Je n'avais pas même eu le temps de me changer que je m'engouffrais déjà dans le premier taxi.
Mon cerveau c'était soudainement arrêté après la révélation d'Aarron et le seul souvenir que j'avais à présent était celui de ses lèvres qui me murmurait de partir. Je l'entendais encore me dire qu'il allait gérer le reste mais qu'il fallait, qu'il était nécessaire que je parte.
Il n'avait pas voulu me retenir.
Mais je savais que ce n'était pas par manque d'amour. Bien au contraire.
Et mon cerveau c'était ensuite mis en off et je ne contrôlais plus rien.
Mon corps m'avait guidé jusqu'au taxi, qui déboulait maintenant dans les rues de New York.
Mon regard détaille le paysage, le soleil, les oiseaux qui volent haut dans le ciel bleuté. Eux au moins ils savent où ils vont, alors que moi j'ai juste la sensation de me tenir sur le bord d'un précipice vertigineux et qu'en une fraction de seconde je peux en tomber.
- Arrêtez-vous ! crie ma voix, sans que je ne la reconnaisse.
Le conducteur, un petit homme chauve à l'air sympathique, me questionne en silence l'air inquiet.
Je lui adresse un vague sourire en lui tendant un billet vert et sort de la voiture.
Je crois bien que j'ai vu quelque chose dans le parc. Ce petit parc dans lequel j'appréciais toujours de me promener.
Je croise quelques personnes qui me dévisagent d'un air étrange. Ils ont raison. Je dois avoir l'air bizarre, le visage pâle, ma coiffure tombante à présent, encore vêtue de ma robe de mariée.
Le stéréotype typique de la mariée qui fuit.
Puis ses yeux verts, plus sombres dès qu'ils se posent sur moi, se sont mis, eux aussi, à me dévisager et d'un coup, j'ai repris possession de moi.
Une colère sourde a soudainement fait rage en moi et d'un geste ma main blanche s'écrase sur sa joue, et lui laisse une fine marque rouge.
Mais il ne cille pas.
Tout ce que je remarque c'est cette fissure dans son regard et mon cœur rate un battement.
- Je l'ai mérité, avoue-t-il, je l'ai mérité depuis très longtemps même.
- C'est tout ? tout ce que tu trouves à dire bordel !
- Que veux-tu que je dise d'autre Tess ? Rien ne changera l'histoire. C'est toi qui as des choses à dire n'est-ce pas ?
Je secoue la tête négativement. Mais, dans le fond, oui j'avais des choses à dire, lui aussi, tellement de non-dis, de souffrances pour rien.
- Dit-le Tess, reprend-il en s'approchant plus près pour me dominer de sa silhouette, dis-moi pourquoi tu es parti.
- Pourquoi ? tu l'as dit rien ne changera l'histoire et tu le sais Hardin.
- Non je veux la véritable raison maintenant, exige-t-il tandis que ses yeux pénètrent dans les miens
- C'est la vraie raison.
- Arrêtes ! hurle-t-il en serrant les poings, dis le !
- Dire quelque chose ? comme tu n'as rien dit toi quand je suis venue te voir ? Je t'ai presque supplié, je t'ai regardé et je n'attendais qu'une chose, que tu me dises que tout ça ce n'était pas rien, que ce n'était pas qu'une affaire de sexe, que tu me dises que...
- Quoi ? que je serais celui qui t'aimera si tu me veux, que je te suivrai partout, que je ravale ma fierté et que je te dise que j'ai fait une putain de connerie en te laissant filer ? J'apprenais encore à ramper avec l'amour je n'étais pas encore un homme, je me sentais trop petit face à toi et ton amour inconditionnel ? Tu voulais que je te dise que j'étais un con ?
Les larmes me montent aux yeux tandis que ses paroles s'insinuent en moi. J'avais pensé tant de fois à lui. J'avais passé une grande partie de mes nuits à souffrir le martyre en silence. J'avais souhaité si fort à en perdre la raison qu'il vienne me retrouver et qu'il se batte pour moi, mais il n'avait rien fait, rien dit.
Comme un démon encré au plus profond de moi, mon esprit se réveille et me répète les paroles d'Aarron. Il avait laissé tomber. Hardin m'avait laissé tomber.
Voyant que je ne dis rien, son visage se transforme, petit à petit, sous le coup de la colère et de la peine.
Il sait ce que je pense j'en suis persuadé.
Mais merde ! J'avais fui mon passé mais maintenant tout est pire, mon passé revient et mon futur s'annonce encore plus compliqué.
Je n'ai plus envie de ça, de m'abîmer avec les hommes, de m'abîmer avec lui, de m'abîmer tout court.
- Je ne t'ai pas abandonné Tess. Bien au contraire. Pour la première fois de toute ma vie j'ai réussi à faire passer le bonheur de quelqu'un d'autre avant le mien.
- D'une manière totalement délirante ! Un MENSONGE ! un putain de mensonge !
- Tu es amoureuse de lui pourtant, réplique-t-il et j'ai l'impression que son cœur en saigne.
- Oui tu as raison. Je suis amoureuse de lui.
- Alors retourne là-bas. Va l'épouser Tess, que fais-tu encore ici ?
Ainsi le choix m'était donné....
Mlle Griimm
VOUS LISEZ
After-The end ( Fin Alternative)
Fiksi PenggemarAprès avoir lu la moitié du 4eme livre de After j'ai eu envie d'écrire une fin alternée à ce roman sans avoir lu le véritable dernier livre pour ne pas être influencée. Bonne lecture !