CHAPITRE 5 Une surprise de taille

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La rentrée des classes est arrivée. Une nouvelle année au collège s'annonçait. Sylvie et moi n'étions pas dans la même classe, mais on pouvait se voir tous les jours, et c'était génial. Le seul problème était que l'on ne pouvait plus se balader à cheval ensemble, car les chevaux de Henri Salses étaient maintenant à Narbonne et Sylvie habitait à Narbonne-Plage, ce qui faisait assez loin pour se retrouver à cheval. Cependant, certains samedis, je me faisais amener chez elle pour la journée, et l'on profitait de monter Apache sans selle toutes les deux, et parfois, Isabelle nous accompagnait avec son cheval Chami (le fameux cheval blanc avec une tête marron). J'alternais alors de dos de cheval, un coup sur Apache, et un coup sur Chami, pour ne pas les fatiguer de supporter deux cavalières sur le même dos. On a passé des moments très intenses à longer la plage déserte. Les touristes étant repartis on avait toute cette étendue rien que pour nous.

Bien entendu quand mon emploi du temps me le permettait et notamment le mercredi après-midi où le week-end, je prenais ma mobylette et j'allais retrouver Caïd. Parfois Henri était là, à bricoler les clôtures ou remettre en état les toitures des box. Il me laisser partir dans les prés à la rencontre de Caïd, j'avais toujours les poches pleines de gourmandises pour lui et ses copains (et oui il ne fallait surtout pas créer de jalousie dans le groupe). Rien que de l'appeler, même si parfois il était loin dans le champ et que je ne le voyais pas, j'avais toujours le cœur qui tambourinait comme un malade, dès que je l'entendais hennir au loin, et que d'un coup je le voyais arriver tout feux tout flammes souvent accompagné de certains de ses copains. Le spectacle était un vrai plaisir pour les yeux. Alors nous passions de longs moments ensemble, je ne voyais jamais le temps passer quand j'étais avec lui.

Je me suis donc installée une petite routine, tout était parfait. Un jour j'étais venue le voir avec mes parents, Henri n'était pas là. Je passais au-dessus de la clôture pour aller le rejoindre, bien entendu, il m'avait vu arriver de loin, et il m'avait fait le même accueil. Mes parents étaient sidérés. Pendant qu'ils attendaient sur le chemin qui longeait les prés, une impulsion subite m'avait traversé, et j'étais montée sur son dos, on était parti dans le champ au petit galop, sans selle, sans bride, sans rien. Quel sentiment de liberté ! C'était une expérience inoubliable ! A aucun moment Caïd n'a essayé de me faire tomber, il était attentif, et j'avais une réelle confiance en lui, je pense qu'il ressentait la même chose. Mes parents par contre étaient livides ! Quand je suis descendue de son dos, ils m'ont un peu sermonné !

- Non mais ça ne va pas ? Tu es inconsciente ! C'est dangereux de monter sans rien pour le diriger ! Et s'il s'était emballé ?

- C'est le cas ? Bien sûr que non ! Vous l'avez vu ! Jamais Caïd ne me ferait du mal !

- Tu ne peux pas prévoir les réactions d'un cheval enfin ! Ne t'avise plus de refaire cela ! Je ne pense pas qu'Henri apprécierait s'il t'avait vu !

- Ok, ok !!! Arrêtez de stresser ! Je ne le ferai pas avec un autre cheval, c'est Caïd !

- N'empêche que ce n'est pas prudent !

Bon ne voulant pas me mettre mes parents à dos, je n'ai plus insisté. Oui, ils ont eu un peu peur, mais en même temps je voyais bien qu'ils étaient époustouflés par ce que je venais de faire.

Parfois, le Dimanche, Henri organisait des promenades à cheval, c'était génial, car on se retrouvait entre nous. Il y avait dans notre petit groupe, Alain et souvent Sandrine sa fille, Guy et Corinne, (ma coco toujours pleine d'humour) qui nous faisait rire avec son cheval Texas, le demi-trait qu'elle avait en pension au ranch. Guy montait un des chevaux d'Henri mais il envisageait de s'acheter son propre cheval. Ils avaient sympathisé avec mes parents, c'était un jeune couple très sympathique et souvent ils venaient me chercher et je passais la journée avec eux, partageant la même passion. Mon père se joignait à nous de temps en temps, il avait pris goût aux promenades à cheval, lui aussi. Il montait souvent un petit camarguais qui s'appelait Pebre (Poivre). Les promenades étaient plus tranquilles que sur la plage. On longeait le « Rec de Veyret » ce grand chenal toujours sec, qui faisait au moins un kilomètre de longueur. Tout autour il y avait des champs à perte de vue. Au bout de ce chemin, on traversait une petite route goudronnée, puis on continuait sur d'autres sentiers qui menaient à un étang, que l'on pouvait longer entièrement et en faire le tour. Cet endroit s'appelait « La Nautique ».

Pour l'amour de CaïdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant