Réservée Rosario

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-AAAAAAAAAAAAAAAhhh !!!

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-AAAAAAAAAAAAAAAhhh !!!

Un hurlement résonna dans la forêt ! Les oiseaux s'envolèrent, apeurés, les animaux se paralysèrent, le ruisseau parut calmer son chant. Ce cri venait de la résidence des Rosario. Une petite fille aux longs cheveux blonds sortit un instant de la maison, allant prendre de l'eau dans le puit puis revint à l'intérieur. Elle gravit rapidement les marches, arrivant au premier étage, puis continua jusqu'au deuxième, ou elle longea, le seau d'eau dans ses mains, le long couloir qui menait vers l'auteur de ces cris. Elle croisa sa sœur aînée, qui l'ignora royalement et continua sa route. Enfin, elle s'arrêta devant une porte ou on entendait plus que des gémissements. Elle ouvrit délicatement la porte et entra. Sa mère reposait sur son lit, lit qui était taché de sang, et dont les draps enveloppait une petite chose qui gesticulait innocemment. L'enfant eut un petit sourire. C'était le jour ou son petit frère ou sa petite sœur était né(e) ! Elle mit un gant dans le seau et trempa le front de sa mère haletante, tout en jetant parfois des coups d'œil vers le nourrisson. Celui-ci le regardait avec des yeux perçants. Lorsqu'elle finit de rafraîchir sa mère, le bébé avait les yeux fermés. La petite fille, attendrie, le prit dans ses bras et commença à le bercer. Le bébé avait une peau aussi pale que la porcelaine (alors qu'il venait juste de naître) , il avait des petites mèches de cheveux d'un blond aussi clair que ceux de l'enfant, et, lorsqu'elle ouvrit les yeux, qu'elle ne fut sa surprise de découvrir deux pupilles rouges sombres, la transperçant comme des rubis. Elle tourna son regard bleuté à sa mère qui laissa échapper un râle :

-C'est une albinos, mon dieu, tu m'as gâtée cette fois !

Une albinos...Pipelette (la petite fille blonde) ne connaissait pas ce mot. Mais, à la tête que tirait sa mère, c'était apparemment quelque chose de mal. D'un geste hésitant, elle déposa le nourrisson dans les bras de sa mère qui s'empressa de lui donner le sein. Autorisée à partir, Pipelette tourna les talons en direction de la porte. C'est alors qu'elle entendit sa mère l'interpeller :

-Dis, p'tiote, t'aurais une idée pour le nom qu'on lui donne ?

Pipelette, se retourna, l'expression gênée, avant de murmurer à voix basse :

-Pourquoi pas Blanche-neige..

-Tch, Cracha sa mère, et pourquoi pas Cendrillon tant que t'y es ? Décidément, pour manger c'est pratique mais pour les choses importantes, y a plus personne dans cette baraque.

L'enfant baissa la tête, honteuse d'avoir mise sa mère en colère. Puis, jetant un coup d'œil au bébé, elle remarqua que celui-ci n'avait aucune expression, il ne pleurait pas, ne montrait pas de joie, il semblait...Vide... C'est alors qu'elle eut l'idée :

-Je crois...Que « Réservée » serait parfait pour elle, maman. Annonça-t-elle, la tête toujours baissée avant de partir presque en courant hors de cette pièce.

Merry ne l'avait pas retenue. Elle était trop occupée à peser le pour et le contre pour la proposition de sa fille. Puis, elle jeta enfin un coup d'œil à son bébé, et découvrit en effet ce qui avait donné l'idée à Pipelette. Son visage, pourtant si mignon, ne trahissait aucune expression, il semblait vide...

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