Chapitre 4

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          Les infirmiers sortent de la salle. Ils ont fait un nouveau diagnostic, pour savoir où j'en suis actuellement. J'ai tellement peur du rapport.

          Je décide de me lever pour aller dans la petite salle de bain de ma chambre. Je me tourne face au miroir, qu'est-ce qu'il me prend ? C'est tellement rare l'action que je viens de faire.

" C'est favorable, c'est favorable, faites que ce soit favorable..." me répétais-je dans la tête. Je suis stressée, tellement stressée.

Je pose mes mains sur mes yeux; mon reflet m'effraie, la maladie m'effraie.

Je reviens vers mon lit et prends le livre. Je reprends les paragraphes qui m'intéressent et les récite à voix haute. Puis quand j'ai terminé, je repose soigneusement le bouquin sur la petite table. Il faut que j'aille voir Laura.

Je sors de ma chambre en direction de celle de mon amie. Personne. Je descends en prenant l'ascenseur, elle n'est pas dans le hall. Je croise une éducatrice, je l'interpelle.

"Mélanie, où est Laura ?

- Elle est partie d'urgence ce matin.

- Pourquoi ?

- Elle doit subir une nouvelle fois une chirurgie." Je m'assis sur un banc du couloir.

"C'est grave ?

- Il est possible qu'elle soit paralysée..

- A vie ?" Elle soupire en s'agenouillant en face de moi.

"Il y a beaucoup de chances Alexandra." Je baisse les yeux. Mélanie reste avec moi bien que je ne dise rien pendant 10 bonnes minutes.

"Je pourrai la voir ?

- Normalement, oui." Tant mieux. Je remercie l'éducatrice et passe devant la salle de jeux. Ils s'amusent tous alors je décide de les rejoindre pour me changer les idées. Il ne faut pas que je pense à de mauvaises choses, celles qui m'effraient.

-

C'est le jour tant attendu. Le jour de Noël. Nous sommes beaucoup à nous préparer. Il doit être 18h30, je pense, et il fait déjà sombre à l'intérieur. J'ai promis à Laura de venir la chercher.

Malheureusement, mon amie est paralysée. Elle fait des séances de rééducation, tous les jours, pour solliciter ses muscles "endormis" et peut-être un jour pouvoir les sentir de nouveau. Malgré tout, comme toujours, c'est la plus souriante; son sourire ne disparaît pas.

J'ai reçu les résultats que je redoutais. Et malheureusement, je dois encore subir les traitements encore un moment. J'étais neutre, tellement neutre, je ne ressentais plus rien. Je veux guérir. Ce n'est pas un souhait, je le veux vraiment. Je veux me sortir de tout ça, continuer ma vie tranquillement sans aucun soucis. Il suffit d'être patiente, oui, je déteste ça, attendre. Attendre que ça se fasse, subir toutes ses souffrances pour finir par m'endormir sans jamais plus me réveiller. Génial.

 Après toutes ces pensées, je sors de ma chambre pour voir mon amie qui est déjà prête à mon arrivée dans son fauteuil roulant.

"Tu étais longue Mélodie !

- Désolée, j'ai essayé de faire un effort vestimentaire !

- Tu es belle.

- Tu l'es aussi Laura.

- Merci !" elle sourit, je la pousse jusqu'à l'ascenseur.

"Qu'as-tu fais comme vœu, Mélodie ?

- Hm.. Il ne faut pas le dire ! Je ris en appuyant sur le bouton rez-de-chaussée.

- C'est vrai, j'aimerais qu'ils se réalisent tous, nos vœux.

- Moi aussi Laura." Une pointe de nostalgie se lit dans ma voix, mais je casse tout ça en souriant un peu.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Comme les couloirs, le hall est décoré de guirlandes, de boules de toutes sortes de couleurs, il y en a même des chromés. Il y a aussi un grand sapin de 3 mètres environ, je suppose. Toutes ces décorations me font rêver, j'aime tellement Noël !


Les vœux du cancerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant