Un soir alors que j'étais tranquillement assise à la maison, ce qui n'arrive pratiquement jamais, Vance m'avait appelé, demandant des nouvelles comme à chaque fois, parlant du travail, vérifiant que je n'étais pas trop exigeante avec moi-même, ce qui la plupart du temps me faisait rire, et puis d'une voix grave il avait fait allusion à Hardin. Il savait qu'il était à New-York pour les affaires mais plus il continuait plus j'avais finit par comprendre ce qu'il voulait vraiment.
- Son livre est une merveille, avait-il dit.
Et il ne m'avait pas fallu plus de temps pour comprendre. D'une voix peu assurée il m'avait avoué qu'il voulait publier le roman d'Hardin et que je travaille avec lui, pour l'éditer le plus tôt possible.
Il savait que cela ne serait pas facile pour moi mais je lui avais assuré que ce n'était rien et que l'eau avait coulé sur les ponts.
Le manuscrit trône fièrement sur ma table de chevet mais je n'ai encore osé l'ouvrir. Une sorte d'angoisse m'envahit dès que je le saisis et jusqu'à ce soir je n'ai pas encore eu le courage d'aller plus loin dans ma lecture.
"Le baiser de la comète."
Je prends une profonde inspiration et me lance à corps perdu dans la lecture ne m'arrêtant que pour prendre ma respiration à nouveau lorsque certains passages me coupent littéralement le souffle.
"La vie est rasoir et insipide. Enfant, nous sommes emplis de rêves extraordinaires et en vieillissant nous nous retrouvons, comme des âmes perdues, assis dessus.
En deux mots, ta vie est courte, décevante et ensuite tu meurs. On occupe nos vies avec de la merde, comme le boulot et les relations amoureuses, pour nous faire croire que tout n'est pas totalement inutile et perdu d'avance.
Et puis il y a des âmes que tu finis par rencontrer au détour de rue, des âmes telles des comètes étincelantes, qui te ramènent à la raison, au goût de vivre, d'aimer les choses.
Pour moi, elle était cette comète."
Je reconnais bien le style d'Hardin et me demande à quel moment il avait pu écrire ce passage.
Il y a tant de passages qui me prennent aux tripes que je me sens chancelante. Des passages bruts, vifs, sombres et d'autres tellement emplis d'amour que je me demande même si c'est bien Hardin qui a pu les écrire, lui qui détestait les niaiseries.
Mon portable se met soudain à vibrer sur la table, me sortant de ma frénésie de lecture.
" Tu as lu ?" affiche l'écran. Un sourire vient se dessiner sur mes lèvres que je réprime aussitôt.
" Hardin je suppose ?"
" Oui, Vance m'a donné ton numéro"
" Oui je l'ai lu, en parti"
" Et alors ? Tu acceptes de me publier"
" Tu acceptes que je sois ton éditrice ?"
Pendant quelques minutes mon portable ne vibre plus. Je lui laisse le temps de la réflexion, au fond c'est peut-être aussi perturbant pour lui que pour moi, même si je n'ose pas l'avouer.
" J'accepte mais tu vas devoir ouvrir ton porte monnaie"
Un rire s'échappe de ma gorge et cela me fais du bien. Il avait l'air tellement différent cette nuit là, cela me rassure de voir qu'il est resté, sur quelque point, le même que j'avais connu.
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After-The end ( Fin Alternative)
FanfictionAprès avoir lu la moitié du 4eme livre de After j'ai eu envie d'écrire une fin alternée à ce roman sans avoir lu le véritable dernier livre pour ne pas être influencée. Bonne lecture !