Chapitre 2: Eux.

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Je suis en cours de mathématiques, je finis mon exercice quand quelqu'un frappe à la porte. Le prof se lève et va ouvrir. Je ne vois pas qui est dans le couloir, je suis trop loin. M. Kariqua, notre professeur, sort. A ce moment le garçon juste devant la porte ce retourne vers moi.

-"Ils parlent de toi!" Chuchote-t-il.
-"Quoi? De moi? Mais pourquoi? C'est qui? J'ai fais quoi?" Je souffle.

Il hausse les épaules et se retourne. J'aime pas ça du tout. On entend soudain la porte claquer et deux hommes en costumes-cravate noire entrent. Ils regardent la classe en silence. Notre prof se tient derrière. Il n'a pas l'air très content.
Un des deux hommes sort des menottes, le second se dirige vers moi et me prend  par le bras. Je me débats, en vain.

-"N'essaye pas de t'échapper. Ton destin est scellé. Tu viens avec nous que tu le veuilles ou non." Me dit-il

Que veut-il dire par "Ton destin est scellé"? Mais il est en train de m'enlever et personne dans la classe ne réagis. Je sers mon poing et le lance dans la tête de mon kidnappeur. Il l'esquive facilement, me prend mon autre bras et me traine vers son collègue. Ils me menottent et me pousse vers la sortie. Je ne veux pas et me laisse tomber au sol. Mes deux ravisseurs ne l'entendent pas de cette oreille et me mettent un tissus sur le nez et la bouche. J'aurais dû m'en douter, le sommeil s'empare de moi en quelques secondes.
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Je sens quelqu'un me tenir la main. Je ne sais pas qui c'est, je m'en fiche je veux continuer à dormir. Mais j'ai la sensation que quelque chose ne tourne pas rond. Puis les souvenir me reviennes. Les deux kidnappeurs en costumes, le tissu. J'ouvre brusquement les yeux. La pièce est complètement blanche, je suis donc aveuglée les premières secondes. Puis mes yeux s'habituent et je regarde autour de moi. C'est une chambre avec deux lits, un de chaque côté et une porte en face. C'est tout. Je suis dans le lit de gauche. À ma droite il y a mon frère, ses yeux ne mentent pas il a peur. Mais de quoi?

-"Amélie, enfin tu es réveillée! Je n'ai pas beaucoup de temps. Papa et maman travaillent avec le gouvernement sur quelque chose de très confidentiel, apparemment ça serait une arme. Toujours est-il qu'ils ne contrôlent plus rien. C'est la merde. Nous on est là pour être protégé on m'a dit, je n'y crois pas une seul seconde. Je pense qu'ils veulent nous utiliser comme cobaye pour leur expériences avec leurs armes. Je-"

Antoine n'a pas le temps de finir que des gardes entrent dans la pièce et le saisissent.

-"Amélie surtout ne les-"

Un garde lui donne un coup en pleine tête avec la crosse de son arme. Je suis tétanisée par la peur. Je n'ose pas bouger. Que dois-je faire? Je veux pas que mon frère parte sinon je vais être seul!  Antoine a du sang qui lui coule du nez et de la bouche, il se fait emmener par les militaires. Il cri mon nom mais lorsque la porte se referme, tous les bruits se stoppent. La pièce est insonorisée. J'ai peur, je suis seule. Je ramène mes jambes contre ma poitrine et commence à pleurer. Qu'est-ce qu'il ce passe? Je veux rentrer chez moi…
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Les heures passent. Aucune fenêtre aucune horloge, rien, je ne sais pas quel jour on est. Je suis terrifiée et affamée. Je peux rien faire d'autre que pleurer. La porte s'ouvre une personne en blouse blanche entre et s'assoit en face de moi. Elle me regarde.

-"Bonjour, je m'appelle Suzie. Je suis là pour te dire que tu es en sécurité avec nous, tes parents sont là aussi." Me dit-elle

Je ne dis rien, je ne la croit pas du tout, je ne crois que mon frère. Comme je ne répond pas elle reprend:

-"Je vais te demander de me suivre. Ne t'inquiète pas, nous allons juste faire le contrôle de ta santé."

Mon cul oui! Je suis sûr qu'ils vont m'injecter un produit qui va m'endormir puis je vais mourir. Nah! Hors de question! Je ne suivrais personne.

-"Maman! Papa!"

Je me lève d'un coup et cours dans le couloir. Je leur fais un câlin. Puis je sens qu'on m'attache les
mains à quelque chose derrière moi. Ils me trahissent! Mes propres parents! Je les regarde implorant. J'ai les poignets pris dans les sangles d'un fauteuil roulant. Quelqu'un m'oblige à m'asseoir dedans. Je me sens abandonnée.

Pendant tout le trajet, assise sur cette foutue chaise roulante, je n'ai pas dis un mot. Je crois qu'un sentiment nouveau naît en moi.
C'est de la… haine? Je ne sais pas trop.

Les scientifiques me font entrer dans une pièce avec au milieu une table d'examen. Dessus des sangles sont accrochées . Des taches de sang sont encore visible. À droite il y a un chariot avec plein d'outils de chirurgie et surtout une seringue avec un liquide noir et opaque. Au fond de la pièce, un lit d'hôpital. Un drap blanc taché de sang le recouvre. On peut apercevoir une forme en dessous, certainement le mort de leur dernière expérience.
Une porte s'ouvre créant un courant d'air. Le tissus blanc s'envole légèrement, laissant apparaître un corp.

Non! Non! C'est pas possible! Pas lui! Non! Je ne peux réprimer un cris d'horreur en voyant le corp inanimé de mon frère, ensanglanté, les yeux vident. Je me débat de nouveau sur ma chaise, des gardes viennent me détacher et me transportent vers la table aux sangles. Ils m'attachent de nouveaux, ils me recouvrent la tête d'un casque. Je ne peux plus rien faire à par regarder autour de moi. De nouveau la peur s'empare de moi. Je ne veux pas mourir maintenant.

Je les entends dire qu'ils n'ont plus d'anesthésiant et que du coup je serais réveillée et sentirais tout durant "le transfère". Je n'est aucune idée de ce que cela peut-être mais je sens que ça ne va pas me plaire. Un chirurgien s'approche de moi avec un scalpel et de l'eau. Je sens mon t-shirt se relever, une lame froide se pose sur mon ventre puis s'enfonce dans ma chair.

Je pensais avoir subit la plus grande douleur de ma vie. Erreur. J'avais l'impression de n'être qu'un jouet à leur égard, qu'ils me découpaient en morceau. Je ne pouvais que voir les atrocités que les médecins m'infligeaient et pleurer. À plusieurs reprises j'ai faillit m'évanouir. Je sens le sang me couler sur mes bras, mes jambes et mes côtes. J'ai envie de hurler mais le casque m'empêche d'ouvrir la bouche. Des étoiles apparaissent dans mon champ de vision. La dernière chose que je vis avant de sombrer dans l'inconscience, c'est le scalpel et la seringue s'approcher de mon visage.

Je me réveille. Ma vue est floue. Mais je distingue des personnes autour de moi. Je crois que je me déplace dans un fauteuil roulant et je ne suis pas attachée. Je lève la tête, des vertiges surviennent et les lumières m'éblouissent. Je ferme les yeux et perd de nouveau connaissance.

Quand je reprend connaissance pour la seconde fois mon état c'est amélioré. Je vois bien et j'ai mal nul par. Je regarde aux alentours. Je suis dans une espèce de boite fait de verre et de métal. La porte est ouverte. La pièce est toute blanche. Il n'y a rien d'autre que je puisse voir. Je fais un pas en dehors mais je me rend vite compte que j'ai les pieds pris dans un cercle. On dirait que mes chaussures y sont aimantées.

D'ailleurs je m'aperçois que quelqu'un a changé mes vêtements. J'ai des baskets noires et un short noirs, mon t-shirt est bleu marine avec inscrit dessus le logo de la société scientifique de mes parents: un cercle blanc avec un v majuscule et de la même couleur à l'intérieur. Ce logo me dégoute maintenant.

-"Amélie, je dois te prévenir de certaines choses."

C'est la voix de Suzie. J'ai envie qu'elle crève, je la déteste. Elle reprend:

-" Nous avons dû intervenir. Il y en à déjà un qui s'est échappé. Il est en ce moment même en train de contaminer le pays! Nous ne pouvions pas nous permettre de diffuser l'autre. Nous l'avons transféré dans le corps de ton frère mais il ne l'a pas supporté. Je suis désolée. Nous avons ensuite testé sur toi et maintenant tu ais contaminée avec un dose extrêmement élevée du virus. Pour que personne ne soit infectée nous allons te cryogéniser pendant un certain temps pas plus de cinq ans je pense, ne t'inquiète pas tu va avoir ta vie normal. Parfaite à tes yeux…"

Je… suis… contaminée? Je ne comprend pas. Pourquoi ne glace-t-ils pas juste le virus? Et pourquoi des virus? C'est quoi? Ils font quoi?
Trop de questions ce bousculent dans ma tête. Je voudrais les poser. Mais la porte ce referme. Je ne réagis pas. Ils m'ont détruit. Pourquoi m'infligent-ils ça? Pourquoi moi.

Je sens l'atmosphère se refroidir, je m'endors petit à petit. Je résiste mais mes forces m'échappent.

Cinq ans dans le sommeil… serais-je la Belle aux Bois Dormant?

Je souris et m'endors.

SolitudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant