Prologue

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Toutes les nuits sont devenues un cauchemars pour moi, toutes les nuits je revois inlassablement la même scène à chaque fois que je ferme les yeux :

Il fait sombre, il fait froid, je peux sentir une odeur d'essence qui brule mes narines. Je ne sais pas vraiment ce qui m'arrive mais je ne vois qu'une seule chose devant mes yeux : La voiture de mes parents sur le toit, des flammes qui commencent progressivement à se dessiner à l'avant du véhicule. J'essaie de me lever mais ma jambe me fait horriblement mal, je cris de douleur et essaie de ramper jusqu'à la portière de mon père.

J'essaie par tout les moyens de tirer dessus, de l'ouvrir mais je n'y arrives pas, je n'ai pas assez de force et je vois ces flammes qui grandissent de plus en plus avec mes parents à l'intérieur.

- va-t'en Calista. Murmure mon père.

- Non ! il faut que je vous sorte de là !

- On est coincé tu ne pourras pas y arriver toute seule.

- Non ! j'entends les sirènes des secours ils vont vous sortir de là !

Je dois y arriver, il n'y a pas le choix, je ne peux pas les laisser la dedans.. La porte bouge enfin lorsqu'une main agrippe mon bras et me porte pour m'emmener loin d'ici, loin de mes parents.

- Non ! lâchez-moi ! il faut les sortir de là ! Lâchez-moi ! Je ne peux pas les laisser seul il faut que j'aille les aider, je vous en supplie.

Ma vue est brouillée mais je peux voir les pompiers courir à toute hâte vers la voiture quand celle-ci explose. L'explosion projette les hommes aux costumes noirs et jaunes à plusieurs mètres et laisse voler des tonnes de débris un peu partout autour de nous. J'essaie de me débattre pour aller aider mes parents mais l'homme qui me tiens resserre son emprise sur moi.

- Non ! NON ! lâchez moi !! Ils sont encore à l'intérieur, vous n'avez pas le droit de les laisser mourir !!

La voiture prend de plus en plus feu. Je peux voir à travers les flammes le corps de mon père et de ma mère en flamme et finir en un tas de poussière sous mes yeux.

- NOOOOOOON !

Je me réveille comme toutes les nuits depuis ce jours là : en sueur et complètement paniquée sans vraiment savoir où je me trouve . Je cours à toute hâte vers la salle de bain sans vraiment remarquer la présence de mon oncle et de ma tante. Je dois trouver ces médicaments et au plus vite, il faut que j'enlève ces images de ma tête. J'entends mon oncle qui tambourine à la porte pour que j'ouvre mais je ne vois rien d'autre que la voiture accidentée, moi qui arrive à sortir par la vitre cassée et mes parents coincés, la voiture qui prend feu et les pompiers qui m'empêchent d'aller les sortir de là. Je n'arrive pas à me pardonner d'être sortis de la voiture et de les avoir laissés comme ça.

- Calista ouvre moi pour l'amour de dieux !

- Où sont-ils ?! Où sont mes médicaments ?! Ils faut que je les trouvent, où sont-ils.. Dis-je en paniquant de plus en plus

mon oncle arrive enfin à ouvrir la porte par je ne sais quel moyen et accours à mes côté de façon à me prendre dans ses bras, je crie pour qu'il me lâche  et essaie de sortir de son emprise mais il ressert ses bras.

- Calme toi Cali, respire doucement, tu n'es plus la-bas tu es ici, doucement.

- Non ! Non ! Non ! ils sont encore dans cette voiture ! Oh mon dieu ils sont mort par ma faute, je ne les ai pas sauvé !

- Chuuut, tu n'aurais pas pu les sauver ma chérie. Doucement Cali.

Mon oncle me berce comme si que je n'étais qu'une petite fille et que cela pourrait me calmer, mais sa tentative est vaine.

- Alors j'aurai dû rester à l'intérieur avec eux !J'aurais dû mourir avec eux !

- Ne dis pas de bêtises, tes parents n'auraient pas voulu ça.

 Je vois tante Cathe arriver à toute hâte, le visage pâle et inquiet, mes calmants dans ses mains, mon oncle nous assoie par terre et me donne mes médicaments et ne me lâche pas jusqu'à ce qu'ils fassent suffisamment effets, je me retrouve entre ses jambes et bafouille des mots incompréhensible en voyant les images se flouter progressivement. Une fois à moitié endormis, oncle John m'aide à aller me coucher puis attend que je m'endors de nouveau.

Je le vois partir lentement avant de se retourner vers moi et de souffler un grand coup puis franchit la porte en veillant de ne pas la fermer entièrement, on ne sait jamais cela peut recommencer à tout moments. Je sais qu'il parle avec ma tante qui a peur de me laisser partir à l'université toute seule, sans aucunes marques familières, elle n'avait pas vraiment été très emballée quand je lui ai annoncé que je voulais partir de cette ville, loin de tout ça. Mon oncle essaie sans aucuns doute de la convaincre une énième fois que cela me ferai du bien de changer de ville pendant quelques années, et de pouvoir enfin me reconstruire.

Je n'arrive pas à entendre la suite des murmures trop assommée par les médicaments qui font déjà leur effet et m'endors pour, je le sais, une courte durée avant que le diable ne resurgisse de nulle part.

Dans le vague je pense au futur et à la journée qui m'attends demain qui, je l'espère, sera synonyme d'un nouveau départ.

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