Chapitre 4: Les années perdues.

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Je ne bouge pas, je ne sais pas quoi faire. La vieille dame se lève et s'approche de moi. Par  réflexe, j'ai un mouvement de recul. Cela a l'air de la contrarier.

-"Ça fait si longtemps" chuchote-t-elle

-"Qui êtes-vous? Que faites-vous ici? Où est Kathy?" Je l'interroge

-"Tu ne me reconnais pas parce que j'ai vieilli. C'est moi, Kathy!"

-"Q-quoi!? Non, ce n'est pas possible, ça ne fait que cinq ans!"

-"Amélie, je ne sais pas par quel miracle tu es toujours aussi jeune, mais tu m'as manquée. Cinquante-huit ans ont passés, j'ai fini par croire qu'Androsia t'avait emportée…" me dit-elle

Je crois qu'elle a continué à parler, mais je ne l'écoutais plus. Cinquante​-huit ans cryogénisée. Merde! Pourquoi ils ne m'ont pas sortie de cette boîte ces connard de scientifiques? Suzie m'avait promis. La haine grandit un peu plus en moi. Kathy claque ses doigts devant mon visage me faisant sursauter.

-"Eh! Écoute-moi!"

-"Oh désoler. C'est juste que… Raaah! Cinquante-huit putain d'années!" J'ai crié en disant la dernière phrase

-"Qu'est-ce qu'il t'ai arrivé? Je veux dire, tu as disparu soudainement. Certains disaient que tu avais été envoyée en prison. Et pourquoi tu n'as pas vieilli? Je ne comprends pas."

Je la regarde puis soupire. Je prends une chaise dans un coin de la chambre et m'assois en face d'elle. Je ne sais pas par où commencer. Je finis par lui dire tout ce que je sais. Même si mes paroles sont désordonnées, je crois qu'elle comprend.

-"Ce que tu me dis est un peu… Comment dire… J'ai l'impression que tu me racontes un film." Lâche-t-elle une fois que j'ai fini de parler.

-"Oui, je m'en doute, mais ce n'est que la vérité."

-"Ne t'inquiète pas, j'ai jamais dit que je ne te croyais pas Amélie!" Dit la vieille femme

-"Ouais cool. Je t'ai dit ce que je savais maintenant à toi. Il se passe quoi dans cette ville? Pourquoi personne n'est là et pourquoi tout est détruit? C'est Androsia?" La questionnais-je impatiente.

-"Doucement! Je ne suis plus aussi jeune que toi!" Elle soupire "Oui, c'est Androsia. Environs une semaine après ta disparition, beaucoup de personnes dans la ville ont commencé à être malades. Les enfants et les personnes âgées ont été les premiers touchés. Ils vomissaient, avaient de la fièvre qui augmentait de jour en jour. Les médecins se sont inquiété quand certains on perdu la vue ou que leurs corps se déformaient de façon horrible. Au bout de deux semaines, les cas les plus graves mourraient. Ils hurlaient à la mort. Ceux qui n'étaient pas atteints par la maladie sont parties, mais moi, je ne voulais pas. Mes parents étaient tout les deux atteints. J'ai dû les attacher pour pas qu'ils ne sautent par la fenêtre, comme la plupart des malades. Je ne dormais plus à cause de leurs cris. Je voulais qu'ils restent avec moi, j'avais peur. Aujourd'hui, je me dis que j'aurais dû les achever, surtout pour pas que la transformation soit complète. Je crois que le virus a décimé la population mondiale, mais il a détruit aussi la faune et la flore. Les gouvernements se sont ralliés et ont crée des villes avec des personnes que l'on dit immunisée contre ce virus. Je ne sais pas ce qu'ils ont de spéciales, mais je dois peut-être en  être une vue que je n'ai jamais été malade."

-"Si tu es immunisée, pourquoi tu ne vas pas en ville?" Demandais-je

-"Ce que tu es naïve! Je suis bien trop vieille pour un voyage pareil! J'aurais pu avant, mais j'étais trop terrifiée…" Me répond-t-elle

-"Et c'est quoi la transformation dont tu as parlé? Et pourquoi il n'y a aucun corps?"

-"Une chose affreuse. Les personnes, animaux, et même les plantes sont touchées par ça. Une fois l'être vivant tué le virus prend le contrôle du corps. Je ne sais pas comment ça marche. Les "Démons" sont rares ici"

SolitudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant