Chapitre un.

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« Nan, mec, tu fais n'importe quoi, là. Tu dois faire a, x, gauche, b, b, droite, a, » dit Mickey. « C'est comme ça que tu bats ce boss. »

Il fait un bruit impatient quand Ian se plante à nouveau, ses doigts s'enfonçant sur les touches de la manette dans le mauvais ordre et pas assez rapidement pour éviter les grenades. Son joueur, un type en tenue de camouflage aux biceps saillants et aux cheveux coupés très courts, meurt à l'écran dans une explosion sanglante de peau, d'os et de boyaux.

Ian appuie sur le bouton pause et se tourne vers Mickey. « Pourquoi toi tu le fais pas, puisque t'es si fort ? » Il tend la manette de manière à ce que Mickey la prenne. Ça l'amuse, même si son ego est légèrement blessé. Le fait qu'il sache que, dans la vraie vie, il serait capable de faire face à un combat comme celui-ci, lui permet de ne pas se sentir sérieusement attaqué dans sa confiance en lui.

À sa surprise, Mickey ne lui arrache pas la manette des mains. « Fais pas ton chieur, Firecrotch. » Il se penche tout près d'Ian, une ligne de chaleur le long de son flanc. « Recommence. Je vais t'aider. »

Ian déglutit, sa gorge sèche. Il relance le niveau.

Mickey est silencieux à côté de lui pendant la première partie du combat, observant avec attention l'écran et jetant un coup d'œil aux doigts d'Ian occasionnellement. Au bout de trois minutes, il acquiesce à sa propre attention. « Ah, regarde, c'est là que tu te plantes, » dit-il. Ses lèvres sont tout près de l'oreille d'Ian, sa respiration chaude, et Ian essaie de garder son attention concentrée sur le jeu.

« Qu'est-ce que je fais ? » demande-t-il. Ça sort un peu tremblotant.

« Tu t'souviens de ce que j'ai dit ? » Voyant qu'Ian ne répond pas, Mickey laisse échapper un rire. Il pose sa man au-dessus de celle d'Ian sur la manette, guidant ses doigts sur les bons boutons. « Ok, voilà. Maintenant tu dois faire gauche—ouais, c'est ça. Maintenant, b—hm. Bien, mec. »

Ian rougit au compliment.

Les mains de Mickey sont plus petites que les siennes, mais elles sont puissantes, et, de façon surprenante, douces quand elles en ont envie. Elles sont abîmées d'éraflures et de coupures – certaines anciennes et en train de se refermer, d'autres qui ont l'air fraîches – et ses pouces sont cornés, mais l'intérieur de ses poignets est doux en comparaison.

D'une façon ou d'un autre, Ian parvient à battre le boss, et Mickey sourit. « Biennn. Prends ça, bitch ! Ça t'plaît ? » il piaille, et Ian sourit aussi, bien qu'il ressente un sentiment de victoire pour une raison différente.

C'est décevant quand Mickey retire ses mains, mais avant qu'Ian puisse regretter trop longtemps leur départ, il se rend compte que Mickey est toujours aussi proche de lui qu'il lui est possible. Il ne se redécale pas de son côté du canapé. Il reste là, blottit contre Ian, jusqu'à ce qu'Iggy et Tony déboulent par la porte et il se jette plus loin comme si on lui avait tiré dessus.

Celui de droite est suspicieux et celui de gauche veut mon amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant