très bien m'être fait comprendre la dernière fois qu'on s'est vus. N'est-ce pas ?

— Écoute-

— Garde ta salive, Della. Je ne veux plus avoir affaire à toi alors ferme-la.

— Ça fait 6 ans, Chris !

— Je m'en bats les couilles du nombre d'années qui s'est écoulé, t'es morte à mes yeux. Maintenant, dégage, tu connais la sortie. Tu nous dérange. Moi et ma copine, avait-il sorti en me jetant un coup d'œil.

J'avais dégluti au moment où il m'avait introduit dans le sujet de discussion en affirmant que j'étais sa petite-amie. Je faillis m'étouffer et le contredire mais je lus très vite sur son visage que ce n'était qu'une farce, une tactique pour repousser cette blonde qui ne voulait clairement pas s'en aller. Bien au contraire, elle faisait tout pour rester, même si Chris ne la voulait pas dans cette maison. Je me demandais bien ce qui s'était passé entre les deux pour qu'on en arrive à une telle situation.
Je me demandais soudain s'il avait couché avec elle et ce fut trop pour moi : je secouai énergiquement la tête afin de repousser ce genre d'idées de mon esprit. Non seulement cela ne me regardait absolument pas, mais Chris était libre de faire ce qui lui chantait. Surtout si sa réputation le précédait.

Je lus très rapidement la surprise sur le visage de cette blonde – qui soit dit en passant était refaite de A à Z – me dévisageant avec un air mi-hautain mi-choqué.

« A Second Chance. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant