Chapitre 3

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Il essuie mes pleurs et me sourit. Je ne sais plus quoi dire ni quoi faire. Je le regarde de mes yeux les plus perdus, je ne le reconnais plus. Subitement, j'ai oublié Bordeaux et mon passé, pour la première fois je me sens en sécurité et je me perds dans ce regard bleu profond.

- Promets-moi de ne parler à personne de la fille avec qui tu m'as vu samedi soir, demandé-je, j'ai passé mes vacances seule sans sortir de chez moi.

- C'est ce que tu racontes à Bianca ?

- Non, c'est ce que je raconte à tout le monde.

- Mais pourquoi ?

- Ne pose pas de questions, promets-le-moi, supplié-je.

- Dans ce cas, je te promets de n'en parler à personne. Et si Yacine ou Armel ouvrent leur gueule, je les envoies à l'hosto.

Je souris à sa remarque. Comment ai-je pu tant me tromper sur lui. Il n'est pas si mauvais dans le fond. Et puis il est très mignon, on ne va pas se mentir. Sa main caresse ma joue alors que nos yeux s'admirent intensément. Je sens comme une drôle de sensation dans mon bas ventre et des frissons parcourent tout mon corps. Il le remarque et me sourit :

- On est seuls dans une salle où personne ne viendra nous déranger... ça me donne des idées.

Ses yeux sont remplis de malices et je sais qu'il essaye de me déstabiliser. Je rentre dans son jeu et chuchote timidement, d'une voix sensuelle :

- Il y a cours à côté, on pourrait nous entendre.

Il semble d'abord surpris par mon comportement puis se penche en avant pour coller son front au miens :

- Depuis que tu as pointé ton nez ici, je rêve chaque nuit de coucher avec la jolie sainte-ni-touche.

- Janet ne te suffit plus, le taquiné-je.

- Janet ne m'a jamais suffit, elle me sert juste pour me vider quand tu m'as trop fait bander.

A ces mots, la sensation dans mon bas ventre s'intensifie. Je croise les jambes pour essayer de la stopper, sans jamais lâcher son regard. Je pourrais garder mes yeux plantés dans les siens une éternité. Mais la sonnerie vient tout gâcher. Il se penche vers mon oreille et murmure :

- Tu peux me détester autant que tu veux, ton entre-jambe me désire plus que tes yeux ne me dévorent.

Et il se lève brusquement, me laissant seule. J'ai chaud. Très chaud, et j'ai l'impression que mes joues sont aussi rouges que mon cardigan. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je ne peux quand même pas tomber pour ce gars. Il n'a rien qui me plaise, rien d'attachant, rien d'un gentleman. Mais avec lui tu ne penses plus à Noah, me fait remarquer ma chère conscience. Et je ne peux le nier, depuis qu'il a séché mes larmes, je n'ai plus pensé une seconde à Bordeaux.

- Isa ? Qu'est-ce que tu fais là ? T'as pas eu mon message ?

Bianca vient d'apparaître et me sort encore une fois de mes pensées. Elle me sert dans ses bras en guise de bonjour et je lui explique que non, je n'ai pas reçu son message à temps et que j'ai dû me coltiner Florentin toute l'heure. Elle semble très surprise :

- Florentin est venu ? Mais c'est lui qui nous a prévenu de l'absence de la prof !

- Ça n'a pas de sens, pourquoi serait-il venu lui qui arrive toujours en retard ?, m'intrigué-je, à moins que...

Je laisse ma phrase en suspens et repense à ses mots de toute à l'heure : "Depuis que tu as pointé ton nez ici, je rêve chaque nuit de coucher avec la jolie sainte-ni-touche". Et s'il avait réellement essayé de m'avoir pour que je couche avec lui ?

Le secret d'IsadoraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant