Larmes de sang

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-  Tu as eu 11 ! Wow ça m'étonne pas de toi sœurette ! s'exclama Keir.

Nous étions dans nos appartements, regardant les scores obtenues lors des entrainements privés. Keir avait eut la note de 6, ce qui n'était pas autant que ce que j'avais espéré pour lui. Cependant, il avait dû réussir à un peu impressionné les jurés avec ses capacités à cuisiner tout avec à peu près n'importe quoi. Mais, pour ma part, je ne m'attendais pas à avoir une note aussi élevée.

-  C'est une bonne chose. Tout les sponsors vont se mettre à tes pieds, Maka,me dit Vickey.

- Mais ça veut aussi dire que les autres tributs savent que tu es dangereuse, ils vont te prendre pour cible directement.

J'acquiesçai, mais en vérité, cela m'allait fort bien. J'attirerais leur attention, afin de laisser à Keir une chance de survivre.

Le jour des interviews était arrivé rapidement. Devant le pays entier, Caesar Flickerman, le présentateur de ce show malsain, nous poserait des questions : de complètement banales à très intimes, comme si nous n'allions participer qu'à un simple télé-crochet et non une boucherie sans nom. Enfin, passons.

Dans l'un des vestiaires mis à disposition des tributs et de leurs stylistes, Luka me préparait pour mon « quart d'heure de gloire », avec une robe bustier blanche, cintrée à la taille par une ceinture rouge et finissant évasée au dessus de genoux.

- Elle n'est pas un peu trop courte ? demandai-je pendant les essayages.

- Mais non. Au contraire, tes jambes paraitront sans fin, tu seras magnifique ! me rétorqua-t-il alors qui finissait un ourlet, deux épingles coincées entre les lèvres.   Arrête de bouger ou je vais te piquer !

Je bougonnai mais ne bougeai plus d'un cil.

Le soir même, Keir et moi attendions notre tour pour passer aux entretiens et devant des centaines de spectateurs. J'avais demandé à ce que l'on passe en même mais ma demande fut rejetée, sous-prétexte que le protocole exigeait une personne par interview. Foutaises. Cependant, Keir était toujours aussi séduisant. Il portait un pantalon blanc serré, un débardeur rouge et un blouson en cuir blanc style perfecto. Il avait l'aire d'une rock star, et je suis certaine que c'était le parti pris de sa styliste.

Gabriele, qui avait réussit à échapper à la surveillance de son coach, nous rejoignit. Il portait un costume trois-pièce gris, très élégants, avec une chemise noire. Il était plutôt agréable à regarder, mais je ne l'aurais jamais avoué devant lui, et encore moins devant mon frère. D'ailleurs, le nouveau venu se tourna vers ce dernier et lui donna une accolade.

- Keir, franchement, tu pouvais pas t'habiller avec un sac poubelle ? Tu vas tellement les éblouir que même les caméras vont jouir ! s'exclama-t-il.

Celui-ci le lui rendit, riant à sa blague graveleuse.

- Oh, t'inquiètes pas mec. Puis tu sais, je pense pas que j'éblouirai autant que ma sœur adorée, dit-il en m'adressant un clin d'œil.

- Ça, c'est bien vrai. Je n'ose pas la regarder trop longtemps, ça serait du blasphème, répondit Gabriele.

Mes rouges rosirent peut-être légèrement, mais je tentai de ne rien laisser paraître. Je me raclai la gorge et haussai les sourcils, m'apprêtant à répondre lorsqu'il se fit appeler.

-  Excusez-moi, Déesse, mais le devoir m'appelle !

Gabriele fit une jolie révérence et partit en trottinant vers la scène. Keir me regarda en coin et sourit, mais il ne dit rien. Il n'avait pas besoin de parler pour me taquiner, ses yeux étincelaient et cela suffisaient pour m'énerver un tant sois-peu. Je grommelai. Il m'énervait ce Gabriele, avec son nom d'Archange, ses yeux malicieux, ses superbes cheveux gominées et son sourire à tomber par terre. Or, je devais me reprendre. Mon cœur ne devait pas se relâcher, je ne devais penser qu'à mon frère.

Le boucher des 67ème Hunger GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant