Chapitre 10

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Une fois la police partie, John a ouvert à Anette.

- Ils savent, a-t-il dit.

Pour la première fois depuis des semaines, il a pu lire de la peur dans le regard de la jeune fille.

- Vous allez me tuer ? a-t-elle demandé d'une petite voix.

- Non ! s'est énervé John.

Anette l'a vu perdre son sang-froid. Pour la première fois, John Bright était en colère.

- Non je ne vais pas te tuer, je ne peux pas ! Je ne sais pas qui tu es et pourquoi ? Parce que dans le bus tu as un regard tellement inexpressif que ça me rend malade ! Je ne sais pas qui tu es. Tu as toujours été calme avec moi, tu cachais même ta peur quand je te faisais voir des films d'horreur ! Tu sais déjà qui je suis alors tu te caches sans vraiment te cacher. Tu es différente. Mes victimes avaient toujours quelque chose de moche en elles, toi, tu n'as rien. Tu es honnête, je le sais. Tu n'as rien à voir avec elles mais il a fallu que je te connaisse à cause d'un regard inexpressif...

Il s'était calmé vers la fin de ses explications. Anette était consternée, elle ne savait pas quoi répondre à ça. Après un long silence, elle a fini par dire :

- Mon Dieu, John... Toute cette histoire vous a rendu fou... Ce regard inexpressif, je ne sais pas comment il me vient et je ne m'en rends pas compte. J'ai rien à exprimer quand je regarde un paysage que je connais déjà par coeur. Et...

- Demain, tout sera fini, l'a coupée John. C'est la fin.

Un peu terrifiée par ce qu'il venait de dire, Anette est retournée dans sa chambre. Elle a un peu écrit dans son journal avant de s'endormir... Mais le sommeil ne venait pas à cause de la peur qui lui tenaillait le ventre.

Cher John Bright,

Je ne sais pas ce que votre "Tout sera fini demain" signifie. Votre excès de colère m'a un peu effrayée, vous semblez instable. Demain vous serez capable de me tuer sur un coup de tête, je le sais.

La police est venue cette après-midi mais vous avez tout sauf l'air d'un suspect. Soyez tranquille ! Ce n'est pas parce qu'ils sont venus qu'ils savent que c'est vous mon kidnappeur.

Si demain tout se termine vraiment, je sais que vous lirez mon journal dès que je serai endormie. Alors vous ne savez pas qui je suis ? Je vais vous le dire.

J'ai traversé diverses épreuves : des décès, des trahisons, des moqueries, des humiliations, et j'en passe. Je détestais la fille que j'étais, j'étais mal dans ma peau, je détestais les jeux d'équipes, les costumes. Je suis allée à l'école à Namur et là j'ai rencontré les amis avec lesquels vous m'avez vue aux facultés. Grâce à eux, j'ai réalisé à quel point c'était important de vivre. J'ai appris à m'apprécier. Ils sont fort gamins et aujourd'hui je rattrape mon enfance. Aujourd'hui j'aime les costumes, les jeux collectifs. J'ai réalisé que les coups durs de la vie sont faits pour nous faire avancer, même si c'est difficile.

Je ne suis pas le genre de personne qui a besoin d'alcool pour s'amuser. Je suis heureuse comme je suis donc je n'ai besoin de rien de plus. Je sais que l'argent est primordial dans la vie mais pour l'instant je n'en ai rien à faire. Je n'ai pas la notion de l'argent. La vie m'est bien plus précieuse.

J'aime avoir peur. Les films d'horreur que vous m'avez fait regarder m'ont bien fait peur mais je ne voulais rien laisser paraître. Sachez que malgré tout, j'ai toujours été moi-même avec vous.

Londres est ma ville préférée. Je suis fan de ses taxis, de ses cabines téléphoniques, de l'ambiance de Coven Garden.

Vous m'avez parlé de posters le premier jour, bien essayé. Les posters en disent beaucoup. Mais si vous voulez savoir, je suis cinéphile. Je suis une grande fan de Bruxe Willis, des films des années 80. Mon groupe préféré se nomme H.I.M, qui signifie His Infernal Majesty. Je trouve le chanteur super mignon, c'est mon homme à moi. Je déteste les films romantiques, sauf quand je viens de rompre parce que ça m'aide à pleurer. Je suis accro à la série "Dexter". Depuis toute petite, je suis une grande adepte du mystère, des agents secrets, tout ça. Je n'ai jamais regardé un seul James Bond mais la série "Alias" me fait rêver !

Je suis dotée d'une grande joie de vivre grâce à tout ce que j'ai pu découvrir durant mes 20 premières années. J'aime ma famille, mes amis. Je m'entends bien avec les gens. J'ai eu du mal à accepter que je grandis mais c'est passé.

Que vous faut-il de plus, John ? Vous savez tout de moi. Cela fait 3 mois que l'on vit ensemble (vais-je dire), alors vous savez? Avouez-le à vous-même !

J'ai peur alors le sommeil ne viendra pas tout de suite.

Bonne lecture, John.

Anette

John a refermé le journal. Et à son tour, il a écrit à Anette...

John BrightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant