Chapitre 5: En chemin.

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     Je prends une couverture et cache le corps sans vie de Kathy. Je me lève, ferme la porte et par faire mes affaires. Mon amie m'avait parlé que la ville la plus proche, Saykland, est à environs deux jours de marche. J'ai donc décidé d'y aller. La mission que je me suis donnée, c'est de trouver les raisons de la création des virus, d'éliminer les survivants qui ont participé à leur conception ainsi que découvrir ce que Catomia a fait à mon corps.

Je suis en train de ranger mon canif quand une pensée me traversa l'esprit: je suis seul. Plus personne ne m'aime et je n'aime plus personne. La solitude m'accompagnera désormais jusqu'à ma mort et j'en ai peur.
La peur. C'est malheureusement l'un des seuls sentiments qui doit me rester, surtout la peur d'être seule. Elle me colle à la peau, ne s'enlevant jamais. Elle me tord l'estomac et mes tripes disparaissent d'un coup. Être seule m'empêche de réfléchir correctement, je m'embrouille et me fais encore plus peur. C'est un cercle vicieux et une fois que l'on y entre si personne n'est là pour nous en sortir, on s'y perd, et on retrouve jamais la sortie. Des sueurs froides parcourent mon dos, mes mains tremblent, mes pensées se bousculent. La peur gagne du terrain. Je n'ai jamais connu les conséquences totales de
celle-ci, car j'ai toujours été avec quelqu'un que je connaissais dans mes environs ou qui m'attendait quelque part. Plus maintenant. Cette peur me hante depuis ma tendre enfance. Autophobie.

Je n'arrive jamais à la surmonter. Je suis en constante recherche de la présence d'une connaissance. Je voyais un thérapeute qui m'aidait à surmonter ma peur. Ça m'avait un peu aidé. Je m'assois sur une chaise faisant tomber mon sac qui était dessus. Un haut-le-cœur, puis deux et je vomis. Je ferme les yeux tentant de réguler ma respiration devenu difficile. J'ai les mains moites, et des vertiges. Je fais une crise d'angoisse, affrontant la réalité. Si je veux avoir ma vengeance, je dois passer
au-dessus de ma phobie, me contrôler.

La solitude, mon ennemie, me fait me sentir faible, nul, inutile avec la peur constante de rater ce que j'entreprends, et si je n'y arrive pas personne ne sera là pour rattraper mes erreurs.Je suis pathétique, peur de mes échecs que personne ne peux rectifier parce que je suis seule. Mais maintenant, je me prends la claque de la Réalité, elle me fait comprendre que je n'ai besoin de personne pour avancer, même si c'est dur. Je rejette la tête en arrière. Je sens ma respiration ralentir.

Calmons d'abord cette crise d'angoisse. Je fais le vide en moi. Avec mes doigts, je touche la chaise en bois, ressentant chaque creux, chaque bosse et avec mes oreilles, j'écoute le vent s'infiltrer dans la maison. Les minutes passent et je redeviens maîtresse de mon corps. Mes tremblements et mes vertiges ont cessé, mais pas les nausées. Je reste immobile encore quelques minutes. Je dois être capable d'arrêter mes prochaines crises plus vite. J'ouvre finalement les yeux. J'ai toujours la trouille, mais je me lève, prend vite mon sac et ma veste et sort de cette maison cauchemardesque.

Je me demande si les voitures roulent encore, je n'essaye même pas, à mon avis, c'est peine perdue. Je vais devoir marcher.

Je traverse la ville, puis une seconde. Elles sont toutes les deux désertes. Certainement parce que ce sont les premières touchées par Androsia. Je ne m'arrête pas. Le matin se lève quand j'arrive devant une forêt, mais elle est vraiment étrange. Les troncs sont tous noirs et lisses, sans imperfections. Je pose ma main dessus mais la retire aussitôt, le tronc est brûlant. Les feuilles ont l'air coupant comme une lame de rasoir. Je n'ai pas confiance, mais je suis obligé de passer par là pour aller à Saykland.

Je sors mon canif et avance sur mes gardes. La peur devient plus forte, mais je n'y prête pas attention et continue. À chaque bruit, je m'arrête et regarde aux alentours, ce qui veut dire que je m'arrête toutes les minutes.

Je suis en position de défense quand quelque chose m'agrippa soudainement ma cheville gauche et me tira en arrière. Je tombe sur le sol me cognant violemment la tête. Du sang afflue dans ma bouche, j'ai dû me mordre la langue. Puis la chose me tire en arrière, par ma jambe. Je crie et tente de m'accrocher aux racines dépassant du sol, mais elles disparaissent toutes d'un coup. Je me retourne sur le dos et vois que c'est une liane qui m'entraîne. Avec mon canif, j'essaye de la couper, en vain. Ma tête heurte un caillou. Je vois des étoiles. J'aperçois quelqu'un sortir des fourrées et arracher en deux la liane. Il court ensuite vers moi, m'attrape par les bras​ et me sort en vitesse de la forêt. Nous nous enfuyons encore pendant quelques minutes puis il me pose au sol contre un muret.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 30, 2016 ⏰

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