Chapitre 8

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Alexandre

Arrondissement LaSalle, Montréal, 17 octobre – 18 h 00.

Le lendemain.

     Le champion s'agita dans les couvertures, son corps se réveillant petit à petit. Il finit par ouvrir les yeux en bâillant, l'esprit pas tout à fait revenu du monde de Morphée. Il frotta ses paupières, s'étira et se gratta la poitrine en regardant autour de lui sans vraiment prêter attention à son environnement. Puis son esprit s'éveilla complètement et comprit : ce n'était pas sa chambre.

     La pièce, assez petite, ressemblait à une chambre d'amis. Les seuls meubles présents étaient un chevet à sa droite, une armoire en face de lui et le lit une place où il se trouvait. Sans parler des cadres impersonnels de paysages et de fleurs qui étaient accrochés au mur d'un beige presque blanc.

     Et je suis dans cette pièce inconnue parce que... ah oui, c'est vrai !

     Après s'être souvenu du pourquoi et du comment il était dans cet endroit, Alexandre se leva et sortit dans le couloir de ce que devait être le premier étage de la villa de François. Il entra dans plusieurs pièces – découvrit même la chambre du maître des lieux et celle de D – avant d'arriver dans la salle de bain. Il se lava en se pressant, ne voulant pas abuser de l'hospitalité de son ancien ami qui l'avait obligé à rester dormir chez lui, treize ou quatorze heures plus tôt.

     Puis, il trouva les escaliers au fond du couloir en découvrant sur son passage les différentes photographies qui ornaient les murs. C'étaient des clichés de François et D lors de plusieurs fêtes, d'Andrew qui faisait l'idiot sur une falaise, d'une petite fille riant aux éclats, de D faisant la roue dans un jardin en plein été ou encore des personnes plus âgées qui ressemblaient à François.

     Je suppose que ce sont ses parents...

     Des pellicules très familiales et intimes. Tout le monde, et surtout D, semblait si heureux dans ces tirages qu'Alexandre en fut jaloux. Chez ses parents, il n'y avait pas de photographies aussi chaleureuses. En fait, à part quatre cadres officiels de toute la famille sur le rebord de la cheminée, il n'y avait pas de clichés. Il secoua la tête pour se ressaisir et s'éloigna de ces clichés d'un bonheur beaucoup trop voyant. Il savait que sa famille était à part. Mais qu'est-ce que ça faisait mal. C'était remuer le couteau dans la plaie alors que celle-ci n'était même pas encore refermée.

     Certes, elle ne le serait jamais totalement, cependant, c'était un tout autre problème. Alexandre descendit les escaliers et se retrouva dans un autre couloir : celui de l'entrée. À sa droite, il y avait la cuisine ; à sa gauche, c'était le séjour. Ces deux pièces n'avaient pas de porte, juste une alcôve en forme d'arc de cercle avec inscrit dans la pierre : « salon » et « cuisine ». Alexandre passa l'alcôve de la salle principale et s'appuya contre celle-ci en voyant le spectacle qu'il avait sous les yeux : D devant un bureau rempli de livres et de feuilles, visiblement très absorbé par ce qu'il faisait.

     Tout doucement et sur la pointe des pieds, le nouveau champion s'avança. Il remercia intérieurement François d'avoir posé du carrelage et non du parquet car sinon, son pied gauche – qui ne pouvait pas être sur sa pointe – aurait fait du bruit. Il se mit derrière son ancien meilleur ami et jeta un coup d'œil aux titres des livres qui étaient près de lui : « Culture économique internationale », « Business to business » et « La politique économique de l'Amérique du Nord ». C'étaient des bouquins bien prise de tête.

     Qu'est-ce qu'il faisait avec ce genre de lecture ? Il eut une petite idée en voyant les quelques feuilles qui traînaient près du rebord du bureau : des fiches de révision. Son cœur commença à battre la chamade et son corps frissonna.

The past, T1 : Entre passé et présent (Boyxboy)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant