Jeanne

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Le jeudi quatorze janvier, Léah, la meilleure amie de Jeanne était absente. Évidemment, il a fallu que l'épidémie de grippe la touche et qu'elle laisse son amie en détresse seule.

Cela m'a fait mal au coeur et j'en ai fait part à mes copines. Telma m'a qualifiée d'insupportable à toujours considérer les problèmes des autres avec autant d'importance que les miens.
Elle avait raison mais je ne voulais pas l'admettre.

C'est vrai que Jeanne n'était pas vraiment une amie mais elle était gentille et uniquement pour cette raison, elle ne méritait pas toute cette souffrance.

Le cours d'allemand s'est fait dans le silence, entre nous deux. Elle buvait calmement du jus en cannette tandis que je prenais note des paroles de Madame Kerosin. Après quelques instants, la professeure a dit quelques phrases en allemand, que je n'avais pas écoutées. Et sans que je n'en sache la raison, j'ai remarqué l'épaule de la blonde se mettre à trembler.

   -Ça va, Jeanne?, lui ai-je demandé avec inquiétude, en chuchotant.

   -Oui, ne t'inquiète pas, a-t-elle simplement répondu.

J'ai compris à ses mots qu'elle n'avait rien à ajouter, qu'elle n'avait pas envie de parler de son état. J'ai respecté ce choix et n'ai plus prononcé un seul mot durant la demi-heure restante.

Elle a continué à pleurer comme un petit enfant attristé et je ne savais malheureusement rien y faire.
Je me suis alors contentée de lui tendre un mouchoir.

   -Merci beaucoup, Inaya, a-t-elle déclaré. Et merci pour lundi, quand j'étais aux toilettes.

Je lui ai souri, sans rien répondre et me suis répétée qu'il fallait que j'aie une petite conversation avec Lukas, uniquement pour le mettre au courant de l'événement qu'il s'était passé à l'intérieur de la classe en désordre.