Cinquième partie

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Bastien

Je sais...

Je sais ce qu'elle subit actuellement devant moi... Je l'ai su dès qu'elle est arrivée. Je la lève du banc pour la prendre dans mes bras et la serre aussi fort qu'il le faut pour réconforter quelqu'un.

Je lui caresse le dos d'une main et les cheveux de l'autre, j'attends qu'elle se calme et qu'elle verse autant de larmes qu'elle veut. Un rêve peut être réconfortant. Alors je fais de mon mieux pour qu'elle aille parfaitement bien en ces lieux.

-Ça va aller...

-J-je...

-Tu ne raconteras plus tard... Et désolé pour l'odeur, dis-je en une grimace gênée, je dois sentir le poisson mort depuis deux ou trois jours. 

Julie

Je le regarde surprise. Je ne peux pas m'empêcher de renifler. Je n'avais encore prêté aucune attention à son odeur pour trois raisons. Je n'ai jamais eu l'occasion de le faire, je n'en avais strictement rien à cirer et puis après tout, cette senteur ne s'éloigne pas tant de celle de la mer puisqu'il sent le sel et le sable chaud plutôt que le poisson pourri.

- Euh... Non ne t'inquiète pas, ça ne m'incommode pas plus que ça.

Je dois admettre que sa main dans mon dos me trouble un peu plus que je ne l'aurai imaginé. C'est un rêve, il n'est pas censé connaître mon côté pudique, mais les seules personnes à m'avoir serrées dans leurs bras se comptent sur les doigts d'une main et font partie de mon entourage bien familier.

Mais cela m'a fait du bien d'avoir une épaule sur laquelle pleurer. Ce ne m'étais pas arrivé depuis si longtemps... Cela me revigore, me rends des forces qui m'avaient quittées.

- Merci Bastien.

Il me berce encore un peu, et je pose ma tête sur son épaule. Une réelle complicité vient de se tisser entre moi et ce rêve. Est-ce fondamentalement possible?

Bastien

Ce rapprochement que j'ai créé entre nous me trouble un peu. Je sais les raison de sa détresse mais tout bon psy dois savoir écouter je suppose...

- Que c'est il passé ?

-  Zzzzz

Elle s'est endormie dans mes bras... Je ne sais pas quoi faire.

Elle n'est sans doute pas retournée dans la réalité parce qu'au bout d'un moment, elle disparait. Or cela fais exactement trente minutes que je la tiens dans mes bras telle un pantin désarticulé. Je tente de la réveiller en la secouant par les épaules et elle émerge.

- Euh...je...

Je la fais descendre et elle me regarde, éberluée. Je commence à m'en aller vers mon antre.

It's not real...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant