Partie 5: Mon quotidien

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L'année suivante, Kobbi et Feeiza avaient été changés d'école après que cette dernière ait révélé à ma tante que Kobbi et moi étions amis, ce qu'elle ne semblait pas apprécier non plus. 

J'ai donc commencé à me recroqueviller sur moi-même et à rester dans mon coin, j'essayais de me faire le plus discrète possible et d'en apprendre le plus possible. Je buvais les paroles de mes professeurs et je mettais tout mon cœur dans mes études. Les années passant, je n'avais toujours pas d'amis à l'école et mes bonnes notes n'arrangeaient pas les choses. Il n'y a que les professeurs qui m'aimaient bien et essayaient tant bien que mal de me faire progresser. 

A la maison, je faisais aussi profil bas mais cela ne m'empêchait pas recevoir des coups tous les soirs pour toutes les raisons inimaginables. Feeiza et ma tante faisaient de ma vie un enfer, chacune d'entre elles se plaignant toujours d'une chose ou d'une autre, me reprochant entre autres d'exister. Kobbi quant à lui avait pris l'habitude de passer me voir dans mon petit abri en pleine nuit, après que je sois battue, pour essayer de me rassurer. Puis avec le temps, il commença à s'éloigner petit à petit de moi, et nos conversations et nos moments complices disparurent peu à peu. Il ne s'entendait plus avec grand monde à la maison car, même si lui et moi n'étions plus aussi proches qu'avant, il n'avait jamais été d'accord pour que je sois traitée de la sorte ; c'était donc un sujet de désaccord constant avec sa mère depuis mon arrivée. 

Son père, quant à lui, était tout le temps parti à cause de son travail. Je ne le voyais pas beaucoup non plus, et j'avais reçu comme ordre par ma tante d'éviter tout contact avec lui ; ne serait-ce que ma présence dans la même pièce que lui était de trop. Je n'avais même pas le droit de lui servir à manger s'il n'y avait que lui dans la pièce, encore moins lui adresser la parole. Je n'ai jamais essayé de savoir pourquoi exactement, je faisais juste ce qu'on me demandait de faire, surtout si ça pouvait m'éviter des cicatrices!


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