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- Et il est mort sans rien lui avouer.

- Où avez-vous trouvé cette histoire ?

- Je ne sais plus, sans doute une vieille histoire du collège ou bien une anecdote d'un flic que je connais depuis toujours. Plusieurs scénarios semblables doivent bien exister dans la littérature.

- Et que se passe-t-il pour la femme demeurée seule ?

- Suite à une réflexion qu'elle mène après le décès de son amant, elle est honteuse d'avoir aimé un homme autre que son mari. Tous deux sont morts ; son mari d'abord et son amant ensuite. Après ça, elle a eu des réflexions philosophiques sur l'amour, et sans qu'elle n'en prenne réellement conscience, elle en devenait malade. Jusqu'à ce que la mort devienne la seule issue à sa douleur, elle conserve un amour pour son amant qui lui fait horreur et éprouve un désir d'être pardonnée de son mari. Un jour elle retrouve un objet qui lui était précieux. Dedans se cache une bague de fiançailles. Elle replie le mouchoir et le garde auprès d'elle tout le temps, jusqu'à ce qu'elle perde l'alliance et décède de s'être adonnée à en aimer un autre quand elle était promise à un certain homme.

- Vous la racontez si bien qu'il semble que vous l'ayez vous-même vécue !

- En tant que qui ?

- En tant que cet amant qui meurt le premier et qui donne tant de tort à une double-veuve.

- Ah oui ? Quoique, vous n'avez pas tort... Vous avez même tout à fait raison. À croire que vous me connaissez par coeur !

- Mais c'est le cas, Marquand. Dites, j'aimerais que nous allions un jour nous balader dans un des parcs baignés de soleil.

- Marcher ensemble ? C'est un peu ce qu'on fait à chaque pause déjeuner, sauf quand le boulot nous sépare.

- Je suis ouverte à tout autre type de proposition.

- Je pensais plutôt à...

- Marquand ?

- Non, oubliez. Et un Resto, sinon, ça vous dit ?

- Je ne sais pas. Je crois que je préfère marcher. Je vous trouve bizarre. Quelque chose ne va pas ? Vous savez, vous pouvez tout me dire.

- Je voulais vous inviter chez moi, à dîner. Mais j'ai conscience que c'est une invitation déplacée.

- ...pas forcément, mais je... Ce n'est peut-être pas convenable...

- Va pour une escapade dans le Paradis. Je peux voir votre main ?

- Qu'est-ce que vous lui voulez ?

- Aucun malheur, promis ! Votre peau est étonnamment douce... Est-ce que vous avez déjà eu droit à un massage des mains ?

- Non, mais... mais nous avons du travail, Marquand. Je... je vous laisse. Vous n'avez qu'à me rejoindre dans un quart d'heure au Palais, le temps que je me remette de... enfin, que je me remette dans l'affaire.

toujours là, mon amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant