Chapitre 6

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2 ans plus tôt

 

-Eh bien voilà ! C'est ça ! s'exclama notre entraîneur.

Nous nous arrêtâmes sous ses applaudissements.

-Plus que le porté à peaufiner et je vous assure que le mot concurrence n'aura plus aucun sens pour vous lors des prochains championnats !

-Je veux bien vous croire, vu comment vous nous avez préparé. Ce qui est sûr en tout cas c'est que le mot tendresse, lui, n'a déjà plus aucun sens pour vous depuis longtemps ! railla May, exténuée.

J'explosai de rire alors qu'elle se prenait une mini tape sur l'arrière de la tête par notre entraîneur. Au fil du temps je remarquai qu'elle avait commencé à prendre un peu de mon caractère et de ma répartie, ça me plaisait bien. Me voyait-elle comme un modèle ? Le regard plein de mépris qu'elle m'envoya comme si elle venait de lire dans mes pensées m'en dissuada.

- Et toi Jim je t'interdis de rigoler !! m'ordonna le plus vieux en me faisant une pichenette sur le front. Sérieusement quelle bande de sales gosses ! Dire qu'au début vous passiez votre temps à vous chercher des crasses et maintenant vous vous entraidez dans vos idioties ? Mais dans quel monde on vit ? On marche sur la tête ! continua Marc en faisant de grands gestes.

Marc c'est notre entraîneur et aussi un ancien champion de danse. Il était très connu et l'est toujours d'ailleurs, mais il a dû mettre fin à ses activités à cause d'une sérieuse blessure aux genoux. C'est dommage il est vraiment doué et puis trente huit ans ce n'est pas vieux.

Un jour il est venu dans notre école de danse parce qu'il avait appris à danser ici, ça lui faisait plaisir de revenir, la nostalgie comme on dit. Et puis il nous a vu May et moi et le lendemain c'est lui qui assurait nos cours. Il mettait beaucoup d'espoirs en nous, ce qui stressait May. Mais derrière son côté un peu dur se cachait une véritable gentillesse et une expérience des concours et de la danse à en faire pâlir plus d'un.

Il a des attentes très particulières nous concernant, surtout par rapport aux championnats de danse latines censé se dérouler dans une semaine tout pile.

- Bon on le répète ce porté ou pas ? s'exclama Marc. May ça va ? Tu te sens de le faire ?

Elle hocha positivement la tête, déterminée. Marc détourna alors son regard de ma partenaire pour me fixer. Je lui fis un signe de la main, confirmant que tout était ok de mon côté. Il ralluma la sono. Le moment du porté arriva et May s'élança vers moi, cependant, elle ne put jamais combler la distance qui nous séparait l'un de l'autre et n'atteignit jamais mes bras.

Je ne sais pendant combien de temps j'ai souffert de cette absence de chaleur et de transpiration qu'elle seule pouvait diffuser dans tout mon être.

Mon corps était devenu froid.

Mes yeux, eux, complètement vides.

Mon coeur venait de se briser alors que je la voyais hurler de douleur, tenant sa jambe aussi fort qu'elle le pouvait, étalée sur le parquet face à moi, Marc à ses côtés.

Et alors qu'elle souffrait, elle ne pleurait pas.


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- May, ta jambe va mieux ?

J'entrai dans sa chambre et me dirigeai vers son lit dont elle avait reçu l'ordre de ne surtout pas sortir. Me voyant arriver elle me dévisagea longuement, comme quand elle a un mauvais plan en tête.

May be with me ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant