"Train supprimé"
Génial, deux minutes plus tôt il était mis que le train avait 15 minutes de retard. J'en avais marre d'attendre, la gare, les trains, les contrôleurs, la SNCB entière commençait vraiment à me sortir par les trous de nez. Sur le quai les gens furieux, pressés mais maintenant en retard s'entassaient . Il y aurait le contenu de deux trains en un seul, cela promettait du plaisir.
Une heure plus tard.
"Le train en direction de Namur-Luxembourg de 17:15 arrivera dans quelques instants voie 3."
Après cette annonce, je me sentis revivre. Je trépignais d'impatience et fus toute excitée rien qu'à l'idée de voir mon train. Soudain je l'entendis arriver, bruyamment. Les gens avancèrent faussement lentement vers le quai, scrutèrent tous le moment où il s'arrêterait , et alors il se jetteraient tous sur la porte la plus proche en oubliant presque qu'il y a aussi de nombreuses personnes qui s'échapperaient du véhicule.
-La cohue-
Moi j'attendis avant de rentrer. Me coller aux gens ce n'était pas ma passion...
Je suis une des dernières à rentrer dans le wagon.
Surprise: plus de place,même debout. Les gens étaient sur les sièges, entre les fauteuils et d'autres, comme moi étaient emboîtés dans l' interstice de même pas 10 mètres carré (en comprenant la toilette, bien sûr) entre deux classes. Dans cette sorte d' anti-chambre on était dix, je venais de compter. Quand je n'avais pas la possibilité d'ouvrir un roman pendant le trajet, alors je lisais l'histoire des gens qui m'entouraient.Juste à ma gauche, il y avait une dame qui devait avoir dans la soixantaine. Sa coupe de cheveux est typique des bobonnes : "la coupe caniche"comme je l'appelle. Je sais ce n'est pas très gentil mais c'est la vérité. Le pire c'est que ses crolles blanches formées par les bigoudis était quasiment identiques à celles de son petit chien qui somnolait, blotti entre ses deux pieds. La bien connue ressemblance maître-chien des 101-dalmatiens l'aurait-elle inspirée?
Le reste du groupe était composé uniquement d'hommes. Plusieurs d'entre eux laissaient leur pensées s'évanouir par la fenêtre.
Il y avait aussi un jeune homme blond qui téléphonait.
- "Mais oui maman j'ai acheté le poulet. Mais si! Bon maman tu ne me fais pas confiance ? Oui la crème fraîche aussi, oui ... oui j'ai fais les courses maman."
Le garçon parlait le plus bas possible, mais tout le monde l'entendait quand même. Cela faisait sourire certains. Moi j'aurais bien éclaté de rire mais je fis un effort : je fis en effet preuve de pitié en esquivant seulement un petit sourire en coin. Le jeune homme était quand même tout rouge.Finalement je ne crus pas que tout le monde avait entendu que le beau blond avait bien été acheter du poulet.
Un vieux monsieur en face écoutait sa musique à fond, un bonnet vert et rose enfoncé jusqu'au menton. Je ne savais pas comment il faisait pour respirer, mais une chose était sûre, il avait acheté son bonnet sans demander conseil à sa femme pour le choix des couleurs.Le temps de quelques minutes, je fermai les yeux, histoire de récupérer un peu de ma journée.
C'est à ce moment précis que j'entendis un bruit de papier. Un bruit de papier qui bougeait, qui tournait.
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À l'interieur du livre
Short StoryComme tous les jours,je prends le train. Comme tous les jours il est en retard. Mais aujoud'hui, à côté de moi, il y a un être étrange plongé dans son bouquin.Le voyage s'annonce moins long que prévu... #391 #271 #150 #104 #88