6/Contradiction

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L'histoire reprend du point de vue de D, quand notre jeune héro fut encerclé par A, D et ses assassins, il est retourné dans le passé pour se sauver. Le pronom « je » désigne D, et « il » notre héro.

Je tourne en rond nerveusement. Il s'est enfui dans le passé avec la machine de Cryzilite. C'est une catastrophe !
Quand je me retourne, je vois A en double. L'un est en bonne santé, l'autre a le bras ensanglanté et deux grosses cicatrices sur le visages. Il me fait penser à X. Alors je tourne la tête.
« Je l'ai tué. Pour mon bras, ce n'est rien.
-Il faut quand même que l'un de vous retourne dans le temps pour l'éliminer. Si vous ne le faite pas, alors vous mourrez tous les deux.
-J'y vais », dis le plus jeune.
Je n'ai même pas eu le temps de lui souhaiter une bonne chance qu'il est déjà parti.
« Vous pouvez me dire où se situe sont corps ?
-Dans la maison là-bas. Il y a même deux fois sont corps pour être précis.
-Deux fois sont corps ? »
Ces derniers mots m'horrifient définitivement. Il avait créé un paradoxe temporel.
Je me précipite vers la maison indiquée. J'entre et ne vois qu'une simple tache de sang. Pas de corps. Juste une tache de sang au milieu de la pièce. S'il était encore en vie, on verrait des traces. À ce moment-là, je comprends ce qui s'est passé. Je me tourne vers A qui m'avait suivi :
« Vous n'étiez pas sensés tous vous battre ensemble. Quelque chose d'inconnu a fait que cela s'est produit. Celui qui est justement revenu dans le passé n'est pas celui que tu as tué. Si vous préférez, il est encore vivant.
-Il me faut retourner dans le passé le tuer ! Ses paroles étaient très claires. Il a l'intention de me tuer.
-Vous n'êtes pas assez fort. Je viens avec vous.
-Avec moi ?
-Oui. Il y a un problème ?
-Non ... »
Il a un grand sourire au visage. Sûrement l'envie de faire une mission avec moi. Puis il sort la machine et me demande :
« Nous n'avons qu'une seule machine de Cryzilite. Nous ne pourrons pas revenir dans le passé tous les deux.
-Vous en êtes sûr ?
Il réfléchit quelques instants, puis me répond.
-Sauf si je reviens dans le passé, je le tue grâce à votre aide car vous avez pu revenir dans le temps car après l'avoir tué, je donne la machine à vous en ce moment pour revenir dans le temps et m'aider à le tuer... sauf si je meurs contre lui, donc je ne vais pas pouvoir vous donner la machine, donc vous n'allez pas m'aider donc je meurs... sauf si...
-Non ! Beaucoup plus simple ! Regardez. Il faut que nous tenions tous les deux la machine, puis j'appuie sur le bouton... »
A n'a l'air pas très satisfait. Mais il la tend quand même. Je la prends, règle l'aiguille pour revenir une heure plus tôt environ, puis sans hésitation appuie sur le bouton.
Nous nous retrouvons dans la rue, pas loin de la place. Alors sans attendre, on s'y dirige. Une fois sur la place, se pose la question suivante : « où peut-il être ? ». « Dans la maison en ruine !», répond A.
Nous entrons, et le trouvons effectivement, debout au milieu de la pièce, la lame à la main.
Surpris de nous voir tous les deux, il regarde le bras et le visage de A. On s'observe un temps. Se sentant en position de faiblesse face à A, mais surtout par rapport à moi, il prend la fuite. Nous nous lançons immédiatement à sa poursuite. Il saute par la fenêtre quasi détruite, mais nous sommes déjà derrière lui. Il est jeune. Il court vite, plus vite que A. Mais moi, j'ai gardé les compétences de ma jeunesse, et cours aussi vite que lui. Ce qui d'ailleurs, surprend A, et le fait même légèrement sursauter, quand je le double.
Il court, tourne, part dans tous les sens, empreinte les petites ruelles, mais je tiens le coup. Puis, il finit par se retrouver coincé dans un cul-de-sac. Il est obligé de se battre.
Nous sortons tous notre épée, et nous nous lançons dans un combat déterminé.
A est malheureusement essoufflé et blessé au bras qui, par conséquent, au bout de quelques minutes de duel intense, perd l'équilibre et meurt transpercé par la lame de son adversaire.
Trop occupé, j'en profite pour lui mettre un coup fatal. Le remarquant, il l'esquive. Ou presque. Il se fait trancher le visage et part en arrière. Désarmé, au sol, sans aucun moyen de défense, je lui mets le dernier coup. Mais juste avant, je lui dis :
« Prépares-toi à mourir.
-je le suis déjà. »
Alors je lève mon épée et le lui plante en plein cœur. Mail il a le temps de prendre la machine de Cryzilite et s'en sert comme bouclier.
La machine fissurée, presque explosée en deux, fait soudainement jaillir des éclairs. Je recule car cette dernière dégage une immense chaleur et une lumière intense qui nous brule les yeux. J'entends des hurlements horribles, comme si l'on brulait vif quelqu'un.
Quand cela se termine, je le vois, le visage à moitié brulé, la cicatrice fraîche d'où ne coule plus de sang. Son cœur bat à vive allure, il respire à une vitesse folle. Dans ses yeux qui me fixent, on peut voir toute la haine que peut porter ce monde, accentué par son sourire qui nous rappelle le diable lui-même. Dans sa main gauche, la machine. Elle est bouillante. De la fumée en sort. Elle devient de plus en plus rouge, et pendant que sa main qui la tient rougit elle aussi, on entend ses dents grincer de douleur. Puis quand la douleur que lui inflige la machine embrasée devient trop insupportable, il lâche un hurlement que l'on entend à l'autre bout de la ville. Ses yeux se ferment, sa tête tombe sur le sol et il disparaît.

« Ce visage ! Ce visage ! C'était lui ? C'était donc moi ! Qu'ai-je fait ? Oh Dieu ! Qu'ai-je fait ? »
Je tombe à genoux et commence à pleurer en prononçant ces derniers mots.
« Qu'ai-je fait ? »
Je rentre chez moi. Pendant le trajet, des milliers de pensées me traversent la tête. Mais par-dessus tout, ces quelques mots. Ces mots, qui veulent tout dire, ou rien du tout, je ne sais pas, je ne sais plus. Ces mêmes mots, ces mêmes mots qui me hantent. « C'était lui, c'était moi ».
Arrivé chez moi, je prends une feuille, une plume et écrit : « Si tu lis cette lettre, sache que je suis parti. Toi, mon meilleur scientifique, et aussi mon meilleur ami, il faut que je te demande une faveur. Détruis les Machines de Cryzilite. Mets toutes tes inventions dans un tonneau sur lequel tu graveras une croix et que tu cacheras à la Bastille. Le roi d'Italie va envoyer des hommes les récupérer en 1770. Je pense à toi. Code : AXDJLK ».
Je me lève, laisse la feuille sur mon bureau, prends une corde, l'accroche à une poutre, puis place un tabouret en dessous de celle-ci.
Je monte sur le tabouret et passe la corde autour du cou. Je ferme les yeux et donne un coup de pied dans le tabouret.

« Si ton âme si légère s'envole,
Entre les cornes et les auréoles,
Quand ton cœur ne résonne,
Quand les cloches sonnent,
Quand ton lourd corps
À tout jamais s'endort,
Sache que ces paroles sages
Révèlent ce terrible présage,
Ton âme appartient au passé.
Il faut accepter sa propre destinée,
Tu n'es pas maître de ton destin,
Mais c'est toi qui choisis ton chemin. »

La Machine de ChryziliteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant