Un vertige l'avait prise, Grace battit des cils et posa main sur son épaule, elle rêvait de pouvoir toucher cette peau dure sous la pulpe de ses doigts.
Quoi dire ?
Elle se racla la gorge, il défit ses doigts de son menton puis glissa sa main dans la sienne.
Ils se dirigèrent en bas, Grace était quelque peu déçu de ne pas avoir vu le troisième étage.
Ils traversèrent encore un dédale de passage avant d'arriver dans un autre salon beaucoup plus ancien.
— Installez-vous je reviens.
Il quitta sa main...puis la quitta tout entière. Grace en profita pour recouvrer son cœur et reprendre une respiration plus normale. Cet homme aussi autoritaire que prévenant venait de la prévenir qu'il allait l'embrasser.
Mais quand ?
Grace l'ignorait.
Les muscles de son ventre se contractèrent, un tracé de frissons parcourut sa mâchoire engourdie. Elle balança ses mains le long de ses hanches et marcha dans le salon tout en surveillant l'entrée.
Elle s'approcha de la bibliothèque et fit courir ses doigts dessus pour en tirer un au hasard.
La couverture l'empêchait de voir le titre, elle le prit pour l'étudier et le regretta la seconde suivante.
Rouge de confusions, Grace le retourna et vit le titre plus lisible en gros caractère.
Elle tenait entre ses mains l'un des livres indiens les plus connu depuis des siècles pour l'apprentissage de positions sexuelles et du désir entre deux être.
— Si vous étiez allé un peu plus sur votre droite vous seriez tombé sur Charles Dickens.
Elle sursauta, main sur le cœur, le livre tomba par terre.
Il arborait un sourire en coin tout en gardant ses traits impassibles.
Il ramassa le bouquin et lui tendit un verre de vin.
— Arrêtez de surgir comme ça ! Supplia Grace en se saisissant du verre d'une main tremblante.
Il jaugea le livre un sourcil levé sans prêter attention à sa remarque.
— Je ne l'ai jamais lu. Avoua-t-il en le reposant.
— Parce qu'il y a des choses à lire dedans ? S'étonna Grace.
Il posa son regard sur elle.
— Vous seriez surprise des choses intéressantes qu'il y a dans ce livre mademoiselle.
Grace détourna le regard et s'éloigna de la bibliothèque trop confuse pour prendre le risque qu'il ne s'en aperçoive.
Grace étudia la pièce toujours aussi émerveillée, sous le regard attentif du milliardaire resté en retrait.
— Vous êtes bien silencieuse. Fit-il remarquer en s'avança vers elle.
Grace eut un mouvement de tête dans sa direction, un faible sourire aux lèvres.
— Et bien je pense que c'est parce que je n'ai pas l'habitude d'être dans ce genre de situation.
Il leva un sourcil.
— Vraiment ? Et de quel genre de situation s'agit-il mademoiselle Lynnshe ?
Elle décela une lueur d'amusement dans son regard.
Il prenait visiblement plaisir à jouer sur les mots.
— Être ici...avec vous, c'est très...
Elle n'arrivait pas à trouver la bonne définition, il se pencha vers elle.
— Détendez-vous. Murmura-t-il d'une voix envoutante.
Grace humecta ses lèvres dans le vin avant qu'il ne lui prenne des mains, leurs doigts s'étaient de nouveau frôlés. Chaque contact réveillait en elle quelque chose d'inexplicable. Comment pouvait-elle se détendre avec ses yeux braqués sur elle.
— Vous êtes toute crispée. Compléta ce dernier en lui prenant la main.
Grace esquissa un sourire narquois.
— Et bien monsieur Graïyos n'est-ce pas là quelque chose que vous connaissez par chœur ?
Car bien qu'il soit en ce moment même en train de lui sourire, il arborait toujours le même flegme, la même crispation de sourcils qui lui était encore inconnue.
— L'art de rester tendu et vigilant quand il le faut et bien quelque chose que je connais en effet. Répondit-il sur le même trait d'humour.
— Et ce n'est pas épuisant ?
Il reprit un air sérieux, son pouce se pressa à l'intérieur de sa paume, Grace inspira bruyamment.
— Non, ce n'est pas épuisant.
Sa réponse fut brève, ferme, en conclusion il n'avait pas l'intention de changer.
Un bruit de sonnerie les coupa, Roderik Graïyos quitta sa main à son plus grand regret et s'en alla, elle décida de le suivre, il lui jeta un petit coup d'œil à la dérober et continua de se diriger vers le hall.
Tous étaient sécurisés, un écran de la taille d'un ordinateur, filmé l'allée de la propriété et même ces alentours. Il échangea avec son interlocuteur, tapa un code puis sortit tout en prenant le soin de poser une main sur son ventre pour qu'elle reste où elle était.
Bon sang ! Grace n'était même plus maitresse de ses mouvements, elle voulait le suivre partout.
Elle se maugréa toute seule, en parlant à voix basse tandis qu'il était parti sous la pluie battante.
Il revint, trempé, sa chemise blanche collait maintenant à sa peau, épousant les formes de ses muscles. Grace détourna les yeux un instant en se massant la nuque.
— Voilà notre repas. Annonça-t-il en levant les sacs de course.
Elle se pinça les lèvres et cette fois-ci, le suivit dans la grande cuisine au long plan de travail. Elle était si grande et si design qu'elle s'y perdait.
— Vous avez faim j'espère.
— Ce n'était pas une question alors.... Que dois-je répondre ? Demanda-t-elle sans ciller.
Il se pinça les lèvres, les yeux braqués sur elle.
— Rien, seulement dire oh oui merci !
Le petit ton qu'il avait utilisé pour la mimer la fit rire.
Le ton de la soirée s'annonçait agréable, Grace l'avait aidé à faire la cuisine, elle nota la remarquable aisance de l'homme pour se faire à manger. Il n'avait besoin de personne pour rien, elle le soupçonnait même de tout, savoir-faire.La nuit était vitearrivée, ils avaient parlé de tout, sur son travail, sur les tableaux, sur lescollections impressionnantes qu'il lui restait encore.
— Demain soir, je vais à la vente aux enchères pour mes tableaux, je veuxque vous m'accompagniez. Avait-il lancé en lui tendant une chemise pour lanuit.
— Qu...quoi ?
— Vous m'accompagnerez, après tout vous avez participé, et...
— Je ne pense pas que ce soit ma place, ce n'est pas....
— Judicieux de couper la parole ? Hasarda ce dernier visiblementmécontent qu'elle refuse, je vous en prie Grace acceptez.
Aller à une vente aux enchères, avec lui ?
L'idée était plus que tentante et sans trop réfléchir, Grace hocha de la tête.
Il ne lui cacha sa satisfaction bien au contraire, il l'attira à lui, Graceferma le poing contre la chemise blanche quand elle se retrouva collée àlui. Il effleura sa joue avec ses doigts et prit une nouvelle fois sonmenton. Il étouffa d'un baiser ce qu'elle s'apprêtait àdire, tremblante elle répondit à son baiser. Il était doux etcontrôlé, léger. Il ne faisait que toucher ses lèvres si doucement qu'ellecrut fondre, puis il s'écarta de quelque centimètre, lorsqu'elle rouvrit lesyeux, elle croisa son regard où reflétait une lueur dangereuse, il luttait...mais Gracene savait pourquoi...
— Bien, mademoiselle, il est temps d'aller dormir. Dit-il d'une voixrauque, profonde et tremblante de perte de maitrise.
Grace retira sa main de sur son torse.
— Bonne nuit...Murmura-t-elle en gardant la chaleur de ses lèvres encoresur les siennes.
Il quitta les lieux précipitamment, Grace resta un moment immobile et toucheses lèvres, un mélange d'émotions la traversèrent.
Il l'avait embrassé certes, mais avec une immense tension qu'elle ne sutdéterminer.
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Un troublant milliardaire
RomancePénétrer dans l'une des plus grande entreprise de New-York pour photographier un tableau ? Grace accepte pour sauver son amie, mais l'angoisse la submerge peu à peu quand elle se retrouve nez à nez avec le grand patron Roderik Graïyos...un puissant...