Le baptistère des Ariens (2/2)

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Le retour du Christ !

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Le retour du Christ !

Woila, ça c'est fait. On s'est intéressés au style : le message avant la prouesse artistique. Mais en fait, c'est quoi le message ? Bon, si vous êtes pas trop cons, vous devriez avoir compris que ça parle du baptême du Christ. J'ai pas grand-chose à ajouter là-dessus : tout le monde doit bien prendre un bain au moins une fois dans sa vie. Mais là où ça devient intéressant, c'est que ce baptême, au fond, ce n'est qu'un prétexte pour mettre en scène une adoration christique. On ne fait pas que représenter Jésus, on le vénère ! Cette adoration, on la retrouve tout d'abord dans un simple symbole iconographique : l'hétimasie dont je vous ai déjà parlé auparavant. Le trône vide, c'est pas juste pour jouer aux chaises musicales. C'est avant tout pour représenter l'espoir du retour du Christ, espoir entretenu par les apôtres se dirigeant vers ce siège vacant. Et finalement, non seulement c'est Jésus qui anime la foi des apôtres, mais c'est aussi ce dernier qui anime toute la composition artistique. Il est au centre et tout le reste, toutes les décorations s'enroulent autour de lui comme pour se prosterner. Ce rôle central qui l'érige en haut de la pyramide spirituelle est souligné par le fond d'or qui a ici un sens tout particulier. Regardez une image de cette coupole, plissez les yeux, et vous verrez un putain de soleil ! Un soleil dont le cœur est le Christ, bien évidemment ! Osez me dire que ça vous en bouche pas un coin !


Hétimasie

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Hétimasie

Parce que perso, ça, j'trouve ça déjà classe. Mais c'est pas assez profond : des adorations du Christ, y en a partout ! Cependant, on a omis une petite chose : c'est un baptistère arien. Certes, son décor change peu du décor des autres baptistères, mais ce n'est pas pour autant qu'on va se priver d'une nouvelle interprétation correspondant au contexte ! Car j'en suis persuadé : dans un monde où l'arianisme est condamné, il y a ici une volonté discrète de le représenter en le mêlant à l'iconographie orthodoxe répandue. Je m'explique : la pensée arienne, c'est considérer Jésus comme un homme supérieur aux autres hommes par son don divin, mais seulement un homme, inférieur à Dieu (vous l'avez ?). Et c'est là qu'une question importante se pose : pourquoi est-ce qu'on voit la quéquette à Jésus ? Et bien, je vais te répondre tout de suite : qu'est-ce qui définit le mieux l'animalité humaine, si ce n'est le sexe ? En représentant un Jésus nu, on l'éloigne davantage de Dieu pour mieux le rapprocher de nous, simples mortelles ! Jésus a un zizi, comme tout le monde (même Amanda Lear) ! D'ailleurs, cette idée de supériorité de Dieu sur le Christ se retrouve aussi dans la croix posée sur le trône, symbolisant peut-être l'alliance divine et christique : là où Jésus a besoin d'être représenté pour exister, Dieu s'impose à notre esprit alors même qu'il n'est pas physiquement présent. Seuls deux symboles discrets le représentent : la croix et la colombe. Et c'est suffisant pour que le Seigneur brille davantage de son absence (un peu comme moi quand je vais pas en cours parce que j'ai la flemme) que Jésus de sa présence.

Ceci est un chef-d'oeuvre (mais vous ne le savez pas encore)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant