Où ranger les bûches ? [ConcoursWattAcademy]

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            Pour les besoins du confort visuel, le langage de l'héroïne principale sera proprement orthographié. Nous nous excusons pour l'absence de précision non linguistique, le manque de vocabulaire typique et les phrases correctement construites. Merci de votre compréhension.


– Salam ! J'm'appelle Croniké, j'ai bientôt 16 ans 5 mois et 10 jours, j'ai des formes où il faut, enfin, t'vois bien hein ? T'po aveugle toi ! Hihihi ! J'te raconte mon kidnapping par un chef de gang mafieux bad boy qui est parfois mon frère pis après mon incarcération, viol et torture avant que je me marie de force avec lui pour en devenir raide dingue amoureuse ?! Hihi !

          Le regard bovin de l'homme à lunette se déposa sur la peau foncée, les cheveux blonds et les yeux jaunes de la nouvelle, aussi ridicule que la présentation peu engageante qu'elle venait de lui réaliser. Il releva légèrement ses montures argentées fines avant de la laisser entrer dans la maison sans un mot.

– Alors, t't'appelle comment toué ? T'as quel âge ? T'as une meuf ? T'veux baiser ?

          D'un soupir las, il vérifia que son col de chemise amidonnée se trouvait toujours bien fermé, qu'elle ne se froissait pas en entrant dans son pantalon et émit une petite toux avant de répondre à l'étrange demoiselle face à lui.

– L'on m'appelle Wattpédia, je serai votre guide pour découvrir les...
– Nan mais j'm'en fou ! T'veux baiser ?
– Non.
– Beuh ! Mais t'pas fun ! J'me casse !

          Avec un léger sourire sadique ravi et un regard de reconnaissance, Monsieur Non-Fiction contempla leur invitée s'éloigner vers les tréfonds de la maison. Bon débarras ! Devoir faire le portier l'ennuyait bien assez comme cela, sans rajouter une idiote par là-dessus... Il s'en retourna donc à sa chambre et à l'écriture de sa bible : l'encyclopédie des clichés sur Wattpad. Elle en faisait déjà partie sans le savoir...

            Pendant ce temps, Mademoiselle Croniké fixait un grand tableau au centre du hall, semblable à ceux des aéroports pour annoncer les départs et les arrivées. Celui-ci n'affichait qu'une seule ligne d'informations :

          « 14 décembre 2016 — — — Bûches — — — 4785 »

– Mais c'quoi cette maison d'tarés, wesh ?! Ziva, c'trop relou !
– Salut beauté fatale ! ronronna une voix masculine rauque et cassée comme après avoir trop crié.

          Elle se retourna d'un coup pour tomber nez à nez avec un mec musclé et beau comme un dieu à moitié nu ! Il ne lui restait qu'un vieux short en jeans miteux qui cachait à peine un superbe tatouage et un corps de rêve. La langue de Cronikeuse sortit de sa bouche pour pendre quelques secondes, bavant déjà sur les images lubriques qu'elle imaginait : une séance de bondage hardcore contre son gré, ou quelque chose comme cela ! V'voyez ?

– T'veux baiser ? T'veux m'faire mal ?
– Tu lis dans mes pensées, poupée !

          Les hormones en folie des deux protagonistes libérèrent toutes leurs fureurs et ils se jetèrent l'un sur l'autre sauvagement. Seulement l'homme venait à peine de toucher sa proie, qu'il se métamorphosa en un énorme loup-garou noir aux yeux jaunes qui ouvrir sa gueule pleine de crocs avec l'attention manifeste de la manger !

– Hiii ! O-SE-COURS !

          Se libérant par la grâce du scénario trop prévisible, la donzelle se mit à fuir à toutes jambes à travers les couloirs de la maison, poursuivie par un loup-garou pas assez rapide pour les besoins de l'histoire, sinon la logique l'empêcherait de survivre plus longtemps. Voyant une porte ouverte, Croniké se précipita hors d'haleine à l'intérieur avant de la refermer, car une porte en bois, cela arrêtera toujours les bêtes fantastiques sanguinaires, c'était bien connu.

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