« Vas-y, fais le. Tu te sentirais tellement mieux après. » me dit-il.
Il m'incite, j'en ai envie, j'en ai besoin, je ne pense qu'à ça de toute façon.
Je monte les escaliers pour rejoindre la cuisine.« Non, arrêtes ! Tu es le premier à détester ce genre de chose, à crier aux gens que ça ne sert à rien, à promettre que tu ne le fera jamais, du haut de ton toit. » me crie cette autre voix.
D'un côté il a raison. Ça ne sert à rien, ça m'abimerais, si j'y touche je touche le fond. Je peux encore me battre, je suis fort, j'irais mieux.
« Sans lui ? Tu vas y arriver ? C'était ton tout. Ça fait 1 ans que tu te bats, seul. Personne ne connait tes douleurs, tes tourments, tes peurs, tes cris d'au secours. Personne ne les comprendrais. Ils te prendront pour un fou.
C'est fini maintenant, tu peux te reposer. Tu as le droit, toi aussi. »Ouais c'est vrai ça.
Je suis seul. C'est vrai aussi. Je veux me reposer moi aussi, mais comment ? Sur quoi reposer ce fardeau ? Il n'y a rien.« Tu n'es pas seul ! Il y a tes amis ! Ta famille ! Ils sont la, eux, il peuvent t'aider. Ils faut leur parler de tes problèmes. Ils comprendront, sans te juger. »
Tu mens ! J'ai déjà fait un appel à l'aide à mes amis, ils n'ont même pas remarqué. Et inquiéter ma famille ? Jamais, ils ont d'autres chats à fouetter.
Je continuerais seul, je gagnerais seul. Je sortirais victorieux de cette victoire. Je n'ai besoin de personne.« Dans quel sens interprètes-tu la victoire pour toi ? Te sentir mieux rapidement grâce à une lame ? Ou faire semblant d'aller mieux en ne touchant pas à ça ?
Personne ne le saura, juste tes deux voix, et toi même. »« Ne le fais pas ! Ne rentres pas dans cette addictions ! Pleins de personnes sont en capacité de t'aider ! »
« Regardes-la, elle veut ta dépendance aux antidépresseurs. Elle veut t' enfermer dans un hôpital, encore une fois. Tes séances avec un psychologue qui te pensent fous.
Si tu la choisis, tu cours à te perte ! »Il a raison. Tu veux m'enfermer, tu veux prendre ma liberté !
Je suis libre, je ne suis pas fou.Je monte déterminé. Je prend cette putain de lame et je découpe.
J'ouvre, je laisse couler. Ça fait mal, mais ma douleur psychologique est plus grande.« Tu es tombé dans le piège. » dirent mes deux voix.
Je suis tombé, en effet.