« She opened a chapter of emotions. » - Chapitre 5

323 24 4
                                    

Point de vue de Lynn

Pendant quasiment une semaine, je n'ai pas eu de nouvelles de Chris. Je ne l'ai pas recroisé non plus puisqu'il n'est pas venu en cours. Ce n'était pas faute de demander à Adam, à qui j'avais repris contact quelques jours plus tard. Lui non plus n'avait pas l'air de connaître les raisons de l'absence de Chris. Par la suite, j'aurais appris que ce dernier ne se livre pas à n'importe qui.

Cinq jours plus tard, je m'étais habituée à son absence. Ce n'est pas qu'il me plaisait mais j'avais lu dans son regard de la tristesse, malgré le voile qu'il laissait paraître. Je ne voulais pas me mêler de ses affaires mais il était clair et net qu'il n'allait pas bien. Il se cachait derrière son caractère de gros dur et il faisait croire à tout le monde qu'il n'avait pas de cœur. Je n'éprouvais pas de la pitié, ça non, mais je n'étais pas dupe. Ayant rencontré des problèmes dans mon passé, je connaissais mieux que quiconque comment m'immuniser contre les questions que pouvait me poser mon entourage.

Aujourd'hui donc, je me rendis à la bibliothèque après la fin de mes cours. Amalia et le reste de la bande m'avait proposé de boire un verre et de manger avec eux mais j'avais décliné l'invitation en proposant de peut-être les rejoindre si jamais j'avais fini avant que prévu. En entrant à l'intérieur de l'immense salle, je fus subjuguée : le décor était absolument magnifique et le contraste de couleurs était impressionnant. Je suivis alors les indications qu'on m'avait donné à l'accueil et je trouvais très rapidement ce dont j'avais besoin.

En m'installant à une table éloignée de tous, je me rendis compte que c'était un endroit extrêmement calme et relaxant. Je mettais mes écouteurs et enclenchais le mode aléatoire, me plongeant ensuite dans mon monde. Je devais finir un livre et faire un rapport pour la semaine prochaine. J'étais certes en avance mais je l'avais toujours été et cela n'était pas prêt de changer. J'aimais lorsque les choses étaient cadrées et je n'aimais pas l'imprévu ou être désorganisée. Plus tard encore, j'apprendrai que l'imprévu est une condition nécessaire pour vivre pleinement au jour le jour.

Je restais donc pendant plusieurs heures à la bibliothèque de la fac et il était presque 19h. J'étais encore plongée dans ma lecture lorsque je sentis une présence s'asseoir à mes côtés. Je retirais d'abord mais écouteurs et lorsque je me retournais pour découvrir la personne, je fus surprise de ce que j'avais en face de moi.

****
Point de vue de Chris

— Salut, lançais-je.

Je l'avais repérée dès mon arrivée donc cela faisait pratiquement 2 heures que je l'observais depuis mon siège. Je n'avais pas osé la déranger, ou plutôt je n'aurais pas su quoi lui dire si j'étais allé la voir dès le début. Le truc.. c'est que cette fille m'envoûte. Lynn Westwood causera un jour ma perte, me disais-je à moi-même. Cela faisait près de trois semaines que je l'avais dans la tête et c'était quelque chose de dingue. Bordel, elle ressemblait tellement à Alice. Physiquement, elles étaient de parfaits sosies mais je ne connaissais pas encore suffisamment Lynn pour pouvoir l'affirmer. En revanche, j'y travaillais. Plus je la voyais et plus j'avais envie de lui parler. Vous pouvez me traiter de parano si vous en avez envie mais cette fille-là provoquait en moi quelque chose d'indescriptible. L'aura qu'elle dégageait était si.. déconcertant.

— Chris ?!

Elle avait sursauté et s'était retournée en posant la main sur son cœur. Elle en était presque adorable mais cela ne m'empêcha pas de laisser courir mes yeux un peu plus bas, sur son buste en plus particulier. Lynn ne portait rien d'exceptionnel mais cela la mettait quand même en valeur : cette dernière portait un pull plongeant rouge à manches longues, un jean qui moulait ses courbes à la perfection ainsi que des bottines noires à talons. Sa bouche en forme de cœur formait toujours un "o" de surprise mais elle finit par se détendre en arquant un sourcil. Je devinais très rapidement qu'elle se demandait la raison de ma présence. Putain, il fallait que j'arrête de la mater de la sorte.

« A Second Chance. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant