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Le jour suivant, Jeanne a souri pour la première fois de la semaine.
C'était bête mais ça m'a fait plaisir pour elle.
On lui avait peut-être simplement raconté une blague, ou alors elle avait vu quelqu'un tomber. Je n'en savais rien mais peu importait la raison. Le plus important était le beau sourire qui éclairait enfin son visage cerné.

J'ai appris ensuite qu'elle était avec Lukas au moment où ce miracle s'est produit.
Durant tout le cours d'anglais, j'ai donc interrogé ce dernier pour en connaître la raison.
La raison de ce sourire mais surtout de cette souffrance.
Il n'a pas voulu me répondre.

Je ne lui en ai pas voulu car la loyauté est quelque chose de rare au vingt-et-unième siècle.

    -Mais tu ne devrais pas t'inquièter autant, Inaya, c'est passager, m'a-t-il confié. 

   -Je l'ai vue à genoux devant les toilettes. Les toilettes de l'école, alors, j'ai le droit de me questionner, me suis-je défendue. Elyse pense qu'elle a des problèmes familiaux.

   -Ça devient obsessionnel, Inaya. Je ne pense pas qu'elle se soit posée autant de questions lorsque tu as passé deux semaines à l'hôpital, l'an dernier, a-t-il presque haussé la voix.

   -Ce n'est un secret pour personne de se faire opérer du genou, Lukas. Compare ce qui est comparable.

    -Tu peux me faire la morale tant que tu veux, je ne te dirais quand même rien.

J'ai accepté sa dernière phrase mais me suis tournée vers le tableau et ne lui ai plus adressé la parole de tout le cours.
Je retenterai dans le courant de la semaine suivante.

JeanneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant