Chapitre 3: L'idée folle

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Le lendemain matin, Mei s'était levée, elle jeta un coup d'œil à son horloge et constata qu'il y avait environ quatre heures avant leur réunion. C'est bien la preuve qu'elle était impatiente de faire découvrir sa nouvelle théorie à ses collègues. Elle s'était lavée, habillée, maquillée et avait même déjà mangé. Une demie heure est passée, il était donc désormais six heures et demi. Surtout que Mei adorait faire la grasse matinée, mais là... Elle s'était mise à regarder par la fenêtre; dans la rue il n'y avait pas un chien. Elle s'ennuyait à mourir, elle cherchait à brûler le temps. D'habitude elle savait toujours se trouver une occupation. Comment pouvait-elle faire passer le temps plus vite? Elle ne devait surtout pas faire de bruit pour ne réveiller ni son mari, ni sa fille. Ses amis étaient tous en train de dormir, elle ne pouvait donc pas les appeler, ni aller se balader avec eux.

 Lire? Voilà une belle occupation, se disait Mei. Elle alla donc se chercher un livre dans son étagère. Elle était tellement fascinée par son roman, qu'elle ne vit plus le temps passer. Et si quelques heures plus tôt elle cherchait à brûler le temps, là elle cherche à l'arrêter, car il était déjà dix heures et demi passées. Sans plus attendre, elle s'était mise à courir le plus vite qu'elle pouvait pour aller rejoindre les autres à la réunion. Arrivée, elle s'est excusée au moins cinquante millions de fois auprès de ses collègues. Heureusement, ils se sont tous montrés très amicaux avec elle, au lieu de lui crier dessus, ils en ont rit.

 C'est très rare de connaître des gens si compréhensifs, pensait Mei.

— Alors, ta théorie, nous t'écoutons, lui dit Alexandre Tchernov, un collègue de Russie.

— Voilà, alors ma fille m'avait offert un dessin, commença Mei, et ce dessin m'a, comment dire, inspiré. Si on regarde plus attentivement le gribouillage qu'a fait Chan, on peut constater qu'il y a un extraterrestre! Regardez vous-mêmes, j'ai apporté le dessin.

Elle leur montra donc le gribouillage que lui a fait Chan, et les autres ont confirmé que c'était un aliène, mais ils ne pouvaient pas comprendre ce que l'aliène avait à faire avec leur projet "Avant la Terre".

— C'est très simple, leur expliqua Mei, moi, je crois qu'il y avait des extraterrestres avant nous, qu'ils ont tout vus, qu'ils ont vu la Terre se créer.

— Et qu'est-ce que toi compter faire, demanda Aleksej avec son français de débutant, sur un ton de la mauvaise humeur, toi croire peut-être que c'est si simple? Toi tout simplement aller chercher et trouver des extraterrestres et toi leur demander après? Parce que toi croire il y a aliène à chaque coin de rue? Toi...

— Aleksej a raison, l'avait coupé Alexandre, tu ne trouveras pas de preuves aussi simplement. Les extraterrestres c'est bien mais si tu ne prouves pas qu'ils existent, les gens ne te croiront pas, ils auront peut être même une mauvaise image de toi, une image de folle!

C'était vrai ce qu'ils disaient tous, elle ne pouvait pas dire que les aliènes étaient là avant nous. Elle le savait, mais ne se décourageait pas. Elle ne se décourageait jamais, sa nature était comme ça. Et s'écria:

— Nous allons trouver une solution, je vous le promets! Nous ne pouvons pas tout simplement laisser tomber...

Pourtant des heures passaient et ils désespéraient. Plus le temps passait et moins ils avaient d'idées. C'est à ce moment là qu'Alexandre s'était rappelé d'un article qu'il avait lu dans son journal hebdomadaire, un article auquel jusque là il n'avait pas vraiment prêté attention. Ce jour là, la chance lui avait souri, il avait son journal sur soi, craignant qu'il allait s'ennuyer dans son bus. Il l'avait donc sorti, sans donner d'explications. Au début, personne ne comprenais ce qui était en train de se passer, et ils s'impatientaient. Alexandre avait donc ouvert son article dont le titre était: Des extraterrestres auraient été vus à Irkoutsk. Ensuite, il avait lu l'article à voix haute, pour éviter de perdre du temps en lisant chacun pour soi. Tout le monde commença à dévisager Alexandre, comme s'il avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas, comme un propos raciste par exemple. Evidemment, ça ne lui plaisait pas, il a commencé à expliquer:

Avant la TerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant