Au sommet

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Un enfant orne au pic des festivités son sol à lui, tuilé d'éclats et aux tuiles éclatantes. La péninsule sur l'océan humain formée de toits résistait encore et toujours aux vagues sans cesse plus imposantes ; des mêlées presque euphoriques supportaient des oiseaux aux corps provocateur, des hommes, des femmes, des enfants, des vainqueurs de la lutte spirituelle, des guides, des esprits qui soutenaient le peuple alors vidé de sa conscience.

Sa longue écharpe pendouille. Quelquefois, la laine bleue frôle les cheveux d'un guide porté plus en altitude que d'autres à l'esprit vif mais pas autant. Ses yeux presque fermés contemplent muettement la foule dont il s'était échappé. D'autres fois happé, il avait fui les célébrations pour cette fois. Il avait peur mais n'en était pas conscient... Il faut dire qu'il s'était révélé le plus grand guide : toute la foule fédérée par les cris de son regard l'avait porté. Les guides en personne étaient devenus sa foule et l'avaient porté encore plus haut.

À la nouvelle lune, tout le monde offre sa volonté au monstre vivant de la foule. Ceux qui la conservent sont des guides, et ce sont toujours les mêmes. Une fois que leur qualité s'est révélée, ils usent de leur autorité nouvelle qu'aucun ne peut contrer et manipulent de leur esprit, dans une joute mentale jouissive, ceux qui s'oublient pour se faire porter aux sommets des marées humaines.

Le lien physique qui les unit lors de ces empilages humains révélateurs d'une certaine hiérarchie heureuse entretient la masse animée qu'ils forment. Les émotions, le plaisir, l'autorité, tout montre que la matière heureuse et stable qu'ils forment est inimitablement réelle, absolument réelle... Et l'enfant avait davantage d'autorité que d'autres. Il faut dire qu'il était deux. Sa volonté au carré avait rendu sans consistance les guides qui, guides guidés, l'avait supporté. C'était une pyramide : oubliés, guides, enfant.

Il était trop important, ça l'en rendait malade. L'enfant aux cheveux assez longs pour faire tomber l'obscurité sur ses oreilles mais pas sur ses épaules avait un visage très fin. Était-il un homme ou une femme ? Son vêtement était en pièces détachées, des bouts de laine et des étoffes plus fines totalement indépendants sont ses gants, ses chaussettes, ses manches... Il porte un manteau en fourrure sur ses épaules qui le recouvre presque, lui qui est accroupi.

Les MarcheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant