Chapitre 8

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    Je repensais à la façon dont Eillden m'avait regardé. Ses yeux bleu roi reflétaient tous les siècles qu'il avait traversés. Vu la façon dont il me dévisageait plus tôt, j'étais prête à parier qu'il m'avait déjà aperçu quelque part. Je fus loin de me douter de la réalité. Dans tous les cas si lui m'avait vu auparavant il n'en était pas de même pour moi, je me rappellerais d'une personne aussi grande ! Il devait faire deux têtes de plus que moi. C'était tout bonnement impossible que l'on se soit croisé par pur hasard, je m'efforçais de découvrir d'où lui venait cette malice, mais rien. Pourquoi le fait que je les hais tant le dérange surtout que dans cette académie tout le monde avait une aversion pour les démons pour une raison ou une autre.

    A force de penser à tout ça j'avais failli oublier pourquoi j'en étais partie. Je mis mes interrogations de coter et me concentrais sur ce qui m'attendais. Hormis le petit accrochage de ce matin, je ne voyais pas pourquoi il me convoquait. Sauf si Caldwell avait fait installer des caméras dans la nuit ce qui me semblait peu vraisemblable.

    Je rentrais dans le hall, la chaleur environnante me réchauffât contrairement à la fraicheur des montagnes de fin d'octobre. Je me dirigeais vers le fond du couloir où ce trouvais son bureau, je fus interpeller par l'une des secrétaires qui me demanda de la suivre. Elle me fit faire demi-tour. Nous nous dirigions vers le sud du bâtiment là où les élèves n'avaient pas le droit d'aller - en temps normal.

    Puisque j'avais toujours été inscrite ici j'avais pu explorer les moindres recoins de cette académie et je ne me souvenais pas qu'il y est une salle dotée d'un bureau. La secrétaire frappa à une porte et attendis qu'on lui dise d'entré sans me jeter un regard, je crois que je ne l'avais jamais vu avant aujourd'hui. La poignée de la porte tourna et un homme qui arborait la petite quarantaine ouvrit.

- Entrée je vous prie.

    Il fit signe à la secrétaire qu'elle pouvait disposer. J'entrais dans la pièce sous l'œil attentif de l'homme. La pièce était vaste et contenait un immense bureau orné d'enluminures argenté jonché de plusieurs piles de papiers. Les chaises étaient en harmonie avec le secrétaire, je pris place sur l'une d'elle et attendis que le quarantenaire justifie ma présence ici.

- Mademoiselle Hoffmann, je vous ai convoqué car j'ai pu lire dans votre dossier que vous étiez une élève turbulente et en tant que directeur de l'académie des démons. Je me dois de vous prévenir qu'à l'avenir les sanctions seront bien plus lourdes qu'elles ne l'étaient à présent. Vous comprenez ?

    Une chose me frappa lorsqu'il avait dit qu'il était le directeur de l'académie des démons. Car s'il l'était cela voulait dire que je me trouvais en présence d'Arrow, le plus vieux et le plus puissant des démons existant sur cette Terre et de l'autre côté. J'écarquillais les yeux sous cette soudaine prise de conscience. Un frisson me parcouru l'échine. Il pencha la tête sur le coter en attendant une réponse de ma pars.

- Oui, bien sûr. Je n'avais rien trouvé de mieux à répondre.

    Je me sentais vulnérable et impuissante devant quelqu'un de si âgé, il émanait de cette homme une sagesse sans égal, ce qui était plutôt ironique puisque les démons ne peuvent pas avoir de sagesse. Il devait savoir des faits historiques que les historiens ignoraient sûrement. Combien de secrets gardait-il ? Malgré ma haine pour son espèce, j'éprouvais un profond respect pour lui. Quel âge avait-il au juste ? Deux milles ans ? Il avait peut-être connu les Romains. Pour une personne de quarante ans il n'avait pas une seule ride ni de trace d'une future calvitie et encore moins de cheveux grisonnants. Le directeur continuait de m'épier intensément sans que je comprenne pourquoi. Qu'avait-il tous à me lorgné comme ça aujourd'hui ?

DhampirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant