Partie 4: Les retrouvailles

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Elle m'a tout de même recueillie chez elle.

Elle vivait en ville avec un homme qui était veuf mais ils n'étaient pas mariés. Il avait une fille de son précédent mariage et ils avaient un garçon tous les deux.

Le garçon, Kobbi, avait quelques mois de moins que moi mais il avait au moins une bonne tête de plus que moi. Il était plutôt foncé de peau, les cheveux bouclés, de grands yeux rieurs accompagnés d'un grand et large sourire. Je me suis tout de suite très bien entendue avec Kobbi, qui nous a affectueusement surnommés KoKha, le duo infernal en combinant nos deux prénoms mais surtout en référence à la marque de soda qui était très prisée à cette époque.


La fille quant à elle s'appelait Feeiza et avait 2 ans de plus que nous. Elle était métisse, avec de longs cheveux ondulés, de grands yeux très clairs et un petit air prétentieux.

Feeiza ne nous aimait pas beaucoup, elle se refusait à jouer avec nous et ne cessait de nous rappeler que nous n'étions que des petits profiteurs de l'argent de son père. Bien que Kobbi soit son demi-frère, elle le considérait comme un parasite car elle haïssait sa mère qui selon elle, n'était là que pour l'argent de son père et qui avait volé la place de sa mère. Elle le détestait d'autant plus qu'en étant un garçon, dans notre culture, c'est celui qui hériterait des biens, de la réputation et des privilèges de son père, puisque c'est lui qui ferait perdurer le nom.

Quant à moi, elle ne pouvait pas me supporter ; à chaque fois qu'elle m'apercevait, elle me bousculait, me donnait des coups ou s'en prenait à moi d'une quelconque manière. Au bout de quelques semaines, j'y étais habituée. Malgré son dédain pour son frère, il était tout de même hors de question pour elle que lui et moi nous entendions bien. Elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour nous empêcher de jouer ensemble ou simplement de passer du temps ensemble. C'était même devenu son passe-temps préféré.

Ma tante quant à elle a clairement établi les bases dès que j'ai posé les pieds chez elle. Dans sa grande générosité, en m'ayant recueilli, elle a décidé que dès lors je deviendrais sa bonne. Je devais tenir la maison propre, je devais répondre aux moindres désirs de ses habitants, je devais être la première debout et la dernière couchée.

La seule faveur qui m'était faite était la possibilité d'aller à l'école. Mais cela ne devait jamais empiéter sur mes tâches ménagères. Cela me convenais car j'adorais aller à l'école et apprendre toutes ces nouvelles choses merveilleuses. De plus, c'était l'un des seuls endroits où je pouvais passer du temps avec Kobbi, qui était par ailleurs mon seul ami. Les autres enfants ne voulaient pas m'approcher parce qu'ils me trouvaient trop sale et peu éduquée.

Mais heureusement, j'avais Kobbi...

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