• Ydraëlle •

Chapitre 2 : La Forêt d'Ydra

La Forêt d'Ydra, plus communément appelée Ydra, est la plus vaste forêt que puisse connaître le monde. Elle est également très crainte de tous, personne n'ose pénétrer à l'intérieur lorsqu'il fait jour et encore moins le soir, à la tombée de la nuit. De nombreuses rumeurs existent autour d'elle : "Ydra est hantée de créatures magiques et diaboliques.", "Elle porte malheur, quiconque osera mettre les pieds sur ce sol maudit aura affaire au Diable lui-même !" et la dernière rumeur qui est en train de faire le tour du village "Mais elle renferme un secret encore plus incroyable que tout ce que vous pouvez croire..." et certains disent avoir été témoin de ses faits, mais ce ne sont que des mensonges. Il n'y a que très peu de personnes qui mettent les pieds dans cette forêt, la principale raison est qu'elle est très sombre, avec tous les arbres démesurément élevés on y aperçoit que très rarement la lumière du soleil. Cette forêt est célèbre pour regorger d'animaux sauvages assez dangereux tels que des sangliers ou des grizzlis, on peut entendre leurs grondements à la tombée de la nuit... à croire qu'ils se battent toutes les nuits pour régner sur la forêt.

La jeune Nimpha avait évidemment une envie folle de s'y aventurer depuis des lustres, sachant que cette forêt et que sa maison sont toutes deux un peu éloignées du village, elles ne sont séparées que d'une cinquantaine de mètres. Mais ne pas s'y aventurer était une promesse qu'elle avait faite à ses parents, c'était l'une des rares choses qu'elle n'avait pas oublié.
"Tu ne dois en aucun cas y aller, d'accord Nimpha ? Fais-en nous la promesse."
Elle était d'accord de ne jamais y aller, en vérité elle avait toujours eu peur de celle-ci. Elle ressentait quelque chose qui émanait de cette forêt depuis toute petite et qui n'était clairement pas très nette. Elle ne se permettait pas de se lancer à la découverte d'Ydra tant qu'elle n'avait pas la force et le courage de le faire. Mais lorsque Nimpha avait entendu cette rumeur, elle s'était dit que c'était le moment propice d'y faire face, elle avait maintenant 15 ans. Elle était grande, elle pouvait se permettre de rompre la promesse et de faire quelque chose d'excitant pour une fois !

C'est ainsi qu'elle se retrouva face à l'entrée d'Ydra, en fin d'après-midi. Personne aux alentours, seulement elle, Pingou et la forêt. Avec détermination et courage, elle franchit l'entrée et continua la route tracée devant elle.

Sur son chemin, elle fit la rencontre d'innombrables animaux sauvages, des lapins mignons, des ours plutôt féroces, quelques sangliers qui se cachaient, de petits hérissons, des papillons qui virevoltaient autour d'elle, d'un renard au regard perçant qui lui a ravit son rêve de la nuit dernière, des chouettes et même des cerfs ! C'était la première fois qu'elle rencontrait autant d'animaux à la fois... c'était spectaculaire. Elle avait un don naturel avec les animaux, peu importe s'ils étaient féroces ou non, l'amour qu'elle porte aux animaux est tellement grand qu'ils ne peuvent pas lui faire le moindre mal. Si contente qu'elle ne pouvait tenir en place, elle alla de droite à gauche, récoltant quelques champignons par-ci et des fleurs qu'elle trouvait somptueuses par-là, mais elle ne pouvait plus rien porter sur ses bras avec Pingou qui prenait déjà plus de la moitié de la place. Elle se résolut à manger quelques champignons et reposer les fleurs au pied d'un tronc d'arbre.

Nimpha n'avait même pas encore fait un cinquième de la forêt que le soir était tombé, durant le calme qui était présent pendant qu'elle réfléchissait à ce qu'elle allait faire, elle entendit le son d'une cascade. Elle décida d'aller jeter un coup d'œil avant de rentrer chez-soi, elle se dirigeait donc vers cette cascade. Elle était sans mots face à celle-ci, n'avait que de gros yeux obnubilés et la bouche ouverte face à ce spectacle. La cascade était d'une beauté à envoûter toute personne posant les yeux sur elle, elle ne fit pas exception. Le pingouin bleu sauta soudainement des bras de Nimpha et se mit à courir vers la cascade. "Oh non, Pingou revient ! ATTENTI-"
Sa phrase fut interrompue lorsqu'elle posa les yeux sur le jeune homme qui avait sauvé Pingou dans ses bras alors qu'elle allait sauter dans la rivière.
"Ce n'est pas correcte de s'enfuir des bras de sa maîtresse, ma jolie" s'adressa-t-il au pingouin bleu qu'il serrait contre lui pour l'empêcher à nouveau de s'échapper. Pingou retoqua un triste gémissement qui semblait comprendre la situation. L'homme avança vers Nimpha et lui rendit son pingouin. Elle était bouleversée, Nimpha croyait bien que c'était la dernière fois qu'elle voyait Pingou... Son cœur était si serré qu'elle avait du mal à parler.

- Merci infiniment d'avoir sauver mon pingouin, je ne sais pas comment vous remercier !

- Je vous en prie, j'ai eu l'aubaine de passer par là au moment où c'est arrivé, c'est tout. Vous n'avez pas à me rendre de compte juste pour cela, je dirai que vous avez été très chanceuse ce coup !

La lycéenne lui rendit un sourire et lui remercia de nouveau, c'était un homme vraiment aimable se disait-elle ! Mais elle fut très surprise de rencontrer quelqu'un dans cette forêt, elle n'avait pas vu une seule once de possibilité que quelqu'un serait présent dans Ydra. Elle voulut entamer la discussion avec lui mais avant qu'elle ne le remarque, il avait déjà disparu.

Nimpha ressentait à nouveau une aura maléfique dans cette forêt, elle commençait à avoir peur, elle frissonna et voulut rentrer chez elle le plus vite possible avant que l'obscurité de la nuit ne soit encore plus présente. "Pingou, protège-moi... J'ai peur" disait-elle en serrant de toutes ses forces la pauvre Pingou qui manquait de s'étouffer à quelques reprises.
Soudain, la fille se retrouva perdue. Elle était dans un endroit qu'elle n'avait encore jamais visité, sous des cerisiers en pleine floraison et des lucioles volant partout autour alors qu'on se trouvait au mois de novembre. "Mais qu'est-ce qui se passait ?" se disait-elle, elle était impressionnée de la splendeur de ce lieu fabuleux, toutes ses peurs avaient disparues en un claquement de doigt ! Elle voulait rester ici pour le restant de ses jours.

Alors qu'elle contemplait la majesté du lieu, elle sentit sur son cou une douleur vive, c'était des crocs acérés qui étaient enfoncés dans sa chair.