La Grande Odalisque d'Ingres

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Aujourd'hui, on va parler de madame à poil. Et je demanderais donc au jeune-homme au fond à droite de ranger immédiatement ce mouchoir ! Petit dégueulasse !

La dernière fois, avec ORLAN, on a parlé d'une artiste critiquant la vision pure et parfaite que la société voulait imposer aux femmes, tout en fermant les yeux sur la vérité de leur sexualité. Et du coup, ça nous mène directement deux siècle auparavant, avec le tableau d'une pupute ! Ca n'a aucun sens ? Oui, et alors ? C'est mon livre, je fais ce que je veux ! Fachos !

 Et du coup, ça nous mène directement deux siècle auparavant, avec le tableau d'une pupute ! Ca n'a aucun sens ? Oui, et alors ? C'est mon livre, je fais ce que je veux ! Fachos !

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" Peins moi comme une des tes française, Jack..."

La Grande Odalisque est une huile sur toile peinte en 1814 par Jean-Anguste Dominique Ingres qui avait très certainement le prénom le plus long du monde de l'art à l'époque. Le tableau est conservé au Louvre donc n'hésitez pas à aller l'admirer pendant des heures en bons gros pervers que vous êtes.

Pour pouvoir tout vous expliquer sur ce tableau, il faut que je fasse une aparté un peu chiante sur les mouvements de l'époque. Si pendant le XXe, les artistes nous ont fait chier avec des dizaines de mouvements, contre-mouvements, plus les indépendants beaucoup trop bons et supérieurs pour pouvoir se caser dans un mouvement (Van Gogh il a trop géchan, vous trouvez pas ?) ; au début du XIXe, le monde de l'art tournait principalement autour de deux mouvements qui s'affrontaient : le Romantisme et le Néoclassicisme. Le premier privilégiait la passion et les couleurs, alors que le second était plus austère et préférait la ligne. Et Ingrounet était un peu le petit rebelle du Néoclassicisme : élève de David (qui s'est ensuite reconverti dans la chanson avec Jonathan), il s'est vite détaché de son maître pour voler de ses propres ailes, et bien souvent s'écraser la gueule contre les vitres tant les critiques l'ont démonté. Nous y reviendrons.

Donc, les enjeux du néo-classicisme, c'est quoi ? Déjà, pour les théoriciens de ce mouvement, il faut peindre des scènes nobles, avec l'idée qu'une peinture noble rendra ceux qui la regardent nobles aussi (c'est aussi ridicule que dire que ceux qui regardent les Marseillais en Corée du Nord deviennent débiles, non ?). Pour peindre des scènes nobles, les peintres aiment s'inspirer de la religion, de l'Histoire, et surtout de la mythologie grecque et romaine (non, Astérix et Obélix n'est pas une oeuvre néoclassique). Ensuite, il faut que la composition soit simple, bien rangée, claire à comprendre (parce qu'ils considéraient que les spectateurs étaient un peu cons, et qu'une peinture, c'est comme une série : plus t'as de personnages, moins tu comprends). Enfin, faut bien dessiner, avec des beaux traits, pas trop de couleurs, sinon ça pique les yeux. Voilà : le néoclassicisme, c'est de l'art pour les vieux cons.

 Voilà : le néoclassicisme, c'est de l'art pour les vieux cons

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Ceci est un chef-d'oeuvre (mais vous ne le savez pas encore)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant