Chapitre 9

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J'avais revêtu la robe qu'Akemi m'avait offerte, elle paraissait tout à fait appropriée aux évènements. Je sentais la sueur sur mon front. Je me dirigeai vers la fenêtre que j'ouvris pour prendre un bon bol d'air histoire de me calmer. Mon ventre était douloureux, je savais que ces maux de ventre étaient dû au stresse mais je n'arrivais pas à y remédier. Une odeur de pluie atteignait mes narines, je reçu quelques gouttes d'eau rafraîchissantes sur mon visage avant de refermer la fenêtre. Prenant mon courage à deux mains, je me dirigeai vers la chambre du roi d'Aki. J'avais fini à temps de préparer nos affaires et j'avais même eu le temps de me laver.

Je toquai doucement.

—    Votre Akiyasuo ?

—    Oui entre Kazuko.

Il se tenait debout dos à moi, ses habits lui allaient à ravir et le saillaient parfaitement. Il portait une majestueuse tenue riche, dans des tons sombres d'Aki avec des feuilles brodées en or. Il ne montrait aucune inquiétude. Lorsqu'il se retourna je vis son visage sérieux et serein.

—    Vous êtes prêt à y aller ?

—    Oui, murmura-t-il.

Il me perturbait, son attitude était tellement calme compte tenu des évènements, c'était sûrement moi qui m'inquiétais trop. On longea plusieurs couloirs avant de rentrer dans une grande pièce où se trouvait un feu de cheminé dans le coin gauche qui réchauffait la pièce et y laissait une odeur de bois brûlé. Une immense table s'allongeait le long de la pièce. Les personnes parlaient ensembles en attendant que tout le monde arrive. Je disposai un total de dix-sept coupes sur la table et j'allai remplir la cruche de vin pour ensuite pouvoir servir les invités.

D'après ce qu'Akemi m'avait dit, le roi d'Aki, de Haru, de Furu et de Natsu ont une voix comptant double au vote. Ensuite nous avons deux représentants pour le peuple de chaque terre soit dix au total qui voteront. Ces dix personnes ont été choisis par le peuple, certaines ne voient que par la religion, d'autre la sagesse mais chacune a su séduire son publique.

En dernier, un homme d'un certain âge entra. Un silence des plus complet prit place dans la salle. D'un signe de tête, il fit signe aux servants de sortir ce que je fis hâtivement. Je ne pouvais malheureusement pas assister au conseil mais peut-être était-ce mieux ainsi.

Tout allait se jouer dans les minutes qui allaient suivre.

Je fis des allers retours dans le couloir attendant impatiemment. J'essuyai mes mains moites sur ma robe, j'avais chaud et j'étais stressée à cette attente qui à peine commencé me semblait déjà interminable. Je devais croire qu'Akemi allait réussir car si moi-même je n'y croyais pas comment aurait-il pu y avoir alors le moindre espoir ? J'avais les jambes qui tremblaient de devoir soutenir mon corps pourtant léger. Je m'appuyai au mur le plus proche. La paroi était lisse et râpeuse. Je laissai glisser ma main le long du mur pour finir par m'asseoir contre ce dernier. Mon corps tremblait légèrement. Mon souffle était irrégulier et en respirant profondément j'essayai de régler ce problème. Je ne m'étais pas rendu compte avant aujourd'hui à quel point ce qui se passé m'atteignait. Je recroquevillai mes jambes contre moi et je fermai les yeux pour prier.

Puisse Dieu entendre ma prière et l'exaucer.

Ouvrant les yeux j'observai la lumière passer par la fenêtre et venir éclairer le couloir d'une forte intensité éblouissante. Le silence qui régnait était apaisant.

Je savais que j'avais peur de l'avenir mais je savais aussi qu'il ne fallait pas que j'aie peur de lui, car cela pouvait facilement devenir invivable. Quoiqu'il arrive j'avais décidé de croire. Croire en l'avenir et au destin.


La lumière si aveuglante commençait à s'atténuer. Je m'approchai de ce puit de lumière pour voir le soleil qui commençait à se coucher. La soirée passait à une vitesse ahurissante qui me fit me rendre compte que le conseil était long. Peut-être aurai-je mieux fait de faire autre chose que de rester dans ce couloir. Mais il était maintenant trop tard et la beauté du paysage m'apaisait et m'attirait. L'orange et le jaune, mélangés avec du rose et du violet rendaient ce spectacle merveilleux. Je me retrouvai béate devant cette fenêtre. Je me sentais bien, comme si mon corps était déconnecté de mon esprit. Je ne bougeai plus le regard perdu dans ces magnifiques couleurs. J'aurai aimé pouvoir arrêter le temps mais ce dernier était aussi insaisissable que le vent et il en avait décidé autrement.

Les portes qui menaient à la salle où avait lieu le conseil s'ouvrirent dans un fracas assourdissant qui me fit sursauter. Elles claquèrent tellement forts contre le mur que je me mis à douter de l'intégrité de ces derniers. Un brouhaha incompréhensible parvint à mes oreilles. L'odeur de la transpiration me picota les narines. Mon regard était attiré par les personnes qui sortirent en masse. Certains étaient énervés et criaient, d'autres étaient heureux et souriaient et d'autres encore n'exprimaient rien si ce n'était une impassibilité totale comme s'ils n'avaient aucun avis ni jugement sur la situation. Ils commencèrent à s'éparpiller dans le grand couloir.

Je vis Saburō sortir à son tour et c'est à ce moment précis que je su qu'il avait gagné. Son sourire illuminait son visage d'une gaieté et d'une arrogance qui me laissèrent pantoise. Je n'étais pas surprise mais cela n'empêcha pas la déception de me saisir de plein fouet. Akemi apparut à sa suite et en me voyant il vint vers moi. Sa démarche était assurée mais je savais qu'il était en colère même si son visage indiquait une impassibilité effrayante qui faisait froid dans le dos.

—    On s'en va, déclara-t-il sèchement.

Sans un mot, je le suivis.

Je savais où nous allions mais je ne savais cependant pas ce qu'il allait se passer demain et les jours à venir.

Seul l'avenir nous le dira.

Blond Platine [en pause pour réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant