Jeune Et Con.

Il n'a pas besoin de toi.

Aujourd'hui, j'aide ma mère aux courses. C'est pas la sortie du siècle, n'est ce pas ? Mais au moins je sors de chez moi. J'ai comme cette impression que d'y rester trop longtemps est nocif pour moi. C'est comme une prison dans laquelle je suis enfermée et jetée à l'abandon. Voir le monde extérieur me permet de positiver. Que tout n'est pas noir. Il n'y a qu'a regarder tout ces gens autour de moi, qui vivent, marchent, parlent et rigolent. Je suis une pauvre fille perdue au milieu d'une foule qui ne me voit pas. Je suis invisible. Certains me bousculent. Je suis ma mère comme une personne atteinte d'agoraphobie. Apeurée, telle une enfant dans la nuit. Mon regard s'attarde sur un couple gay. Ils se tiennent la main et se regardent amoureusement. Je me rends compte que je n'ai pas à avoir honte, d'ailleurs de quoi ai-je honte ? Je me redresse et essaye de me détendre. Le couple passe devant moi. L'un des deux me sourit avec beaucoup de charme. Ses yeux sont bleus et des cheveux blanc cachent presque son oeil gauche. Wouah, on ne croise pas des hommes aussi beau tous les jours. Je rigole intérieurement, oui effectivement, les mecs aussi joli et charmant sont toujours gay. Son conjoint rigole devant son portable attirant l'intention du beau blanc.

-Viktor, regarde les journalistes sont déjà au courant !

-Fantastique !!!! Je n'aurai plus à me retenir !!! répond l'autre complètement excité. Il attrape son copain dans les bras et se frotte contre lui de façon sensuelle. Le brun me regarde discrètement, s'excusant de l'indiscrétion de son petit copain. Je rigole, trouvant cela plus mignon que gênant.

-Oui, enfin Viktor, nous sommes en public. Retiens toi un peu...

-Ohhh mon petit Yuri, t'ai je déjà dit à quel point je t'aime ?!!!! Tu verra ce soir, je vais...

Le dénommé Yuri plaque sa main sur la bouche du blanc avant qu'il ne termine sa phrase. Je ne veux même pas savoir ce qu'ils font le soir venu... Le pauvre brun ne sait plus où se mettre, il me lance un dernier regard rempli d'excuses et part. Il entraine Viktor avec lui. Ils continuèrent leur marche dans les rayons du magasin. Je rattrape ma mère qui était partie sans moi le sourire aux lèvres. Mon dieu, qu'ils étaient mignons ! 

De retour à la maison, en fin d'après midi, je débarrasse les courses puis je pars dans ma chambre. Demain je retournerai en cours. Je prépare mes habits, ne savant pas vraiment quoi faire d'autre ainsi que mon sac. Je prends ma douche et l'heure du diner arrive. Je descends donc manger auprès de ma famille. Thomas a toujours son air dépité sur le visage et j'ai l'impression qu'il maigrit à vue d'oeil. Je n'aime pas ça. Le repas se finit sur les chapeaux de roues. Ma mère a prit sans me demander mon avis, un rendez-vous pour une chimiothérapie. Je l'ai donc insulté, lui faisant remarquer que ce qu'elle avait fait était purement égoïste de sa part. Au final, j'ai agis encore plus méchamment qu'elle. Je lui ai hurlé dessus. Je l'ai insulté. Je l'ai traité comme de la merde aussi. Donc elle a décidé d'annuler. Désormais je suis dans ma chambre. Je n'en sortirai que lorsque je me serai calmé. Je n'ai pas été puni par ma mère, ni par mon père. Non, c'est une autopunition. Je me suis trouvée détestable. Alors même si je suis soulagée de ne pas avoir au final de chimio, je me suis sentie mal pour ma mère. Qu'est ce que ça doit faire d'avoir une fille qui n'accepte pas d'être soignée ? Comment j'agirai à sa place ? Pareil, surement.  Même si le docteur m'affirme que mon état est stable, je l'entends certaines fois parler avec ma mère et dire complètement l'inverse. Lui aussi me conseil la chimio. Alors pourquoi tu refuses Lola ? Quelqu'un toque à ma porte me sortant de mes pensées. C'est ma mère la mine grave et les yeux rouges. C'est à cause de moi qu'elle pleure ?!

-Lola, je veux que tu saches quelque chose.  Le docteur m'a conseillé la chimiothérapie pour toi. Même si c'est épuisant et aussi douloureux moralement que physiquement, cela porte ses fruits pour ton frère. Il va mieux, son cancer à arrêter de se propager. Je veux que toi aussi tu essayes.