John Bright

Chapitre 11

Le lendemain, Anette n'a rien demandé à John à propos de son journal. Même s'il l'avait remis dans la table de nuit, elle savait. Cette victime était fort intelligente, elle avait toujours tout compris avant lui.

L'ambiance était assez tendue. John savait que les flics se pointeraient dans la journée. Anette n'y croyait pas mais elle espérait qu'en fouillant la maison, les policiers avaient vu sa montre. Sa famille et ses amis lui manquaient terriblement.

C'est en fin d'après-midi que les policiers sont venus.

- Sortez les mains en l'air, John Bright. Nous savons que vous êtes là. Libérez Anette, nous ne vous ferons aucun mal, disait l'agent Bonk dans le porte-voix.

A l'intérieur, John savait que c'était la fin.

- Ils me croient instable, eux aussi, ces imbéciles ! a-t-il rétorqué. Anette, approche.

John n'était pas lui-même, elle en avait peur. Elle s'est approchée et il s'est emparé d'elle. Il lui a mis son revolver sur la tempe. Il a ouvert la porte.

- Ne tirez pas, sinon je la tue ! a crié John.

Anette était terrifiée. A tel point qu'elle lui a murmuré :

- J'ai peur, John.

Enfin, elle l'avouait à haute voix. John a repris :

- Accordez-nous 20 minutes. Ensuite, elle sera libre.

- 20 minutes, Bright, pas une de plus ! lui a accordé Bonk.

John Bright a refermé la porte. Il s'est installé dans le fauteuil du salon et a demandé à la jeune fille d'en faire autant.

- C'est ça que je voulais dire par la fin, a-t-il dit. Je savais qu'ils me trouveraient, que t'enlever était une bien belle erreur. J'ai déjà espionné l'inspecteur Bonk, elle me suit depuis le début et elle me connait trop bien. Je savais qu'elle me trouverait facilement et malgré ça, je suis toujours resté ici. Et tu sais pourquoi ?

Anette a fait non de la tête. Elle essayait de contrôler sa peur.

- Parce que je veux que tout cela s'arrête.

- Je peux vous dire quelque chose ? a demandé Anette d'une petite voix.

- Bien sûr.

- Je ne sais pas comment cela se fait mais je me suis attachée à  vous. Malgré tout, vous ne m'avez jamais torturée, frappée, vous êtes toujours resté calme et... vous êtes un kidnappeur hors du commun ! Peu de kidnappés ont l'occasion de jouer à la Playstation... Mais je vous ai trahi. Vous aviez confiance en moi mais je l'ai trahie... Quand la police est venue la dernière fois, j'avais laissé traîner ma montre en-dessous de la table du salon. Et je m'en veux un peu, après tout... Mais si je l'ai fait, c'est parce que mes proches me manquent et j'ai besoin d'eux pour vivre. Mais au bout de ces 20 minutes, je sais que vous me tuerez, John.

Ce dernier souriait. Il était devenu étrangement calme.

- Je le savais pour ta montre. Je l'ai laissée là. C'est ainsi que cela devait se terminer...

Dehors, ces 20 minutes semblaient durer une éternité pour l'inspecteur Bonk. Pourquoi les lui avait-elle accordées ?! C'était intenable. Mais John Bright est un homme de parole, on ne peut l'imaginer autrement.

Au bout de ces 20 longues minutes, on a pu entendre un cri et un coup de feu.