Imperfect

Chapitre 3

Après ces moments de nostalgie, je suis enfin retournée au monde de la réalité. Je ne veux pas évacuer de nouveaux souvenirs parce que ça me fera rire ou sourire certe, mais aussi ça ne fera qu'augmenter ma douleur et mon manque pour la vie que j'avais auprès des gens que j'aime tant.

Emma, Éloïse et Nathan devaient rentrer en cours l'après-midi, moi aussi d'ailleurs alors on s'est salués en nous promettant de nous revoir prochainement. Mes pieds me conduisaient à la station pour attendre le bus et revenir au lycée à contre cœur.

Les écouteurs aux oreilles comme à mon habitude, je regardais les paysages défiler sous mes yeux dans ces rues parisiennes. Des hommes pressés, des femmes qui tenaient leurs enfants, des filles qui rougissaient et rigolait sur chaque mot que disaient leurs mecs en se promenant les doigts entrelacés pour profiter du temps magnifique qu'il faisait, des personnes âgées qui marchaient lentement ayant peur de tomber...

Ça fait du bien de voir des gens heureux, mais lorsque tu n'en fais pas partie, c'est un peut dépressif. Mais aux fins fonds de ces gens là, il y'a certainement des problèmes non? On dit toujours que chaqu'un a ses problèmes. Moi aussi comme je l'ai déjà mentionné, mais en tous les cas je ne vais pas dire comme la plupart des gens que j'ai les unes les plus grosses car en m'avouant ça à moi-même, je me sens un peu plus réconfortée. C'est ironique mais si parfois on ne trouve personne à nous réconforter, et bien il faut le faire soi-même. C'est une sorte de responsabilité, je trouve.

J'avais deux heures de mathématiques et une heure d'histoire et d'anglais. Et bien, il ne faut pas me sous-estimer dans les maths. Je suis assez bonne dans cette matière contrairement à la majorité des élèves qui avouent la détester. Deux heures de maths, ça peut suffire pour me préoccuper de quelque chose autre que ma misérable vie. Je pris mes affaires de mon casier et me précipitai vers la salle de cours. Heureusement, je n'ai pas croisé ni la poufiasse, ni le con du lycée parce que franchement je n'ai pas la tête à eux maintenant.

Mais je vais vous laisser deviner: qui, à votre avis, partage avec moi le même cours? Allez ce n'ai pas si difficile!! Oui, bravo c'est monsieur petit con. Je risquais de m'étouffer avec ma propre salive quand je l'ai vu, non pas de peur mais de dégoût. J'ai préféré -ou étais obliger de- afficher le masque que je porte toujours , celui de l'indifférence. Alors dés que j'ai franchi le seuil de la porte de classe, j'ai cherché une place tranquille à laquelle je peux rester pour ces deux heures. Je me décidais donc de rester près de la fenêtre qui ne donne pas une très belle vue de l'extérieur mais ça m'est égal.

Le prof entra dans la salle et s'est présenté puisque c'est notre première séance avec lui. Pour la première fois aujourd'hui, j'ai essayé de me concentrer sur ses dits. Bien sûr il faut qu'il y ait des éléments perturbants qui m'empêche d'être tranquille: premièrement, je ne peux pas rester très longtemps concentrée sur quelque chose surtout quand il s'agit des affaires de scolarité; deuxièmement, je déteste le jour de la rentrée et les premières séances de toutes matières même si je les aimes; et le meilleur pour la fin, il y a, juste derrière moi, un salaud qui maintenant a un nom puisque le professeur nous a demandé de nous présenter donc je peux l'appeler quelques fois dans mon esprit par 'Thomas' malgré que je trouve que 'petit con' ou bien 'salaud' sont beaucoup mieux. Celui-ci ne se gênait pas pendant toute la séance de me chuchoter les même mots débiles que tout à l'heure disant que je suis moche, que je vais regretter mes faits etc... Mais il faut parfois répondre aux imbéciles par le silence et c'est exactement ce que j'ai fait. Et j'ai compris par le ton de sa voix que ça l'a énervé.

Tout ce qu'il attendait quand il me chuchotait ses paroles que je me retournerai vers lui en lui criant et en m'énervant. Désolée cher Thomas, pas cette fois-ci. On n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie et il faut que tu vis ce manque ou cet échec pour le comprendre, sinon ta vie n'a aucun sens.

Pour la deuxième heure, ce dernier avait compris qu'il n'aura pas de réponses satisfaisantes pour lui venant de ma part alors il ne m'a pas trop dérangé. Je n'ai presque pas entendu sa voix me parler ou parler à une autre personne, merci Dieu. Ça m'a permis au moins de me concentrer et de travailler correctement les exercices sans pour autant participer en classe que si le prof me le demandait.

Le cours fini, je ramassai mes affaires et m'apprêtais à sortir quand une main grande et puissante me stoppa dans mon geste en m'attrapant l'avant-bras. J'avais mal mais ne le laissa pas transparaître à travers les expressions de mon visage. Elle m'a fait retourner vers la personne en question qui sans aucun doute est monsieur le con. Je gardais un visage immobile devant son expression un peu ahurie qu'il tenta de faire disparaître, mais malheureusement pour lui ce fut un échec lamentable. J'aurai pu protester et essayer de me défaire de son emprise mais je lui fis face avec beaucoup de courage pour qu'il comprenne que je ne vais pas me laisser faire par lui. On resta à se regarder longtemps, ses yeux bleus qui s'injectaient de sang face aux miennes qui sont vides de toutes émotions. Je sentais que la salle est maintenant vide et que personne ne nous avait prêté attention. Après de bonnes trois minutes dans cet état il se décida enfin de parler:

"Je n'ai certainement pas fini avec toi. Au contraire, c'est là que tout commence. Prépare-toi au pire, Wood."

Je n'étais pas totalement concentrée sur ce qu'il m'avait dit. Vous allez rire si je vous transfert mes pensées mais à ce moment là je me suis demandé pourquoi un aussi beau garçon doit être aussi terrible de l'intérieur. Je repris mes esprits et c'est là que monsieur avait eu la bonneté pour me lâcher enfin et vite, il prit ses affaires et quitta la salle en prenant bien soin de fermer la porte avec une grande brutalité.

Un peu perturbée, je suis restée dans la même position me demandant si ce qui s'est passé maintenant fait parti de la réalité ou bien de ma propre imagination. Pourquoi il doit y avoir dans la vie des gens comme celui-ci ?

Tu as raison Carter, nous n'avons certainement pas fini...

...

Longue absence oui, mais je n'ai pas pu poster avant je suis désolée. Bref, j'espère que ce chapitre vous a plu <3 <3 

All the love, 

Moondragon